Le requin gris Carcharhinus plumbeus

Le requin gris Carcharhinus plumbeus

 

Cosmopolite des eaux tropicales et tempérées. Poissons cartilagineux (requins, raies…)  Autres noms :Requin d’estuaire, requin brun, requin gris à haute dorsale, requin de sable, chien de mer, Sandbar shark, thickskin shark, queriman shark, brown shark (GB), Squalo grigio, squalo plumbeo (I), Tiburon trozo, arenero, tiburon aleta de carton (E),

Critères de reconnaissance

requin grisCorps massif, trapu au dos entièrement gris avec carène dorsale élevée.
Première nageoire dorsale très haute débutant dans l’axe des pectorales.
Museau court avec bouche cintrée à l’aplomb de petits yeux
Nageoires pectorales imposantes, longues, plutôt pointues
Nageoire caudale dissymétrique avec lobe terminal supérieur
Ventre blanchâtre.

Distribution

Carcharhinus plumbeus affectionne les eaux tropicales et tempérées qui avoisinent les 23°C ou plus.
Sa zone de distribution comprend l’Atlantique Ouest (du Massachusetts au sud du Brésil en passant par le golfe du Mexique), l’Atlantique Est (du Portugal jusqu’aux côtes du Congo).
Il est également signalé en Méditerranée (notamment dans le bassin oriental mais aussi la Corse) et en mer Rouge.
On le rencontre aussi dans tout l’Indo-Pacifique : de l’ouest de l’océan Indien (Afrique du Sud, Madagascar, Tanzanie, golfe d’Oman…) jusqu’à l’est (Indonésie…) ainsi que dans le Pacifique Ouest (Vietnam, Chine, Japon, Corée, Australie, Nouvelle-Calédonie) et même le Pacifique Est (îles Galápagos).

Biotope

Carcharhinus_plumbeus_georgiaA la fois côtier et bentho-pélagique*, Carcharhinus plumbeus vit au-dessus des plateaux continentaux et insulaires. Souvent près des estuaires, il évolue fréquemment dans les fonds sableux, limoneux et fréquente les zones portuaires boueuses ainsi que les lagons et les baies. Même si sa zone d’évolution se situe principalement entre 20 et 80 m, il peut croiser entre la surface et 1800 m.

Description

Carcharhinus plumbeus est un requin relativement facile à identifier à sa silhouette. Il possède un corps massif, trapu avec un dos pourvu d’une carène élevée (partie bossue) portant une nageoire dorsale très haute.
Le dos, les flancs, les nageoires sont uniformément gris (parfois plus ou moins bronze). Seule la partie ventrale est blanchâtre. La taille ne dépasse que très rarement les 2 m, des animaux de 2,50 m ayant néanmoins été rencontrés.

A l’avant, la tête est assez aplatie, le museau bref, large et arrondi. Les yeux sont petits et ronds, dotés d’une membrane nictitante* inférieure (sorte de troisième paupière, recouvrant l’œil pour le protéger) pleinement fonctionnelle. Sous le museau et à l’aplomb des yeux s’ouvre une bouche incurvée. Elle reste souvent entrouverte.
Comme tous les carcharhiniformes, le requin gris possède cinq fentes branchiales indépendantes, de chaque côté de la tête.

Sur la partie antérieure du corps et prenant naissance dès la quatrième fente branchiale, les nageoires pectorales, demi falciformes* (bord d’attaque un peu plus arrondi que le bord arrière), sont imposantes, longues et plutôt pointues.
Sur la partie bossue du dos, la première nageoire dorsale, de forme triangulaire a son origine nettement à l’aplomb de l’axe de la pectorale. Cette nageoire dorsale est très élevée, facilitant ainsi l’identification de l’espèce.
Derrière, la seconde nageoire dorsale est beaucoup plus discrète. Entre les deux, une ride interdorsale (petite crête de peau) est assez peu marquée.

Sur la partie inférieure de l’animal, les nageoires pelviennes précédent les nageoires anales (qui sont relativement proches des premières). Les anales sont à l’aplomb de la seconde dorsale. Chez les mâles, les pelviennes sont modifiées et montrent deux ptérygopodes*.
Le corps du requin se termine par une nageoire caudale hétérocerque* (dissymétrique) dont la partie supérieure est plus développée. A l’extrémité du lobe supérieur, on peut remarquer un triangle apical.
Les nageoires de C. plumbeus sont grises et ne montrent pas de partie colorée évidente, même si l’extrémité et le bord postérieur peuvent être un peu plus foncés que le reste.

