Afin de se mouvoir dans le milieu aquatique en dépensant un minimum d’énergie, les poissons doivent être maitres de leur flottabilité. Ils ajustent leur densité à celle de l’eau, selon la profondeur (et la pression) à laquelle ils se trouvent ; faute de quoi ils seraient trop lourds et couleraient ou pas assez et gicleraient vers la surface.
Pour cela, les poissons osseux utilisent un organe spécialisé: la vessie natatoire , ou vessie gazeuse, sorte de sac aérien interne, rattaché au début à l’oesophage , qu’ils gonflent pour diminuer leur densité et dégonflent pour l’augmenter. Les poissons cartilagineux ne possèdent pas cet organe. Ils ont résolu le problème en développant un foie surdimensionné, composé de plusieurs lobes et gorgé de graisses qui abaissent le poids spécifique du corps.
Parmi ces huiles, figure notamment un acide gras baptisé « squalène« . Grâce à ces lipides du foie, chez les nageurs actifs et rapides comme le requin bleu (Prionace glauca), le longimane, le requin-tigre, la plupart des carcharhinidés et nombre d’aiguillats, le corps dans l’eau pèse à peine 2,5 pour cent de ce qu’il pèse dans l’air. Chez les squales de fond, tel l’ange de mer commun (Squatina squatina), l’organe hépatique est moins volumineux et ce rapport atteint 5,5 pour cent. Chez le requin bleu, la taille relative du foie est assez stupéfiante: la moitié de la longueur du corps, le cinquième de sa masse!
Il y a mieux, chez le requin lézard (Chlamydoselachus anguineus) et le requin-lutin (Mitsukurina owstoni), cet organe, qui recèle 90 pour cent de squalène, compter pour le quart du poids total.
D’autres adaptations de densité favorisent la nage du squale. Le poids spécifique de l’animal est encore réduit par le fait que son squelette cartilagineux contient peu d’inclusions osseuses pesantes, tandis que son museau et son crâne sont « farcis » de lacunes emplies d’une gelée légère . »
Extrait « La vie secrète des requins » Yves Paccalet – Editions l’Archipel.
Qu’est-ce que le squalène ?
Le squalène parfois appelé aussi spinacène ou suprène est un triterpène, isoprénoïde à trente atomes de carbone et de cinquante atomes d’hydrogène, de nom : (E) 2,6,10,15,19,23-Hexaméthyl-2,6,10,14,18,22-tétracosahexène. Ses six unités d’isoprène sont toutes en conformation trans. C’est un lipide de composition hydrocarbonée naturellement produit par tous les organismes supérieurs y compris les humains (Il est notamment retrouvé dans le sébum humain) et c’est un intermédiaire essentiel dans la biosynthèse du cholestérol, des hormones stéroïdes et de la vitamine D chez l’Homme.
Il est présent en grande quantité dans l’huile du foie des requins d’où son nom, et en moindre quantité (0,1 à 0,7 %) dans l’huile d’olive et dans d’autres huiles céréalières ou provenant de l’amarante, des semences, du son de riz, de germes de blé…
Le squalène commercialisé est principalement extrait de foies de requins.
Il est utilisé dans des produits de beauté, comme cosmétique et dans certains vaccins, ce qui a suscité des controverses quant à l’innocuité de ces vaccins. Le squalène est le précurseur biochimique de toute la famille des stéroïdes. C’est l’oxydation (via une enzyme, la monooxygénase squalène) de l’une des extrémités de la molécule de squalène qui produit par cyclisation, catalysée par des enzymes, le lanostérol, lequel sera transformé en cholestérol et en d’autres stéroïdes.
Le squalène de requin
C’est un composé de faible densité (densité de 0.855, ce qui en fait un produit plus léger que l’eau) qu’on trouve souvent stocké dans le corps des poissons cartilagineux tels que les requins qui n’ont pas de vessie natatoire et qui doivent donc réduire leur densité corporelle avec des graisses et des huiles.
Le Squalène est chez le requin essentiellement stocké dans le foie.
Il est une des causes de surpêche du requin, qui est chassé pour ses ailerons, mais dont les foies commencent à être vendus pour produire des gélules supposées bonnes pour la santé. Des préoccupations environnementales (forte régression des requins) et sanitaires (le foie des poissons stocke aussi des toxines préoccupantes pour la santé) ont motivé son extraction à partir de végétaux.
Usage comme complément alimentaire
Le squalène est considéré comme un complément alimentaire que l’on trouve habituellement sous forme de capsules ou sous forme d’huile (comme l’huile d’olive). Pris par voie orale le squalène est considéré comme totalement sûr, par rapport au squalène par voie injectable qui fait l’objet de controverses. Le scalène naturel et de haute qualité, exempt de traces de métaux, notamment de mercure, et d’autres toxines est considéré comme un antioxydant puissant et supposé être bénéfique pour la santé.
Usage cosmétique
Cette molécule est utilisée en cosmétologie dans les crèmes hydratantes comme agent pénétrant rapidement la peau sans laisser de traces ou sensations grasses sur la peau et se mélangeant bien avec d’autres huiles et vitamines.
