Les requins : qui sont-ils ?

Publié le 9 Oct, 2014

Les requins, squales ou sélachimorphes forment un super-ordre de poissons cartilagineux, possédant cinq à sept fentes branchiales sur les côtés de la tête et les nageoires pectorales qui ne sont pas fusionnés à la tête.

 

Ils sont présents dans tous les océans du globe et dans certains grands fleuves. Les requins modernes sont classés au sein du clade Selachimorpha ou Selachii et constituent le groupe-frère des raies. Toutefois, le terme « requin », au sens large, désigne aussi les espèces disparues de la sous-classe des élasmobranches, comme Cladoselache et Xenacanthus.

Une longue histoire

Les premiers requins sont apparus au dévonien, il y a environ 420 Ma. À partir du crétacé, il y a 100 Ma, beaucoup d’espèces de requins ont adopté leur forme moderne. Depuis, il existe plus de 465 espèces de requins regroupées en 35 familles. En sus de ces espèces encore vivantes beaucoup d’espèces ne sont connues que par leurs fossiles. Leur taille varie de seulement 17 cm de longueur pour Etmopterus perryi, à plus de 20 m pour le requin-baleine.

Malgré sa taille, ce dernier se nourrit principalement de plancton en filtrant l’eau de mer. Mais la plupart des requins sont des prédateurs, voire des superprédateurs. Les requins sont présents dans toutes les mers, jusqu’à une profondeur d’environ 2 500 mètres.

Ils ne vivent généralement pas dans l’eau douce, mais il y a quelques exceptions, telles que le requin-bouledogue et les requins de rivière qui peuvent vivre aussi bien dans l’eau de mer que dans l’eau douce. Ils respirent à travers cinq à sept fentes branchiales.

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Les requins ont un revêtement de denticules dermiques qui protègent la peau contre les parasites en plus d’améliorer leur hydrodynamisme. Ils ont également plusieurs rangées de dents qui se renouvellent régulièrement.

Malgré une mauvaise réputation véhiculée par les médias, seulement cinq espèces sont considérées comme dangereuses pour l’homme. Selon l’UICN, un tiers des espèces de requins sont menacées de disparition (surpêche, prise accessoire, élimination gratuite, etc).

Ils sont utilisés par l’homme pour de nombreux usages, comme l’alimentation, la maroquinerie, le tourisme, les cosmétiques et sont parfois maintenus en captivité. En tant que superprédateurs, les requins sont indispensables à leur écosystème.

La protection mondiale des requins reste faible, mais certains États décident de transformer leurs eaux territoriales en sanctuaire de requins.

Anatomie

Anatomie externe du requin.440px-Descriptif-requin.svg
Le requin se caractérise par sa silhouette fuselée, particulièrement hydrodynamique, et ses nageoires pectorales et dorsales, ainsi que sa nageoire caudale hétérocerque (de forme asymétrique). Il est pourvu d’un squelette entièrement cartilagineux et de cinq à sept fentes branchiales latérales selon les espèces.

Sa peau est rugueuse, recouverte d’innombrables denticules cutanés, des écailles osseuses placoïdes d’origine dermique et épidermique, qui le protègent contre les parasites et améliorent sa pénétration dans l’eau.

Son foie, qui peut représenter jusqu’à 25 % de son poids, est constitué à 90 % de squalène, et lui sert principalement à compenser son absence de vessie natatoire pour se stabiliser, mais également de réserve énergétique.

Mâchoire

grand-requin-blanc-en-surface_397_w460La mâchoire de requin, comme celle des raies, n’est pas attachée au crâne. La surface de la mâchoire, en comparaison avec les vertèbres et les arcs branchiaux du requin, a besoin de soutiens supplémentaires en raison de sa forte exposition à un stress physique et son besoin de force. Le requin a une couche de minuscules plaques hexagonales appelées « tesselles », qui sont des blocs de cristaux de sels de calcium disposés comme une mosaïque. Cela donne à ces zones une grande partie de la force que l’on retrouve dans le tissu osseux chez d’autres animaux.