Espèces ressemblantes

requin grisCarcharhinus plumbeus est une espèce relativement facile à reconnaître. En effet, sa nageoire dorsale triangulaire très haute et son positionnement évitent de le confondre. Les autres requins-requiems (Carcharhinidés) pouvant éventuellement prêter à confusion ont cette première dorsale plus petite et le plus souvent placée plus en arrière (Carcharhinus limbatus, C. obscurus, C. leucas, …). Certains portent sur leurs nageoires des marques distinctives blanches ou noires (C. albimarginatus, C. amblyrhynchos, C. melanopterus, …), certains ont une caudale plus ou moins homocerque* (Lamna nasus, Carcharodon carcharias, …). Le plus souvent, c’est même une combinaison de ces caractères qui permet de différencier les espèces de requins-requiems.

Un des problèmes à relever néanmoins concerne le nom vernaculaire et entraîne une confusion d’espèce. En effet, il existe un second requin appelé couramment « requin gris », c’est Carcharhinus amblyrhynchos. C’est pourquoi, il est préférable de préciser pour C. amblyrhynchos, « requin gris de récif ».

Requin gris : son nom lui vient de sa couleur dominante, uniformément grise.

Origine du nom scientifique

Carcharhinus : mot composé en 1816 par Auguste de Blainville à partir du grec [karkharos] = aigu, acéré et [rhinus] = nez, museau. Le mot [karcharias] signifiait déjà « le poisson aux dents pointues » chez les grecs. Le nom de ce genre Carcharhinus pourrait donc signifier « requin à long nez ».

plumbeus : en latin, couleur de plomb (en rapport avec sa couleur grise).

Alimentation

A Sandbar Shark, Carcharhinus plumbeus, swims offshore Jupiter, Florida, United States. IUCN Red ListActif principalement la nuit, son alimentation est essentiellement composée de poissons (Ostéichthyens et Chondrichthyens) ainsi que de céphalopodes et de crustacés, qui ne sont néanmoins que des proies secondaires.
Ce prédateur observe un mode opératoire de chasse qui lui est personnel, avec une attaque qui s’exécute à l’oblique. Les dents acérées de la mâchoire inférieure plantées dans sa victime, il avance sa mâchoire supérieure pour y enfoncer des dents plus tranchantes puis entame un balancement violent permettant aux deux mâchoires de se rencontrer et de déchiqueter ainsi des morceaux de bonne taille.

Reproduction

Carcharhinus plumbeus est une espèce vivipare* placentaire. La maturité des mâles est atteinte lorsque leur taille avoisine les 1,30 m à 1,80 m alors que pour les femelles, il faut attendre une taille de 1,45 à 1,80 m.

Lors de la période d’accouplement, les individus se retrouvent sur les sites de reproduction. Les femelles matures et sexuellement disponibles libèrent dans l’eau un message chimique qui renseigne les individus mâles. Une poursuite des mâles derrière les femelles se met en place uniquement sur la traçabilité d’un message olfactif, le mâle suit la femelle par l’odeur qu’elle dégage et tente de s’accoupler avec elle.

Aucune femelle, déjà gravide ou non mature, ou encore qui n’a pas délivré de message olfactif, ne se fera assaillir par les mâles reproducteurs.
Une période de jeûne a lieu durant cette phase qui dure environ une semaine chez les femelles.

Le processus d’accouplement proprement dit commence quand le mâle suit une femelle, la mordant entre les ailerons dorsaux pour freiner sa nage et ainsi essayer de s’agripper à l’une de ses nageoires pectorales par sa mâchoire.

Une fois « arrimé » de la sorte, une des pectorales de sa compagne entièrement dans la bouche, le mâle se retrouve à côté de la femelle. C’est à ce moment-là qu’il tente d’insérer un de ses deux ptérygopodes* (appendices copulateurs), le droit s’il est du côté droit, le gauche s’il se trouve sur ce côté, dans le cloaque* de la femelle. Le sperme sera ainsi transmis (fécondation interne).

Il s’agit donc d’un accouplement violent et traumatisant pour les femelles, les morsures infligées par les mâles laissant de nombreuses traces chez leur partenaire, malgré l’épaisseur de la peau plus importante chez ces dernières. En effet, comme chez d’autres espèces de requins, des femelles de C. plumbeus sont souvent vues avec les cicatrices sur les flancs et sur le dos en raison de ce rituel d’accouplement.

Sandbar-shark-swimmingLa gestation dure généralement entre 8 et 12 mois, selon la température et le lieu de vie. La portée varie entre 1 et 16 petits (maximum). Ils atteindront à la naissance une taille se situant entre 56 et 75 cm et, à leur sortie, ces petits seront nantis de systèmes moteurs et sensoriels développés permettant déjà une réelle autonomie.

