Le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) est une espèce de requin de la famille des lamnidés. Il est le seul représentant du genre Carcharodon.
Avec une taille maximale dépassant les 6 mètres, c’est l’un des plus grands poissons prédateurs vivant actuellement dans les océans. Il est considéré comme un requin dangereux .
Néanmoins, contrairement à certaines idées reçues, il n’est pas un « mangeur d’hommes » et l’homme n’est pas une proie pour lui, la plupart des attaques sont dues à une erreur d’analyse visuelle du requin. Le Grand Requin Blanc a une alimentation très variée : il se nourrit surtout de pinnipèdes, de poissons, de tortues de mer et occasionnellement de certains cétacés.
Ce requin est connu du grand public pour avoir été le sujet du best-seller Les Dents de la mer de Peter Benchley et d’un film à succès de Steven Spielberg.
En 1758, Carl von Linné fut le premier à décrire le grand requin blanc, sous le nom Squalus Carcharias. Andrew Smith lui donna le nom générique de Carcharodon en 1833 et en 1873, le nom générique et le nom spécifique furent associés pour donner Carcharodon carcharias. Carcharodon vient du grec karcharos (aiguisé) et odous (dent). Le mot karcharias signifie « requin » en grec.
Le grand requin blanc est le seul représentant du genre Carcharodon. Il serait apparu au milieu du Miocène. Les premières dents fossilisées retrouvées datent de 16 millions d’années. Sa phylogénie est controversée. Certains taxonomistes font de lui un descendant direct du requin préhistorique, le Mégalodon. Selon des hypothèses plus récentes, le grand requin blanc ne serait en fait qu un « cousin », regroupé dans la famille des lamnidés. Cette hypothèse ferait du grand requin blanc le descendant de Isurus hastalis, le mako préhistorique.
Mensurations :
Le grand requin blanc mesure en moyenne de 4 à 6 m de long. Les mâles sont plus petits que les femelles.
À 8-10 ans, âge de leur maturité sexuelle, ils atteignent 3,50 à 6 m. Les requins blancs de Méditerranée sont plus massifs que leurs cousins océaniques.
Les femelles sont matures plus tard, entre 12 et 18 ans et mesurent alors 4 à 5 m.
La taille du plus grand spécimen jamais pêché a fait l’objet d’un grand nombre de débats, de conjectures et de fausses informations.
Pendant des décennies, le livre Guinness des records, ainsi que les travaux de nombreux ichthyologues, présentaient deux spécimens comme les plus grands jamais capturés : l’un de 11 m capturé dans les eaux sud australiennes près de Port Fairy dans les années 1870, et l’un de 11,30 m capturé au Nouveau-Brunswick, Canada dans les années 1930. Richard Ellis et John E. McCosker, dans leur livre The Great White Shark (1991), dédient un chapitre entier à ce sujet. Ils concluent que le plus grand spécimen jamais capturé et mesuré correctement devait faire 6,40 m (mesuré à plat sur le sol et non suspendu à un filin) pour 2 220 kg. Il a été pêché à Cuba en 1945. Le requin blanc de 7,13 m, capturé en 1987 à Malte, ne devait mesurer d’après les experts qu’entre 6,68 m et 6,80 m.
La taille maximale est estimée à 7,5 m de long tout au plus, par des spécialistes comme l’italien Alessandro de Maddalena mais les grands requins blancs de plus de 6 mètres sont extrêmement rares. Aucun grand requin blanc atteignant les 7 mètres n’a jamais été capturé. Comme le plus grand requin tigre pêché mesurait 7,40 m, cela supposerait que ce requin serait plus grand en taille que le grand requin blanc.
À l’heure actuelle, l’un des plus grands spécimens de requin blanc est une femelle surnommée « Schatzi », vivant dans les eaux de Hawaï. Sa taille est estimée à environ 6,50 m.
Le poids du grand requin blanc mâle varie entre 680 kg et 2000 kilos. Celui de la femelle est compris entre 1000 et 1900 kilos. Ellis et McCosker écrivent en ce qui concerne le poids des requins blancs et concluent qu’ils peuvent peser jusqu’à 2 tonnes, mais notent également que le plus lourd pesé scientifiquement, pesait 2,2 tonnes.
Morphologie générale:
Il possède un museau conique assez long. Ses dents, tranchantes comme des lames de rasoir, sont plates, triangulaires, dentelées et peuvent mesurer 76 mm de long en maximum (60 mm dépassant des « gencives »).
S’il advient qu’une dent tombe, une autre de la rangée arrière (ses mâchoires sont pourvues de quatre à six rangées), qui est inclinée vers l’intérieur, s’avance vers l’avant de la mâchoire pour prendre sa place.
Seules les deux premières rangées sont fonctionnelles. Les mâchoires du grand requin blanc sont impressionnantes. Elles mesurent 90 cm de large pour un spécimen de 6 mètres (il s’agit de la largeur totale, la largeur de la bouche sur un requin vivant de 6 m étant de 60 cm.).
