Les intoxications sont le fait de l’ĂȘtre humain

Publié le 14 Oct, 2014

Nous consommons, nous aspirons Ă  ce que nous appelons le « progrĂšs » , et nous refusons d’en voir les consĂ©quences .

Que nous devrons pourtant assumer .

Nous rĂ©pandons directement dans la mer, ou indirectement par les fleuves qui s’y jettent ou par les nuages, qui y tombent en pluie, des  milliers de substances dangereuses, dont la pĂ©riode Ă©cologique (la durĂ©e de vie avant Ă©limination) et les milliers d’interactions possibles nous restent un mystĂšre .

Une partie de nos nuisances sont d’origine agricole.

pestic5Dans ce domaine, celles qui causent le plus de dĂ©bats sont les excĂšs de fertilisants chimiques (nitrates,phosphates) et les Ă©pandages massifs des lisiers, qui induisent des phĂ©nomĂšnes d’eutrophisation des baies (trop d’engrais: l’asphyxie s’en suit ) et favorisent les pullulations d’algues verts ou de phytoplancton toxique (les marĂ©es rouges Ă  dinophycĂ©es):ces derniĂšres empoissonnent les squales, comme maints autres animaux .

Les pesticides, c’est Ă  dire les herbicides,les fongicides,les raticides,et les insecticides de toutes sortes (organochlorĂ©s ou organophosphosrĂ©s :DDT,DDD, parathion,malathion,lindane…), ont une fĂącheuse tendance Ă  s’accumuler dans les tissus vivants, surtout dans les graisses. Chez les requins, ils stagnent en particulier dans l’Ă©norme foie.

Ils induisent des stérilisés et des tumeurs .

Une autre partie de nos résidus proviennent de nos activités domestiques .

Beaucoup sont néfastes .

Nos lessives phosphatĂ©es et nos effluents d’Ă©gouts contribuent Ă  l’eutrophisation des anses et des golfes .

Les mille et un produits de notre existence quotidienne jouent leur partition négative: peintures, huiles de vidange, médicaments périmés (tels les oestrogenes, qui féminisent les males des créatures marines), piles usagées etc.

Un nombre de requins inconnu mais Ă©levĂ© (des dizaines de milliers) meurent chaque annĂ©e d’occlusion intestinale, aprĂšs avoir avalĂ© des sacs de plastique qu’ils ont confondus avec des mĂ©duses, des salpes ou des ctĂ©nophores, la mĂȘme erreur est fatale aux tortues de mer et aux dauphins .

Les CFC (chlorofluorocarbones) de nos appareils Ă  froid dĂ©truisent la couche d’ozone de la stratosphĂšre :en surface, les sĂ©laciens sont vulnĂ©rables aux ultraviolets .

Nos industries ne sont pas moins coupables .

Elles envoient dans le grand rĂ©ceptacle de la mer des mĂ©taux lourds (mercure, plomb, cadmium, chrome,cuivre,zinc..) d’autant plus toxiques qu’ils rĂ©agissent avec des acides, puis s’intĂšgrent Ă  la chaine alimentaire sous une forme organique ( mĂ©thylmercure,plomb tĂ©trastyle, etc..)

Nos usines dĂ©versent dans l’eau des PCB (polychlorobiphĂ©nyles), dont l’action stĂ©rilisante est prouvĂ©e :les squales, naturellement peu fertiles, en pĂątissent davantage que d’autres crĂ©atures.

Et des légions de produites chimiques de toute nature : acides, sels, aldéhydes,alcools etc .

En n’oubliant ni l’amiante de nos flocages, ni les dioxines de nos incinĂ©rateurs Ă  ordures…

Nos transports libÚrent dans le milieu marin des hydrocarbures toxiques , soit à la suite de « dégazages » illicites de bateaux , soit sous forme de marées noires catastrophiques, soit encore de maniÚre insidieuse , par le chemin des ruisseaux, des riviÚres et des fleuves .

maree-noireNos vĂ©hicules Ă  moteur et nos centrales d’Ă©nergie expulsent leur contingent de composĂ©s nuisibles ; depuis les poussiĂšres et les suies jusqu’aux isotopes radioactifs ( Tritium, strontium90, iode131, cĂ©sium 137, plutonium..) responsables de cancers et de naissances monstrueuses.

Nos chauffages, nos centrales Ă©lectriques Ă  mazout, Ă  gaz ou Ă  charbon, et bien sur nos vĂ©hicules Ă  moteurs (bref tout ce qui brule des carburants fossiles ou du bois), envoient dans l’air des millions de tonnes de gaz carbonique et d’autres gaz Ă  effet de serre (mĂ©thane, ammoniac,etc..)

Les requins rĂ©ussiront ils Ă  s’accommoder d’un rĂ©chauffement significatif du climat terrestre, donc des eaux marines , durant le siĂšcle qui commence ?

Toute leur existence n’en sera-t-elle affectĂ©e ?

Pourront ils se reproduire?

Contracteront ils des maladies inconnues?

Trouveront ils leurs proies ordinaires?

Pourront ils migrer sur leur routes favorites ?

Comment se comporteront ils , par exemple, si le phénomÚne El Nino devient fréquent dans le Pacifique Sud , et perturbe le reste de la circulation océanique ?

Ou si un jour, le Gulf Stream cesse de couler parce que nous aurons fait fondre les glaces du Groenland ?

Questions angoissantes..

Les squales guettent, peut -ĂȘtre ,pour nous, au sein de l’immense ocĂ©an, les prĂ©mices d’un dĂ©sastre universel .

Extrait : « La vie secrĂšte des requins » Yves Paccalet – Collection L’Archipel.

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