On peut noter que la femelle a la faculté de repousser la fécondation d’ovocytes* mûrs jusqu’à deux ans après l’insémination. En effet, elle peut stocker, au niveau des glandes nidamentaires (partie de l’oviducte*), la précieuse semence du (des) mâle(s) pour l’utiliser ultérieurement. On a également observé qu’une seule copulation pouvait donner lieu à plusieurs gestations.

Vie associée

Dans l’Atlantique Nord-Ouest, il a été constaté sur des spécimens mâles et femelles, la présence de copépodes parasites, Alebion lobatus. Profitant de l’absence d’une ou plusieurs écailles placoïdes*, formant crevasse, le copépode parasite la surface externe de son hôte.

Carcharhinus plumbeus est une espèce prisée pour l’élevage et la reproduction en captivité. De ce fait, les études et observations sont nombreuses pour cette espèce. Des souches de la bactérie Vibrio harveyi (non spécialisée dans les requins) ont ainsi été prélevées sur le requin gris (ainsi que le requin-citron Negaprion acutidens). L’infection par les bactéries entraînait des symptômes divers (léthargie, anorexie, perte du sens de l’orientation, infections…) jusqu’à la mort de l’animal qui portait des nécroses, des kystes sous-cutanés et des lésions tissulaires externes et internes à tous les niveaux ! [Bertone & al. 1996]

Divers biologie

La bouche entrouverte révèle une dentition composée de 14 à 15 rangées de dents. Les dents du haut sont de forme large, triangulaire et denticulée, avec une cuspide* haute. Les dents du bas sont plus étroites et plus finement dentelées. Les dents de devant sont dressées et symétriques mais, plus on s’éloigne du centre de la mâchoire, plus les dents s’obliquent et deviennent plus petites.
Les dents de Carcharhinus plumbeus, comme chez beaucoup de Carcharhinidés, ont la particularité de se renouveler indéfiniment. Le phénomène est dû au développement constant du tissu gingival qui, en recouvrant le bord de la mâchoire, crée une tension, redressant de ce fait les nouvelles dents parfaitement aiguisées.

Le requin gris est continuellement en mouvement du fait qu’il ne possède pas de muscles branchiaux et doit donc nager en permanence afin de permettre la circulation d’eau dans sa bouche.

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Ceci lui évite ainsi l’asphyxie par l’apport de l’oxygène présent dans le milieu.

En moyenne, les femelles affichent un poids de 68 kg contre 50 kg pour les mâles. Cependant, des spécimens dont le poids peut aller jusqu’à 118 kg, sont décrits dans différentes publications.

La durée de vie de cette espèce est estimée à environ 30 ans, voire un peu plus.

Le requin gris vit généralement en groupe la journée mais préfère rester solitaire la nuit, durant la chasse.

Espèce réglementée

Carcharhinus_plumbeus,I_RR80En 2010, Carcharhinus plumbeus est classé en catégorie « Vulnérable » dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN (International Union for Conservation of Nature).

Cette espèce est particulièrement menacée par la surpêche à cause de la maturité sexuelle lente à acquérir et de ce fait, son taux de reproduction est faible. Depuis 1993, les Etats-Unis ont adopté un plan de gestion afin de faire face à ce problème.

En 2022 il est protégé par la Cites en Appendice II de la Convention comme tous les requins « requiem ».

Informations complémentaires

Le requin gris fait partie des « requins-requiems » (surnom donné à la famille des Carcharhinidés).

Les requins-requiems montrent généralement sur leur robe un « patron » graphique particulier (le « patron requiem » [Louisy 2002]) constitué de deux stries, blanche et grise en quinconce sur leurs flancs. Ce « patron requiem » est, chez C. plumbeus, peu marqué, quasi invisible par rapport à d’autres espèces.

De nombreux spécimens de requins gris se regroupent en bancs de tailles et sexes différents avant d’effectuer de grandes migrations saisonnières. La température des eaux y est pour beaucoup mais on pense que les grands courants océaniques jouent également un rôle important. Ces migrations montrent des caractéristiques assez différentes (périodes, composition des groupes, distances…) selon la localisation des populations de requins gris.

Carcharhinus plumbeus n’a pas la réputation d’être particulièrement dangereux pour l’homme. Cependant, il affiche une audacieuse curiosité envers un élément nouveau dans son périmètre tel qu’un plongeur, une embarcation et n’hésite pas à s’en approcher très près. Une fois sa curiosité assouvie, il s’en éloigne instantanément.