Le grand requin blanc doit son nom à la couleur blanche de sa face ventrale, contrastant avec la couleur grise de sa face dorsale.
Les fentes branchiales, très longues, n’encerclent pas la tête. Elles précèdent les nageoires pectorales falciformes bien développées, ainsi que des fossettes précaudales et de fortes carènes caudales, caractéristiques des Lamnidae. La nageoire caudale est courte, presque symétrique en forme de croissant. Son espérance de vie est évalué entre 23 et 60 ans. Il possède entre 44 et 52 dents.
Le grand requin blanc possède une ouïe et un odorat très sensibles. Il est capable de sentir une goutte de sang dans plus de 4,6 millions de litres d’eau et d’entendre une proie à 1 km de distance. De plus, sous le museau, des récepteurs sensibles aux champs magnétiques lui permettent de détecter bruits et vibrations de basses fréquences à plusieurs centaines de mètres.
Ce sont les ampoules de Lorenzini. Elles lui permettent, entre autres, de détecter des animaux en détresse. Il faut également savoir que le grand expert du grand requin blanc, Andre Hartmann (le premier homme à nager et toucher le grand prédateur hors d’une cage) a découvert qu’en touchant ces ampoules, le requin devient quasiment inoffensif et se laisse dériver pendant quelques secondes le ventre à la surface.
Il a aussi une vue supérieure à l’être humain. Bien qu’il ait effectivement une vue supérieure aux hommes, sa vue de près reste néanmoins mauvaise, et c’est pourquoi dans certains cas une proie très proche de lui peut lui échapper, du fait qu’il ne l’aperçoit pas immédiatement. En revanche, sa vue de loin reste excellente et d’une très grande précision.
Contrairement à d’autres requins le grand requin blanc n’a pas de paupières. C’est pourquoi il roule ses yeux en arrière lors d’une attaque.
Répartition et habitat :
L’habitat du grand requin blanc est principalement côtier dans les eaux tempérées, mais il a aussi été observé en zones épipélagiques dans l’océan. C’est un amateur des eaux peu profondes, mais un spécimen a cependant été pêché sur une longue ligne de 1 280 m.
Il aime toutefois évoluer dans plus de 30 m de fond, ce qui explique, en partie, pourquoi il y a plus d’attaques de ce requin sur les côtes où l’on atteint très vite des grandes profondeurs.
Il possède une faculté d’adaptation aux températures très importantes. Il peut réguler la température de son corps jusqu’à 20 °C au-dessus de la température ambiante, ce qui explique sa présence dans des eaux parfois relativement froides.
On trouve le grand requin blanc dans toutes les mers tempérées du globe et parfois même dans les mers tropicales, suivant probablement les migrations des baleines qui viennent y mettre bas.
Il est particulièrement présent en Australie, en Afrique du Sud, et en Californie ainsi que dans les Caraïbes. Le grand requin blanc est également présent dans l’océan Pacifique, notamment au large des côtes hawaiiennes, du Japon aux Philippines, de la Nouvelle-Calédonie à la Nouvelle-Zélande. Il a même été observé au large des côtes d’Alaska.
Il est devenu rare en mer Méditerranée, conséquence directe de l’intensification du trafic commercial entre l’Europe et l’Afrique du Nord dont la pollution engendrée perturbait son habitat (Rapport février 2008 de Greenpeace).
Il se déplace le plus souvent seul ou en couple, mais jamais en colonie. S’il arrive d’observer un même spécimen plusieurs années de suite dans les mêmes eaux, la territorialité n’a jamais pu être démontrée. En revanche, il semblerait que les animaux les plus grands effectuent parfois de très longs trajets.
En 2005, un grand requin blanc femelle, qui a été doté d’un capteur de localisation, a traversé, aller-retour, l’océan Indien, du Cap (Afrique du Sud) jusqu’aux côtes méridionales d’Australie. Soit un périple de près de 10 000 km en moins de neuf mois. Une autre a effectué la traversée de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande à la Grande barrière de corail.
Les raisons de telles traversées demeurent encore très mystérieuses car il n’y a pas de lien avec la migration des grands cétacés.
Une récente étude génétique montre que les spécimens présents en Méditerranée sont arrivés d’Australie il y a 450 000 ans.
Reproduction :
Son cycle de reproduction est mal connu. On estime que le mâle atteint sa maturité sexuelle à 10 ans.
Il est ovovivipare : les œufs se développent et éclosent dans l’utérus de la femelle, avec cannibalisme utérin (comme les autres laminés).
Le temps de gestation n’est pas encore connu,car jusqu’à maintenant il n’a encore jamais été observé un accouplement de grand requin blanc. il est estimée entre 12 à 18 mois.
Les jeunes grands blancs, à la naissance, mesurent entre 1,09 et 1,60 m et sont déjà des prédateurs capables de survivre. Ils se reproduisent au printemps. Son espérance de vie est évaluée entre 23 et 60 ans.
