C’est au Jurassique que de nouveaux groupes de requins se développent. Les premiers arrivés sont les Hexanchidés (famille des Hexanchidae) .
Le requin griset ou requin à maquereaux (Hexanchus griseus) est le plus grand des requins de l’ordre des hexanchiformes.Ce requin a conservé une mâchoire à capacité réduite (amphistylique) propre aux requins primitifs du Dévonien.
Cette mâchoire est soudée au crâne.
. Certaines observations ont prouvé que ce requin pouvait changer de couleur pendant une courte période.Il possède un oeil dont la rétine est uniquement pourvue de bâtonnets, il ne peut donc pas distinguer les couleurs.Il possède également un organe amplificateur de lumière situé en arrière de la rétine, le tapernum lucidum. Sa fonction est de créer une image additionnelle pour accroître la vision.Ses six ouïes sont les vestiges d’une espèce plus primitive. Il est difficile à observer car il remonte à la surface que pour se nourrir.Le requin griset peut descendre à de grandes profondeurs . On pense qu’il est plutôt sédentaire et attaché à son territoire.C’est un prédateur efficace qui est capable de pointes de vitesse spectaculaires.
Il lui arrive de vivre en groupes de 5 individus mais ce sont des requins immatures. Les adultes sont solitaires.
Le requin n’est pas agressif envers l’homme, cependant, étant donné sa taille, les plongeurs se doivent d’être prudents.
Description
Le requin griset est le plus grand requin prédateur (longueur maximale enregistrée de 4,8 m) que l’on retrouve habituellement dans les eaux pacifiques du Canada. Il est l’une des quatre espèces appartenant à la famille des Hexanchidés, désignée parfois en anglais sous le nom de « cow sharks ».
Le nom anglais de l’espèce (« sixgill ») désigne les six fentes branchiales que possède cette espèce alors que la plupart des autres requins n’en ont que cinq. De plus, le requin griset se distingue facilement des autres espèces par son unique nageoire dorsale contrairement aux autres requins de la côte du Pacifique qui en possèdent deux.
Sur la face dorsale, les requins grisets sont de teinte brun foncé ou gris allant jusqu’au noir mais cette coloration s’éclaircit vers la face ventrale. Leur tête est large et comprimée verticalement avec un museau arrondi et des yeux d’un vert vif.
Répartition et population
Le requin griset compte parmi les espèces de requins possédant la plus vaste aire de répartition dans le monde. Il est très répandu sur les plateformes continentales et insulaires des mers tempérées et tropicales de la planète. Au Canada, l’espèce se retrouve très probablement dans l’ensemble des eaux du Pacifique, y compris dans les bras de mer, la plateforme et la pente continentales ainsi que le détroit de Georgie. La présence de cette espèce a également été signalée deux fois dans les eaux canadiennes de l’Atlantique.
Il n’existe à ce jour aucun indicateur fiable qui permette de déterminer la population du requin griset en eaux canadiennes. Historiquement, la population de l’espèce dans le nord-est du Pacifique a été estimée, d’après des techniques génétiques, à environ 8 000 individus.
Toutefois, ce nombre demeure très incertain et ne peut être utilisé pour estimer l’abondance actuelle. D’après une vidéosurveillance et des données empiriques recueillies lors de plongées, le nombre de requins grisets immatures aperçus en un point peu profond du détroit de Georgie a diminué de plus de 90 % au cours des cinq dernières années. Il est peu probable que le déclin observé à cet endroit soit relié à la mortalité des prises accessoires mais plutôt à un changement distributionnel lié à des modifications importantes des conditions environnementales comme la hausse des températures de l’eau dans le détroit.
Au Canada atlantique, cette espèce n’a été aperçue que deux fois : deux juvéniles de la Nouvelle-Écosse en 1989 et 1990, ce qui suggère que l’espèce est rare dans ces eaux ou qu’elle n’est observée que de façon occasionnelle.