Article de DORIS

L’état de conservationVulnérable (IUCN 3.1)
Classification scientifique
Règne:
Phylum: Chordata
Classe: Chondrichthyes
Sous-classe: Élasmobranches
Ordre: Carcharhiniformes
Genre: Carcharhinus
Espèce: C. plumbeus
Nom binomial
Carcharhinus plumbeus
(Nardo 1827)

Le requin gris, Carcharhinus plumbeus, est une espèce de famille des requins requiem , famille Carcharhinidae, originaire de l’océan Atlantique et l’Indo-Pacifique. Il se distingue par sa très grande première nageoire dorsale et la crête inter-dorsale.

Le requin gris est aussi appelé le requin requin thickskin ou brun. Il est l’un des plus grands requins côtiers dans le monde, et est étroitement liée au requin sombre, le requin bignose, et le requin taureau. Sa nageoire dorsale est triangulaire et très élevé. Leurs dents supérieures ont des pointes inégales avec des arêtes vives. Sa deuxième nageoire dorsale et la nageoire anale sont à peu près à la même hauteur. Les femelles peuvent atteindre 2/2.5 m, les mâles jusqu’à 1,8 m.

La couleur du corps peut varier d’un bleu au gris brunâtre à une médaille de bronze, avec un dessous blanc ou jaune pâle. Le requin gris peut nager seul ou se rassembler dans des groupes non mixtes dont la taille varie.
Le requin gris, fidèle à son surnom, est généralement trouvé sur des fonds vaseux ou sableux dans les eaux côtières peu profondes comme les baies, les estuaires, les ports, ou des embouchures de rivières, mais il nage aussi dans les eaux profondes (200 m ou plus) ainsi comme les zones intertidales.

Les requins gris sont trouvés dans les eaux tropicales aux eaux tempérées à travers le monde; dans l’Atlantique Ouest, ils vont de Massachusetts au Brésil. Les juvéniles sont communs et abondants dans la partie inférieure baie de Chesapeake, et les zones d’alevinage se trouvent à partir de la baie du Delaware en Caroline du Sud. D’autres zones d’alevinage sont Boncuk Bay à Marmaris, Mugla / Turquie

Les prédateurs naturels sont les requins tigre, et rarement de grands requins blancs. Les requin gris se nourrissent de poissons, des raies et des crabes.

Le requin gris sont vivipares. La femelle a un cycle de reproduction triennal et peut donner naissance à une moyenne de 8 petits .

Références bibliographiques
Ferrari A., Ferrari A., 2001, GUIDE DES REQUINS, « Les compagnons du naturaliste », ed. Delachaux & Niestle, France, 256p.Louisy P., 2002, GUIDE D’IDENTIFICATION DES POISSONS MARINS, EUROPE ET MÉDITERRANÉE, ed. Ulmer, 430p.Mojetta A., 1998, LES REQUINS, ed. Gründ, Paris, 168p.Soury G., 2002, REQUINS EN LIBERTÉ (1ère édition), Les rendez-vous de la nature, ed. Nathan, 256p.Liens de références et publications spécifiques sur cette espèce
Bertone S., Gili G., Moizo A. & Calgari L., 1996, Vibrio carchariae associated with a chronic skin ulcer on a shark, Carcharhinus plumbeus (Nardo), J. Fish Dis., 19, 429-434.Grace M.A., 2001, Field Guide to Requiem Sharks (Elasmobranchimorphi : Carcharhinidae) of the Western North Atlantic, U.S. Dep Commer., NOAA Tech. Rep, National Marine Fisheries Services 153, 32p.Morey G., Soldo A., Riera F. & Serena F., 2008, Records of Carcharhinus limbatus and C. plumbeus (Chondrichthyes : Carcharhinidae) from off Balearic Islands (NW Mediterranean). in Cybium, n° 32, ed. Société Française d’Ichtyologie, 195-200  »

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La grande roussette

La grande roussette

(Scyliorhinus stellaris)
Les roussettes sont des petits requins ; il en existe plus de 150 espèces, qui forment une grande famille, la famille des roussettes, ou Scyliorhinidés.

La roussette vit dans tous les océans excepté l’Arctique et l’Antarctique. Elle se nourrit de petits poissons et de mollusques. La roussette est connue dans nos assiettes sous le nom de saumonette. On peut souvent l’observer dans les grands aquariums : Vannes (Bretagne), Le Grau du Roi (Gard)…

Les roussettes ont le corps assez allongé, avec des nageoires situées assez loin à l’arrière du corps. Elles vivent en général près du fond.

De petite taille, elles mesurent habituellement 60 à 80 cm, même s’il en existe de plus grandes, comme la grande roussette, qui porte bien son nom, puisqu’elle peut atteindre 1,5 m.

Les roussettes ont des yeux avec des pupilles verticales, un peu comme les chats, ce qui leur a valu leur autre nom de « chats de mer ».

Cependant, ce surnom n’est pas très pratique, puisqu’il est également utilisé pour d’autres espèces, notamment des phoques, comme le phoque de Sibérie.

