Dépistage des proies cachées

Publié le 11 Avr, 2013

Comme de nombreux animaux, poissons, crustacés et mollusques essayent d’échapper à la détection en se cachant dans le sable, le corail, les anfractuosités rocheuses et les cavités sous marines, beaucoup de requins se déplacent au fond, explorant les sédiments et les trous de récif en quête de proies.Quelques requins sont d’efficaces spécialistes dans la recherche de cibles cachées, ils utilisent des techniques particulières ou des structures anatomiques spécifiques pour débusquer des animaux ensablés, ou les extraire des crevasses rocheuses.Il a été démontré que les requins peuvent détecter une proie dans l’obscurité, même si cette dernière est enterrée, grâce à leurs ampoules de Lorenzini.

Bien que tous les requins aient recours à l’olfaction et à l’électroréception lors de la chasse, ces sens peuvent avoir une importance particulière quand ils cherchent une proie cachée. En fait, sectoriellement, certains ont augmenté leurs capacités sensorielles.

Selon l’espèce, les squales, comptent sur l’agilité, la flexibilité, l’intuition, la force, l’olfaction, electroreception ou leurs structures anatomiques particulières pour effectuer une capture.

La succion s’est développée afin d’admettre l’eau pour la respiration mais certaines espèces emploient leur bouche suceuse pour engloutir leur proie . Le mouvement est alors beaucoup plus fort qu’au cours de la ventilation .

Les requins nourrices, les requins tapis, le requin chabot ocellé sont connus pur recourir à ce mode de capture.

Quand un requin nourrice détecte une cible, il place sa petite gueule près d’elle . Sa bouche presque terminale, s’emboite latéralement , avec des cartilages labiaux modifiés et de petites dents . L’action stéréotypée de la puissante aspiration est produite par expansion rapide et vigoureuse de la cavité bucco-pharyngienne.

La proie est extraite de sa crevasse, entrainée par le volume d’eau , elle est conduite ver la bouche et les fentes brachiales du requin immobile. Il l’avale souvent sans la saisir de ses dents . Parfois le requin se soulève lui-même sur ses nageoires pectorales tout en aspirant sa proie.
La succion peut être accompagnée d’un fort bruit sec.

Selon les experts, les requins nourrices sont capables de produire une dépression de succion à hauteur d’un kilo par cm2, équivalent à une atmosphère de pression au niveau de la mer .

Quelques requins possèdent des replis nasaux développés en forme de barbillons et les utilisent pour localiser une proie enfouie dans le sable. Ces espèces croisent en cercles près du fond, cherchant à détecter leur cible alors que leurs appendices touchent le sable.
Le Squale moustache, la Roussette barbichette par exemple sont nommés ainsi car ils laissent trainer sur le sable leurs barbillons nasaux allongés pour y détecter des invertébrés et poissons cachés .

Le requin zèbre ou parfois le requin léopard croise et escalade les fonds, pénétrant crevasses et chenaux étroits pour y chercher des animaux cachés . Le requin lézard est capable d’avancer sa mâchoire supérieure bien en avant de son court museau , lui permettant d’ingérer de grandes proies.

Parmi les squales qui essayent ponctuellement de capturer des animaux cachés dans les failles rocheuses figure aussi le Grand requin blanc . A une occasion au moins, un spécimen a ainsi durant plus d’une heure de capturer un chasseur d’ormeaux tasmanien réfugié dans une crevasse . Heureusement pour le plongeur, ses efforts ont échoués.

D’autres squales utilisent des techniques plus violentes . Un requin nourrice fauve de trois mètres a été observé attrapant un poisson harponné caché sous une grosse tete de corail; évaluée a près de la moitié d’une tonne . En forçant violemment son corps dans la cachette de sa proie et soulevant la masse de corail, le prédateur a pu l’atteindre et aspirer sa proie pour l’avaler .

Le requin de Port-Jackson chasse souvent des animaux enfouis . C’est pourquoi il a développé des narines complexes , avec des profondes cannelures nasales exposant une surface maximale à l’eau de mer pour faciliter la détection d’odeurs. Il pompe l’eau et le sédiment par sa bouche et de ses fentes brachiales pour creuser et découvrir mollusques et crustacés .
Le prédateur saisit sa proie de ses dents coniques et pointues et l’achemine en arrière vers les dents semblables à un trottoir : « le pavé dentaire » au pouvoir écrasant .

Toutes espèces confondues, le requin marteau a un nombre plus important d’ampoules de Lorenzini et une densité plus grande de pores sur la surface ventrale de sa large tête. De cette caractéristique résulte une augmentation d’électrorécepteurs.
Pour trouver des proies dissimulées; le requin marteau utilise largement son étrange tête comme un dragueur de mines. Il semble avoir une affinité particulière pour la chair de raie.

Ce requin fortement électrosensible cherche des raies et des labris superficiellement enfouis sous le sable . Il nage près des fonds marins, balançant la tête d’un côté à l’autre, se déplaçant en une série de cercle serrés ou tournant en huit pour localiser des animaux enfouis. Quand il atteint la source du courant électrique, il laisse tomber sa machiner inférieure et pelle l’animal camouflé .

Le requin lutin peut également être inclus parmi les prédateurs fournis de caractéristiques anatomiques spéciales pour détecter une proie enterrée.

Extrait : les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalana. Editions de l’Ancre de Marine.

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