Alimentation:
Le grand requin blanc se situe au sommet de la chaîne alimentaire dans les océans.
Du fait de sa taille, de son métabolisme et de ses capacités physiques exceptionnelles, il n’a que très peu de concurrents, hormis l’orque. Il mange de nombreux animaux, y compris les autres requins, les poissons de grande taille (comme le thon, l’espadon, le tarpon…), les tortues, les dauphins, les mammifères les oiseaux marins et occasionnellement de certains cétacés. Les jeunes se nourrissent exclusivement de poissons.
Prédation :
C’est, avant tout, un chasseur spécialisé dans la chasse des phoques et otaries, même s’il sait se montrer opportuniste (pas autant que le requin-tigre).
Les rares cas d’attaque sur l’homme sont plus considérés comme des « accidents », en majorité sur des surfeurs ou véliplanchistes, une forme ovoïde battant des « nageoires » à la surface et rappelant à ce prédateur sa proie favorite. Il faut savoir que son attaque se décompose en plusieurs phases : d’abord le « coup de dents » qui va saigner la proie, le grand requin blanc n’avalant pas des quartiers de viande d’une grosse proie du premier coup.
Puis, lorsque la proie est inerte, commence alors l’alimentation à proprement parler. Les attaques contre l’homme se terminent dans la majorité des cas après le coup de dents. En effet, lors de la morsure, des récepteurs situés dans la gueule « goûtent » la proie, ce qui permet au requin de savoir si celle-ci est suffisamment riche en graisse.
L’homme n’apporte pas assez de graisse pour le requin ; le squale ne reconnaissant pas le goût de sa proie l’abandonne, et les rares cas mortels résultent de l’hémorragie (artère ou membre sectionnés). Il est évident que la pression exercée par la mâchoire (plus de cinquante centimètres de diamètre) et les dents coupantes comme des lames de rasoir laissent un résultat impressionnant, souvent désastreux, sur un corps humain.
La couleur du dos de l’animal varie du gris-noir (Afrique du Sud, Australie, Californie) au marron clair pour la Méditerranée, où l’on a observé un comportement alimentaire différent, peut-être une adaptation au milieu méditerranéen : des chasses de thons, de marlins, un comportement plus opportuniste et tourné vers les grands poissons plutôt que les mammifères marins devenus rares dans cette région (raréfaction du Phoque moine). Comme lui, d’ailleurs.
À noter que les grands requins blancs de la région du Cap ont adopté une technique de chasse unique en son genre.
Pour surprendre une otarie, le requin se met à l’affût près du fond et, après avoir repéré une proie qui s’agite en surface, s’élance comme une torpille (sa vitesse est telle qu’il bondit hors de l’eau) pour la percuter, gueule grande ouverte, et la happer en retombant. Les scientifiques ont désigné cette forme d’attaque auparavant méconnue sous le nom anglais de breaching, » BREACH » ce qui veut dire « créer une brèche ».
Le grand requin blanc a aussi démontré une certaine intelligence par rapport aux autres requins.
Il est le seul squale à sortir la tête hors de l’eau pour observer son environnement extérieur.
Certaines expériences scientifiques ont démontré qu’il était aussi capable d’apprendre des tours, à l’instar des dauphins et orques, pour obtenir du poisson. D’autres scientifiques ont réussi l’exploit de nager avec des grands requins blancs sans cage de protection, voire de s’accrocher à son aileron dorsal. Le spécialiste André Hartmann s’est même permis de « caresser » le museau de grands blancs, mettant les squales en état d’immobilité tonique.
Danger pour l’homme :
Les attaques de requins sur l’homme sont exceptionnelles. Toutes espèces confondues entre 2000 et 2010, on ne recense pas plus de 80 cas par an dans le monde entier, dont moins de cinq mortels en moyenne.
Les raisons conduisant à une attaque ne sont pas toutes connues ou bien définies ; le manque de données fait qu’il est délicat d’en déduire des statistiques fiables. Le comportement en milieu naturel des requins est également mal connu (et peu étudié).
Néanmoins, le grand requin blanc est le requin le plus souvent impliqué lors des attaques sur l’homme devant le requin tigre et le requin bouledogue.
Cela peut s’expliquer par le fait que le territoire de chasse du requin blanc inclut notamment les rivages côtiers où se concentrent les activités humaines (notamment les sports nautiques). Il peut y avoir une confusion entre l’homme et les proies habituelles des requins blancs (phoques ou pinnipèdes) qui induiraient des attaques.
Cependant, l’attitude du requin blanc vis-à-vis de l’homme n’est pas particulièrement agressive ou hostile : de nombreux plongeurs ont plongé avec des requins blancs sans que ceux-ci ne manifestent une quelconque hostilité envers eux.
De plus, lorsque que le requin attaque l’homme il le « goutte » en dépeçant un membre et relâche l’homme n’étant pas à son goût, ce qui explique pourquoi on retrouve souvent les victimes amputées.
« Comportements sociaux des grands requins blancs « .