La plupart des roussettes pondent des œufs assez particuliers, pourvus de filaments qui leur permettent de s’accrocher aux algues ou aux rochers. Ces œufs sont parfois appelés bourses de sirènes.

La petite roussette est un poisson qui est souvent pêché pour être consommé. Comme elle n’est pas très belle, ni très appétissante, on la présente chez le poissonnier déjà préparée, sans sa tête, et sans sa peau. Avec sa belle chair rose, elle est alors appelée saumonette.

La peau de roussette, également appelée peau de chien de mer, ou peau de chagrin (parce qu’elle rétrécit quand on la tanne, comme la peau de chagrin du roman de Balzac) est très rugueuse, à cause de nombreuses petites écailles pointues, et très dures ; elle était autrefois utilisée comme du papier de verre, pour poncer le bois, l’ivoire et d’autres matériaux.

Une fois tannée, elle peut également servir à fabriquer du galuchat, une sorte de cuir utilisé en maroquinerie et en ébénisterie.

D’autres roussettes tropicales, moins connues, sont des poissons très appréciés en aquarium, car elles sont assez petites, et, pour certaines, assez colorées. C’est le cas notamment du chien de mer marbré, et du chien corail.

Autres noms donnés:
Chat-rochier, gat rouquin, roussette à grandes taches
Chien, vache (Boulogne), motelle (Fécamp), rousse (Le Havre), biche (Port-en-Bessin, Cherbourg, Saint-Malo), houlebiche (Cotentin), holbiche (Granville), chienbro (Normandie), touilh rous (Bretagne), biche (Lorient), marikatote (île d’Yeu), mircle (Arcachon), gaturrraina (côte Basque), gat de mar (Port-Vendres), cata rouqiera (Narbonne), tigré, cata roussa (Sète), gat (Provence), pintou rousso, gatta d’arga (Nice), gattuciu, pesciu gattu (Corse)

Caractéristiques
Grosses taches rondes noires sur le dessus du corps
Ouvertures nasales très marquées et séparées, n’atteignant pas la bouche
Museau court et très arrondi
Origine du second aileron dorsal au dessus du milieu de la nageoire anale

Distribution
La grande roussette est présente dans toute la Méditerranée (mais absente de la mer Noire). On la trouve en Atlantique des côtes du Maroc jusqu’au nord de l’Ecosse, en Manche et mer du Nord jusqu’au sud de la Scandinavie.

Biotope
La grande roussette est une espèce benthique*, vivant sur des fonds durs ou rocheux de la surface jusqu’à plus de 100 mètres. Le jour elle se cache sous des rochers ou dans un creux et reste tapie jusqu’à la nuit où elle devient active.

Description
C’est un requin inoffensif de taille moyenne, 1 mètre environ, pouvant atteindre 2 m en Atlantique (1,50 m en Méditerranée). Le corps est parsemé de grosses taches rondes noires. Le dessus du corps est jaune sable/gris tandis que le ventre est jaune sable à blanc.
Le museau court et très arrondi, possède des ouvertures nasales très marquées, séparées, n’atteignant pas la bouche. Les yeux sont ovales.
L’origine du premier aileron dorsal se trouve au dessus des nageoires pelviennes. Le second aileron dorsal est plus petit que le premier et son origine se trouve au dessus du milieu de la nageoire anale.

Espèces ressemblantes
roussette grdeOn peut confondre facilement la grande roussette avec la petite roussette, Scyliorhinus canicula (Linnaeus, 1758), qui ne dépasse jamais un mètre, et présente des taches plus nombreuses mais plus petites. L’origine du second aileron dorsal se trouve au dessus de la fin de la nageoire anale chez la petite roussette.

La roussette thalassa, Scyliorhinus cervigoni Maurin & Bonnet, 1971, est absente de Méditerranée. On la trouve le long des côtes ouest de l’Afrique. Elle est plus trapue avec de grosses taches brunes dispersées.

Souvent, en journée, la roussette ne laisse apercevoir que le bout de son museau. Il arrive néanmoins d’en trouver qui sont tranquillement posées sur le fond, visibles par tous.

La roussette, comme tous les requins et les raies, est un poisson cartilagineux (un chondrichthyen en latin). C’est un petit squale – 40 à 80 cm – de forme particulièrement hydrodynamique .

Il s’agit d’un squale côtier qui vit sur les fonds. Active la nuit, la roussette se repose en journée. Du coup, il est relativement facile l’approcher d’assez près. D’autant que l’animal est tout à fait inoffensif pour l’homme.

Il est assez aisé de l’approcher, encore faut-il la trouver. Il faut pour cela bien ouvrir les yeux. La roussette porte une « tenue de camouflage » : brun-beige avec des tâches plus ou moins foncées et plus ou moins grandes. Elle peut donc se confondre facilement avec le fond.