Le Squalane est une forme saturée hydrogénée de squalène dans lesquels les doubles liaisons chimiques ont été éliminées par hydrogénation.
Ce produit étant moins sensible à l’oxydation, il est plus communément utilisé dans les produits de beauté que le squalène. Les études toxicologiques ont montré qu’aux concentrations utilisées dans les cosmétiques, le squalène et le squalane ont tous deux une toxicité aiguë faible, et ne sont pas irritants ou sensibilisants pour la peau humaine.
Usage médical
Les adjuvants sont des substances, administrées conjointement avec un vaccin, qui stimulent le système immunitaire et augmentent la réponse au vaccin. Le squalène est l’un de ces adjuvants. Sous la forme d’une émulsion ajoutée à la substance vaccinante pour rendre le vaccin plus immunogène9 , du squalène a été utilisé depuis 1997 dans un vaccin antigrippal (FLUAD, de Chiron, contre la grippe saisonnière) à raison d’environ 10 mg de squalène par dose.
Ce vaccin a été approuvé par les agences de santé de plusieurs pays européens, mais non par la FDA (Food and Drug Administration) américaine qui n’a pas autorisé son utilisation aux États-Unis . Comme tous les vaccins contenant du squalène, ces émulsions ont un aspect blanc laiteux… Le squalène est utilisé comme adjuvant vaccinal, notamment des vaccins expérimentaux, substances antipaludéennes (le vaccin antipaludéen n’existe pas), ou vaccin anti-grippe ciblant les virus émergents H5N1 puis en 2009 H1N111, en tant que :
- constituant breveté du système adjuvant AS0312 utilisé par GlaxoSmithKline dans le vaccin contre la pandémie grippale 2009
- Pandemrix et « Arepanrix » .
- constituant breveté du système adjuvant MF5913 utilisé par Novartis.
Il a été développé dans les années 1990 par Ciba-Geigy (société intégrée dans le patrimoine de Novartis) et Chiron, acquis par Novartis en 2006. Il a été ajouté aux vaccins antigrippaux pour stimuler la réponse immunitaire du corps humain à travers la production de cellules CD4 à mémoire. C’est le premier adjuvant huile-dans-l’eau pour vaccin contre la grippe à avoir été commercialisé en association avec les antigènes du virus de la grippe saisonnière.
Controverse à propos de son impact sur la santé
Le squalène est utilisé comme cosmétique, mais aussi comme adjuvant immunologique de vaccins.
Une controverse est apparue sur les avantages et les dangers du squalène utilisé comme adjuvant vaccinal, en particulier quand il est injecté. Ces doutes ont été relayés par la presse nord américaine et ont été ressurgi en Europe à l’occasion de son utilisation dans certains vaccins antigrippaux. Il y a eu des tentatives pour associer squalène et syndrome de la guerre du Golfe, reposant sur le fait qu’on supposait que du squalène était présent dans les vaccins contre le charbon administrés à certains militaires lors de la guerre du Golfe . Une étude avait retrouvé chez 95 % des patients atteints d’un syndrome de la guerre du golfe des anticorps anti-squalène, alors qu’aucun vétéran asymptomatique n’avait ces anticorps.
Il s’est finalement avéré que l’armée américaine a affirmé que les vaccins soupçonnés ne contenaient pas de squalène, que le rapport initial comportaient des faiblesses techniques, et il se pourrait que la plupart des adultes, qu’ils aient reçu ou pas des vaccins contenant du squalène, possèdent des anticorps contre cette substance. Après avoir répondu à tous ces doutes en s’appuyant sur des études, l’OMS affirme que le squalène utilisé dans les vaccins ne fait pas courir de risque significatif, même si une surveillance reste nécessaire, notamment dans certaines tranches d’âge et en fonction de la concentration, de la dose et des voies d’administration entre autres facteurs.
L’OMS et le Département de la Défense des États-Unis ont tous deux publiés des rapports détaillés qui soulignent que le squalène est une substance chimique produite naturellement par le corps humain, présente même dans les lipides retrouvés dans les empreintes digitales de l’homme. Les suspensions huile dans l’eau, y compris le MF59, ont été suspectées d’induire des anticorps contre le lupus chez les souris indemnes de maladies auto-immunes. Dans une étude, le squalène endogène est lié à l’arthrite auto-immune chez le rat. L’analyse épidémiologique des données de sécurité sur les vaccins contre la grippe saisonnière et pandémique contenant du MF59 n’a mis en évidence aucun risque accru d’effets indésirables des vaccins potentiellement à l’origine de maladie auto-immune.
Nous vous invitons à scruter attentivement les compositions de vos produits cosmétiques, ainsi que vos compléments alimentaires et de bien entendu , proscrire l’achat de ceux-ci s’ils sont composés de scalène ou squalane et de signaler ces produits aux associations de protection des requins. D’une manière plus générale, n’achetez RIEN provenant des requins…
Source Wikipédia.
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