Dominants, dominƩs : Chez les requins aussi !
Depuis que des plongeurs , des scientifiques, des cinéastes, des photographes descendent sous la surface observer ces animaux en leur royaume, on a mis en évidence, chez diverses espèces, des relations de domination . De Hiérarchie.
Dans la majoritƩ des cas, on ignore tout bonnement si les squales Ʃtablissent leur suzerainetƩ sur un territoire.
Lorsque c’est le cas, on ne connait pas la taille de ce fief, en longueur, largeur et profondeur. On ne sait pas s’il est Ć¢prement dĆ©fendu, en toutes saisons et pendant combien d’annĆ©es. Mais on a compris que des stratifications sociales existent Ć deux niveaux: entre espĆØces diffĆ©rentes, quand elles cohabitent, et au sein d’une mĆŖme espĆØce…
La premiĆØre forme de domination dĆ©pend surtout de la taille et la force des sujets : le requin blanc ou le requin tigre, monstres en puissance, s’imposent d’Ć©vidence au requin Ć pointes blanches, au requin dagsit, au requin cuivre ou au requin tisserand . Entre les espĆØces de longueur et de poids comparables, la hiĆ©rarchie s’Ć©crit en fonction de la vitesse de nage et de l’agressivitĆ©. VoilĆ comment le longimane exerce sa suprĆ©matie sur le requin soyeux, pourtant presque aussi costaud que lui. Le requin dagsit , rapide, teigneux et agressif, ne se laisse pas aisĆ©ment retirer la proie des mĆ¢choires !
Quand ils se nourrissent sur le mĆŖme banc de poissons ou de calmars, le requin Ć pointes blanches a la prioritĆ© sur le requin des Galapagos, lequel prend l’avantage sur le requin bordĆ©. A l’intĆ©rieur d’une mĆŖme espĆØce, la hiĆ©rarchie existe probablement aussi , mais on ne l’a guĆØre mis en Ć©vidence par des observations scientifiques.
Les adultes dominent les jeunes, et les plus forts s’imposent dans chaque tranche d’Ć¢ge : mais c’est lĆ une remarque qu’on peut appliquer Ć tous les animaux !
Les requins identifient les sujets de leur propre espĆØce. C’est une question d’organes des sens et d’instinct. Diverses marques particuliĆØres, telles que la forme du corps,la couleur de la peau,les traits ou points sur les flancs, les taches blanches ou Ā noires sur les nageoires, les odeurs (subtilement perƧues) et les signatures Ć©lectromagnĆ©tiques (dont nous n’avons mĆŖme pas idĆ©e), leur permettent de reconnaitre sans erreur leurs congĆ©nĆØres .
L’extrĆŖme finesse de leurs organes des sens laisse penser qu’ils pourraient discerner aussi chaque individu du groupe;du moins, ceux qu’ils cĆ“toient le plus souvent. De lĆ Ć penser qu’ils Ć©tablissent entre eux des rapports sociaux relativement Ć©laborĆ©s, il n’y a qu’un… coup de nageoire. Que peu de chercheurs osent donner !
Extrait « La vie secrĆØte des requins « Yves Paccalet L’Archipel
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