Roussette ou saumonette ?
Ni l’un, ni l’autre ou plutôt les deux à la fois. La saumonette n’est qu’une invention marketing. En effet, la roussette est comestible. Mais, pour ne pas trahir, son origine « requine », elle est vendue sous le nom plus consensuel, plus rassurant, de saumonette.

La roussette, le « poisson chat » des mers…
Vendue sous le nom de saumonette, la roussette est l’un des plus petits requins.

On distingue la petite roussette, la grande roussette et la roussette maille. Les deux premières espèces sont relativement présentes sur nos côtes…

La roussette (scyliorhinus canicula, famille des scyliorhinidés) est un petit requin couvert de tâches brunes vendu sous le nom de saumonette (une fois étêté, vidé, écorché et sans la queue), « poisson chat » des mers ou « chat de mer ». Mesurant à peine 1m de long (souvent entre 0,40 et 0,80m) et pesant jusqu’à 5 kilos, ce poisson cartilagineux au corps cylindrique et allongé, est pourvu d’une peau très rugueuse.

Doté de valvules nasales contigües, son museau est court, arrondi et large. Son ventre est clair et son corps beige clair est parsemé de petites taches brunes. La bouche est située sous la tête et les opercules sont remplacés par cinq fentes brachiales.

Inoffensive pour l’homme, la roussette vit dans l’océan Atlantique (de la Norvège à la Côte d’Ivoire et la Mauritanie) ainsi qu’en Méditerranée et Adriatique. Poisson côtier, elle vit sur les fonds meubles et surtout sablonneux (de 20 à 100 mètres voire jusqu’à 400 mètres).

Elle se nourrit de mollusques, céphalopodes, vers et petits poissons. Cachée la journée, elle chasse activement la nuit. Contrairement à la majorité des requins, la roussette est ovipare.

Ses œufs sont protégés par des capsules de forme rectangulaire contenant plusieurs œufs et s’accrochant aux algues, gorgones et autre coraux. La ponte a lieu en novembre et l’incubation dure entre huit et dix mois.

On distingue également la grande roussette (scyliorhinus stellaris) ou « roussette à grandes taches », davantage présente sur les fonds rocheux et à des profondeurs plus importantes. Quant à la roussette « maille » (scyliorhinus retifer), elle vit surtout sur la côte atlantique des USA.

La roussette un poisson très apprécié pour sa chair ferme et sans arête. Maigre (1% de lipides) et riche en protéine, elle reste bon marché. Cependant, elle doit être bien stockée et consommée rapidement sous peine de sentir l’ammoniaque.

Avec environ 15 000 tonnes dont 600 tonnes exportées, la France demeure parmi les premiers pays européens pour la pêche à la roussette.

Source : Wikipédia/ Doris/ Terre et Mer

Le requin pèlerin

Le requin pèlerin

Le requin pèlerin est un poisson cartilagineux, seul membre non fossile du genre Cetorhinus et seule espèce actuelle de la famille des Cetorhinidae.
 
Pouvant atteindre 12 mètres de long, pour une longueur moyenne de 10 mètres, ce requin est considéré comme le second plus grand poisson vivant actuellement sur Terre après le requin-baleine.
Facilement reconnaissable avec sa haute nageoire dorsale et sa bouche distendue lorsqu’il se nourrit, le requin pèlerin se rencontre dans les océans et mers tempérés.
Massif, se déplaçant assez lentement et dénué d’agressivité — sa dénomination anglaise Basking shark se traduit par « requin flâneur » — ce requin est parfaitement inoffensif pour l’homme.
Ce géant des mers se nourrit principalement de plancton, d’algues ou bien d’animaux microscopiques qu’il absorbe par sa très large bouche.
Comme beaucoup de requins, il compte parmi les espèces menacées et sa diversité génétique ne semble pas élevée. Bien qu’il n’y ait aucune donnée précise sur sa population totale, l’espèce est considérée comme vulnérable.