Habitat
Le requin griset est surtout considéré comme une espèce benthique qui fréquente les eaux à des profondeurs supérieures à 91 m, mais il peut se retrouver aussi bien à la surface qu’à des profondeurs de 2 500 m. L’espèce vit principalement à la limite extérieure des plateformes continentale et insulaire. On croit que les jeunes requins grisets demeurent dans les eaux moins profondes de la plateforme continentale et du sommet de la pente continentale. Avant d’atteindre l’âge adulte, ils descendent en eaux plus profondes, le long de la pente. Au Canada, les requins grisets immatures effectuent régulièrement des incursions dans les eaux peu profondes de certaines zones du Pacifique, ce qui permet aux plongeurs de les observer.
Biologie
Les chercheurs croient que l’accouplement et la parade nuptiale ont lieu en eaux profondes. Les requins grisets sont ovovivipares, c’est-à-dire que le jeune éclot dans le corps de la femelle avant d’être libéré. Les femelles ont un cycle de reproduction de deux ans et une gestation estimée de 12 à 24 mois. Selon les trois seules sources crédibles que nous possédons, le nombre de petits portés par les femelles serait de 47 à 70 petits d’une taille allant de 61 à 73 cm. Les femelles du requin griset atteignent une plus grande taille que les mâles. La longueur à maturité pour les femelles est de 421 à 482 cm alors que celle des mâles est de 310 cm. Il est très rare d’observer des animaux matures : une seule femelle mature a été enregistrée dans les eaux du nord-est du Pacifique à ce jour.
L’âge de la maturité est le plus souvent de 11 à 14 ans pour les mâles et de 18 à 35 ans pour les femelles, et la longévité de cette espèce est estimée à 80 ans. Ces chiffres n’ont toutefois pas été confirmés par des études valides sur la détermination de l’âge.
Le requin griset est omnivore et s’alimente surtout la nuit d’une grande diversité de proies. Les individus matures se déplacent généralement vers des zones nourricières moins profondes lorsque vient le temps de mettre bas. Les juvéniles semblent privilégier les eaux côtières moins profondes et demeurent longtemps dans des zones relativement restreintes. Les comportements migratoires liés aux saisons et/ou à la latitude n’ont pas été consignés.
Menaces
La pêche est la seule menace immédiate connue pour les populations de requins grisets au Canada. De récentes observations démontrent que cette espèce est régulièrement capturée comme prise accessoire dans les pêches du flétan et de l’aiguillat commun.
Il n’y a actuellement pas de pêche au requin griset au pays. Toutefois, l’espèce a déjà été la cible d’au moins trois pêches dirigées en eaux canadiennes.
La première a eu lieu au début des années 1920 et s’intéressait à la peau de l’espèce utilisée dans la fabrication de cuir de requin. La deuxième, dont la cible était le foie des requins en raison de la vitamine A qu’il contient, s’est déroulée entre 1937 et 1946.
La troisième pêche commerciale de requins grisets a débuté, à titre expérimental, à la fin des années 1980 et s’est poursuivie jusqu’au début des années 1990. Elle a cependant été interrompue en raison de préoccupations ayant trait à la conservation.
Protection
L’UICN a désignée le requin griset comme « espèce à faible risque/quasi menacée » (LR/nt) (Shark Specialist Group 2000).
En Colombie-Britannique, il est interdit de conserver ou de vendre des requins grisets capturés à la ligne, que ce soit dans le cadre de pêches commerciales ou récréatives. Dans les eaux de Puget Sound, les pêches commerciales et récréatives de l’espèce sont fermées de façon permanente depuis 2001.
Depuis avril 2006, toutes les pêches commerciales à la ligne menées dans les eaux canadiennes du Pacifique font l’objet d’une surveillance en mer de 100 % assurée par des observateurs et une surveillance électronique (vidéosurveillance). Cette surveillance permettra éventuellement de faire des estimations très fiables de la capture d’espèces non visées, dont celle du requin griset.
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