En général les requins ont une seule couche de tesselles, mais les mâchoires de spécimens de grande taille, tels que le requin-bouledogue, le requin tigre et le grand requin blanc ont deux à trois couches ou plus, en fonction de la taille du corps. La mâchoire d’un grand requin blanc peut avoir une grande place à cinq couches. Dans le rostre, le cartilage peut être spongieux et souple pour absorber la puissance des impacts.

Dents

atlantic_sharpnose_teeth_upperLes mâchoires du requin présentent des particularités uniques dans le monde animal.

Elles sont entièrement mobiles, indépendantes, et garnies de plusieurs centaines de dents réparties sur plusieurs rangées dont seule la dernière est fonctionnelle, les autres étant des dents de remplacement. Les dents, dont la forme varie selon les espèces, sont renouvelées en permanence tout au long de la vie du requin, et sont spontanément remplacées par une dent de la rangée suivante lorsqu’elles tombent ou sont abîmées.

Nageoires

Les requins-renards utilisent leur longue nageoire caudale pour rassembler et assommer leurs proies. Le squelette des nageoires est allongé et soutenu par des rayons mous et non segmentés nommés cératotriches, filaments à base d’une protéine élastique ressemblant à la kératine cornée des cheveux et des plumes. La plupart des requins ont huit nageoires. Les requins utilisent leur nageoire caudale pour se propulser et changer brutalement de direction, les nageoires pectorales font office de gouvernail selon le même principe que les ailerons d’avion, la ou les nageoires dorsales servent de stabilisateurs.

La plupart des requins sont obligés de nager en permanence, même à faible vitesse, afin de maintenir un courant d’eau apportant suffisamment d’oxygène à leurs branchies. Il arrive cependant que certains requins, plus particulièrement ceux vivant à proximité de récifs, se reposent sur le fond en se mettant face au courant, ce qui est suffisant pour qu’ils capturent l’oxygène nécessaire à leur métabolisme. La vitesse et l’accélération dépendent de la forme de la nageoire caudale.

Requin pointe noire SMFLes formes varient considérablement entre les espèces de requins, en raison de leur évolution dans des environnements distincts. Les requins possèdent une nageoire caudale hétérocerque ; la partie dorsale est généralement plus grande que la partie ventrale.

La colonne vertébrale du requin s’étend dans la partie dorsale, fournissant une plus grande surface pour la fixation du muscle. Cela permet une nage plus efficace compensant la flottabilité négative des poisson cartilagineux. Contrairement à la plupart des poissons osseux qui possèdent une nageoire caudale homocerque.

La queue peut aussi aider à attraper des proies, comme chez le requin-renard qui à le lobe supérieur très allongé pour assommer les poissons et les calmars. Le requin-tigre a un gros lobe supérieur, ce qui lui permet de passer d’une nage lente à une nage rapide. Le requin-tigre doit être capable de tordre et tourner dans l’eau facilement lors de la chasse à l’appui de son régime alimentaire varié, tandis que le requin-taupe commun, qui chasse des bancs de poissons comme le maquereau et le hareng, a un gros lobe inférieur pour l’aider à suivre le rythme rapide de ses proies.

Fixées sur un tissu fibreux très solide, elles se redressent vers l’extérieur lorsque le requin ouvre la gueule, ce qui lui permet de mordre plus facilement une proie et de la maintenir fermement grâce à la concavité des dents. Certains requins perdent plus de 30 000 dents durant leur vie. Le taux de remplacement des dents varie de une fois tous les huit à dix jours à plusieurs mois. Chez la plupart des espèces, les dents sont remplacées une à la fois contrairement à certaines, comme le squalelet féroce, qui remplace une rangée entière.

requin peau bleueLa forme de la dent dépend du régime alimentaire du requin : ceux qui se nourrissent de mollusques et de crustacés ont des dents denses et aplaties utilisées pour le concassage, ceux qui se nourrissent de poissons ont des dents pointues et effilées, tandis que ceux qui se nourrissent de proies plus grosses, telles que les mammifères, ont des dents triangulaires avec des bords dentelés facilitant la coupe.

Les dents des requins se nourrissant de plancton sont de petite taille et non-fonctionnelles. Les dents de requins sont probablement issues de l’évolution de certains denticules dermiques autour de la bouche, d’où la difficulté de différencier ces deux structures dans les fossiles de requins.