NOMS SCIENTIFIQUES

En 1765, Johan Ernst Gunnerus est le premier à décrire l’animal sous le nom de Squalus maximus, à partir d’un spécimen découvert en Norvège. Par la suite, l’animal prit de nombreux autres noms, dont Squalus pelegrinus, Squalus elepha ou encore Selache maximus.
Cela est dû au fait que les naturalistes travaillaient alors quasi exclusivement sur des pièces naturalisées et qu’« il est très difficile de conserver ces animaux dans les musées ; ils se déforment en séchant et perdent une partie de leurs caractères ; c’est ce qui explique pourquoi les figures qu’en ont donné les différents auteurs diffèrent tant entre elles ». En 1816, Henri-Marie Ducrotay de Blainville proposa la dénomination « Cetorhinus » pour établir le genre de l’animal. Ce terme est construit à partir du grec ancien κῆτος (ketos), signifiant « monstre marin » ou désignant plus globalement les grands cétacés, et de ῥινός (rhinos), pour « nez ».
Malgré quelques variations dans le temps, c’est cette appellation qui fut retenue. Le requin pèlerin n’a pas été dénommé ainsi à cause de son habitude de parcourir de longues distances, mais pour des raisons morphologiques et « vestimentaires ».
Selon Alfred Brehm, « on le nomme Pèlerin à cause de la ressemblance qu’on a voulu trouver entre les collets du manteau des pèlerins [la pèlerine] et les replis flottants formés par le bord libre des membranes interbranchiales de ce squale ».
Le nom de l’animal vient de la ressemblance entre ses arcs branchiaux et le drapé du manteau des pèlerins. Dans un premier temps, on a distingué, dans la littérature scientifique anglaise, le Rashleig shark, …le Broad headed gazer et le Basking shark, qui étaient tous trois le même animal.

MORPHOLOGIE GÉNÉRALE

Rencontré, entre autres, dans les eaux tempérées d’Europe, cet animal se distingue facilement des autres requins par sa grande taille. En effet, la taille maximale signalée est de 12,2 m.
Au repos, il se caractérise par ses fentes branchiales allongées, occupant pratiquement toute la hauteur de la tête, son museau pointu et sa large bouche. Lorsqu’il chasse, on le croise gueule béante, fentes branchiales distendues latéralement, filtrant le plancton, tout en laissant poindre à la surface de l’eau son aileron dorsal et la partie supérieure de sa nageoire caudale qui a une forme de croissant.
Pour l’observateur non averti, le Requin pèlerin peut passer pour un Grand requin blanc. Les mâchoires du requin pèlerin sont très souples, lui permettant d’ouvrir très largement sa gueule. Le corps du Pèlerin est fusiforme, se terminant progressivement en pointe vers l’arrière depuis l’origine de la première nageoire dorsale — où il atteint son plus grand diamètre — jusqu’au pédoncule caudal. La tête, courte par rapport au tronc, est légèrement comprimée latéralement au niveau de la bouche.
Le museau est très court, pointu et conique, prolongé en une trompe, tronquée en avant et terminée par une pointe avec de nombreuses ampoules de Lorenzini sur la surface dorsale. Les yeux, situés un peu en arrière de l’origine de la bouche, sont petits, sans membrane nictitante ou replis suboculaires. Les fentes branchiales du Pèlerin sont très grandes, s’étendant du côté supérieur de la tête jusqu’au niveau de la gorge. La première est la plus longue, la cinquième la plus courte. Des branchiospines recouvrent la face interne des arcs branchiaux.
Par leur nombre et leur forme de fanon, elles constituent un tamis efficace qui filtre le plancton dans l’eau avalée. La bouche est grande et occupe presque toute la longueur de la tête. Arrondie chez l’adulte, elle est presque transversale chez le jeune. L’articulation de la mâchoire est très souple aux symphyses, lui procurant une très grande extensibilité latérale. Les dents sont petites, mesurant 3 millimètres de longueur chez un requin de 4 mètres, pour à peine 6 millimètres chez un individu de 10 mètres et ont une forme de crochet.
Elles sont réparties sur 4 à 7 rangées fonctionnelles, avec, dans chaque rangée, près d’une centaine de dents de chaque côté de la bouche. Les dents centrales sont basses, triangulaires ; les latérales sont coniques, légèrement recourbées et comprimées latéralement, avec une partie basale striée et, de chaque côté, une crête latérale. Sur la mâchoire supérieure, les dents médianes sont isolées, dispersées sur un grand espace au milieu de la mâchoire ; cette raréfaction des dents ne se remarque pas sur la mâchoire inférieure.