Peau

image_centre_citron_1_0.jpg.limit.1024x1024Contrairement aux poissons osseux, les requins ont un corset cutané complexe fait de fibres de collagène flexibles et disposées de façon hélicoïdale en réseau autour de leur corps.

Cela fonctionne comme un squelette externe, fournissant l’attachement de leurs muscles de natation et ainsi économisant de l’énergie. Leurs denticules dermiques leur donnent des avantages hydrodynamiques, car ils réduisent la turbulence lors de la nage.

La peau rugueuse des requins résiste aux micro-organismes. Cet atout est mis à profit par le biomimétisme. Anthony Brennan, ingénieur à l’université de Floride, explique que tous les requins ont des écailles superposées – les denticules – trop dures pour être colonisées par des bactéries. La peau des femelles est plus épaisse pour résister aux morsures des mâles pendant la parade nuptiale.

Branchies

Les requins respirent à travers cinq à sept fentes branchiales. En général, plus la famille d’appartenance est primitive, plus le nombre de fentes est élevé. Comme chez les raies, les branchies sont protégées par un repli de peau. Cependant, les fentes branchiales des squales sont situées sur les flancs, tandis que celles des raies sont situées sur la face ventrale.

Olfaction

Requin Marteau La forme de la tête du requin marteau lui permet non seulement d’avoir une meilleure vision mais aussi un odorat plus développé grâce à ses ouvertures nasales plus écartées.
Beaucoup de requins ont un odorat très développé : leur centre olfactif pouvant occuper près de 2/3 de leur cerveau, ils sont souvent appelés les « nez de la mer ».

Ils peuvent détecter des concentrations très faibles (de l’ordre d’une molécule pour 1 million d’une solution molaire dans l’eau de mer) de certains composants du sang (hémoglobine, albumine), de la viande (acides aminés), de la peau ou des excrétions des poissons (triméthylamine, bétaïne)10.

Ils possèdent deux ouvertures nasales (terme préférable à celui de narines puisque ces organes olfactifs sont des sacs – ou capsules – olfactifs non reliés au système respiratoire) symétriques et indépendantes l’une de l’autre, situées juste sous le bord de leur museau, au-dessus et de chaque côté de la gueule.

Chaque ouverture est divisée en deux canaux par un clapet cutané : l’eau pénètre dans le sac olfactif par un canal (sillon inhalant), passe sur l’épithélium olfactif plissé (ces replis des lamelles olfactives disposées en rosette permettent d’augmenter la surface d’échange avec les molécules odorantes) où l’odeur est détectée puis ressort par le sillon exhalant.

Le flux d’eau dans les sacs olfactifs se fait naturellement pour les espèces nageant en permanence. Pour les espèces benthiques immobiles, le flux est pompé activement par les branchies et transmis aux sacs olfactifs via les sillons naso-oraux.

Leur odorat sert non seulement à repérer leurs proies (senties jusqu’à 75 m de distance en l’absence de tout autre stimulus sensoriel) mais aussi à reconnaître des composés chimiques qui facilitent leur orientation (phéromones d’autres requins ou des femelles de leur espèce ; salinité de différentes régions marines pour migrer ou repérer géographiquement des lieux de ponte ou de chasse…).

La détection du stimulus olfactif déclenche un comportement natatoire caractéristique : le requin nage en zig-zag en balançant la tête de droite à gauche pour suivre la piste olfactive et remonter à la source odorante. Si l’odeur est perdue ou trop loin pour être détectée, le requin avance en effectuant un mouvement en forme de grand S.

Au sujet du mécanisme, l’hypothèse qui prévalait voulait que le requin s’orientait vers la source odoriférante grâce aux ouvertures nasales agissant par analyse différentielle de la concentration des odeurs dans l’eau. En fait, le requin prend la direction de l’odeur qui lui parvient en premier (même si elle est moins concentrée qu’une autre) et, à l’instar de la vision stéréoscopique, sent en « stéréo » : il s’oriente vers la source odoriférante en fonction du délai (analysé par le cerveau) de la perception de cette source entre l’ouverture nasale droite et gauche.

Vision

aiguillat_commun_02L’œil des requins est analogue à celui des vertébrés : il est composé d’un cristallin similaire, d’une cornée, d’une rétine ainsi que d’une pupille qui peut se dilater et se contracter (contrairement aux téléostéens) comme chez les hommes. Ils possèdent également un tapetum choroïdien, ce tissu contient des cristaux de guanine facilitant la vision aquatique. Il est situé derrière la rétine et réfléchit la lumière, augmentant ainsi la visibilité dans les eaux sombres.

Il a également des paupières mais qui ne clignent pas, l’eau environnante nettoyant en permanence sa cornée. Certaines espèces ont en plus une membrane nictitante, cette membrane recouvre les yeux pendant la chasse afin de les protéger. Cependant, certaines espèces, comme le grand requin blanc, n’ont pas cette membrane, mais roulent leurs yeux vers l’arrière pour les protéger quand ils attaquent une proie.

L’importance de la vue dans le comportement de chasse des requins est débattue. Certains scientifiques pensent que l’électroréception et la chimioréception sont plus importantes, tandis que d’autres prennent la membrane nictitante pour preuve que les yeux sont importants. Vraisemblablement, le requin ne se protégerait pas les yeux s’ils étaient sans importance. Mais l’utilisation de la vue dans la chasse varie probablement avec les espèces et les conditions de l’eau. Le requin peut basculer entre une vision monoculaire et une vision stéréoscopique à tout moment.

En 2011, une étude australienne de microspectrophotométrie sur les photorécepteurs de 17 espèces de requins montrent que leurs photorécepteurs sont riches en bâtonnets mais n’ont pas de cônes ou un seul type de cône monochromatique, les rendant daltoniens. Les requins sont donc surtout sensibles à l’intensité du contraste entre le fond ambiant et l’objet. Ces chercheurs prévoient plusieurs applications à cette découverte : combinaisons de plongée et planches de surf adaptées pour éviter les attaques de requins, leurres des lignes de pêche industrielle moins attractifs pour éviter que les requins ne s’y prennent accidentellement .

Ouïe

Le requin peut percevoir des sons jusqu’à deux kilomètres de distance.

Toucher

photo by Michael Weberberger

 © Michael Weberberger

 

Grâce à un organe appelé système latéral, le requin perçoit les mouvements de l’eau. Les requins possèdent aussi des organes sensitifs spéciaux appelés ampoules de Lorenzini pouvant détecter des champs électromagnétiques aussi bien que des gradients de la température (ce gradient étant la direction où la température augmente le plus). Ils fournissent aux requins et aux raies un véritable sixième sens.

Chaque ampoule se compose d’un canal rempli d’une sorte de gelée s’ouvrant sur la surface par un pore dans la peau et se terminant dans un faisceau de petites poches pleines de cellules électroréceptrices. Les ampoules sont la plupart du temps groupées en paquets à l’intérieur du corps, chaque faisceau ayant des ampoules reliées avec différentes parties de la peau, mais gardant une symétrie gauche/droite. La longueur des canaux change selon chaque animal, mais la distribution des pores semble spécifique à l’espèce. Les pores se présentent comme des taches foncées sur la peau.

Étymologie et dénomination

Un grand requin blanc dans l’Histoire naturelle des poissons de l’ichtyologiste Marcus Élieser Bloch (1795).
Articles détaillés : Liste des noms vernaculaires de requin et Liste des espèces de requin.
Apparu vers la fin du XVI ème siècle, le terme « requin » a une origine obscure. Il s’agit peut-être d’une déformation de quin (chien), au sens de chien de mer ou un rapprochement fantaisiste de requiem (requien), en référence à sa réputation de mangeur d’homme. Ce terme pourrait aussi être une altération d’un mot exotique. Le terme « squale », apparu vers le milieu du xviiie siècle, dérive du latin Squalus fait référence à la peau rugueuse de ces animaux du fait des écailles cartilagineuses présentes sous la peau de leur corps.

Plusieurs espèces de requin comportent le terme requin dans l’un de leurs noms vernaculaires, par exemple : requin-marteau, requin-tigre, requin-pèlerin, mais ce n’est pas une généralité, il existe aussi des noms vernaculaires ne comprenant pas le terme requin comme dans le cas de maraîche, roussette, mako etc.

Source : Wikipédia

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