LES NAGEOIRES

requin_pelerin03L’origine de la première nageoire dorsale est située un peu en avant de la moitié de la longueur (caudale exclue). Elle forme un triangle équilatéral. Le bord antérieur est droit ou légèrement convexe ; le bord postérieur est légèrement concave, parfois très légèrement convexe. Le sommet est arrondi sans être pointu. Le bord postérieur est libre sur un quart environ de sa longueur à la base.
Le milieu de cette nageoire est sensiblement équidistant entre le bout du museau et le centre déprimé de la fourche caudale. La deuxième dorsale est beaucoup plus petite ; sa hauteur n’atteignant que le quart environ de celle de la première. Elle est située approximativement à l’origine du tiers postérieur de la longueur totale. Ses trois côtés sont sensiblement égaux ; le sommet est bien arrondi, le bord postérieur concave.
La longueur du bord libre est égale à la longueur de la base de cette nageoire. La caudale mesure entre 20 et 25 % de la longueur totale. En forme de croissant, son lobe supérieur, nettement plus développé que le lobe inférieur, est redressé comme dans tous les Lamnidés.
Le bord postérieur, incliné à 60° par rapport à l’horizontale, est presque droit avec des encoches subterminales bien marquées. La longueur du lobe inférieur de la caudale est égale à 60-65 % de celle du lobe supérieur. L’inclinaison de son bord postérieur est d’environ 70° par rapport à l’horizontale.
Basking_SharkLa nageoire anale est petite, placée ventralement en arrière de la deuxième dorsale et de même taille que celle-ci. Son origine se situe sur la perpendiculaire issue de l’extrémité postérieure de cette nageoire. Les deux nageoires pelviennes, dont l’origine est située aux 2/3 de la distance du bout du museau à l’origine de la caudale, sont également triangulaires équilatérales. Leur hauteur est égale aux 2/3 environ de celle de la première dorsale.
Les pectorales sont fortes. Elles prennent origine immédiatement en arrière de la cinquième fente branchiale et la longueur de leur bord antérieur, très légèrement convexe, est égale au septième de la longueur totale soit le cinquième de la longueur du bout du museau à l’origine de la caudale. Le bord postérieur est concave, arrondi à la base à son bord interne. La pointe de cette nageoire est arrondie.

LA LIVRÉE

La livrée de Pèlerin passe du bleu ardoise, sur sa partie supérieure, au blanc, sur sa partie inférieure. La partie supérieure de l’animal varie du noirâtre au gris-brun ou bleu-gris.
La coloration s’atténue sur les flancs et le ventre qui passent progressivement au blanc. La partie inférieure est souvent mouchetée de taches claires derrière la tête et au niveau de l’abdomen. Les flancs peuvent être parcourus de bandes claires et de taches. Des cas d’albinisme ont été rapportés.
La peau est épaisse, recouverte de denticules dermiques cornés de petite taille, disposés par bandes ou par plaques avec des espaces nus dans les intervalles. Ces denticules sont dressés avec le sommet recourbé, une crête médiane à la face antérieure et une base élargie et plissée.

ALIMENTATION

L’eau ingurgitée ressort par les fentes branchiales et les petits animaux du plancton sont retenus. Le Pèlerin est presque exclusivement planctonivore (un des seuls requins dans ce cas avec le requin-baleine et le requin grande gueule), ainsi que le montre l’examen du contenu stomacal des animaux actifs à la surface de la mer, où se concentrent le zooplancton dans ses branchiospines spécialisées. En effet, au printemps et en été, il se tient là où se trouvent les bancs de plancton dans des eaux de 11 à 14 °C et nage la bouche ouverte à travers ces bancs, avalant l’eau avec ce qu’elle contient.
L’eau ingurgitée ressort par les fentes branchiales et les petits animaux du plancton (notamment Calanus helgolandicus) sont retenus sur le filtre constitué par les branchiospines longues et déliées disposées sur chaque arc branchial. Ils sont ensuite avalés, tandis que l’eau filtrée et expulsée ressort par les fentes branchiales en régénérant l’oxygène du sang.
Cependant, il ne se nourrit pas exclusivement de plancton et fait également sa proie des petits poissons grégaires : capelans, maquereaux, sardines, harengs, etc. Des auteurs ont pu « évaluer à 400 kilos environ la quantité de harengs trouvée dans l’estomac d’un adulte ». On a également retrouvé des crevettes pélagiques d’eau profonde dans l’estomac d’un Pèlerin au Japon, ce qui laisse croire que les sources mésopélagiques de nourriture existent.

REPRODUCTION

Requin-Pelerin-Alex-mustard-2Les caractéristiques du cycle vital et de la reproduction du Pèlerin sont mal connues, mais sont sans doute similaires à celles d’autres lamniformes.
Le Pèlerin est ovovivipare, la femelle mettant au monde des petits vivants, mesurant de 1,5 à 2 m. La période de gestation serait de 2,6 à 3,5 années, soit la plus longue de tous les animaux, et la période entre les portées, de 2 à 4 années. Les embryons doivent être expulsés en hiver, car on en trouve rarement trace en avril-mai.
Les comportements de parade nuptiale et les cicatrices laissent croire que les animaux s’accoupleraient au printemps : à cette époque de l’année, on peut observer les Pèlerins nageant par deux ou trois, l’un derrière l’autre, avec, en général, une femelle en tête, les mâles derrière, et l’on a pu remarquer ainsi que le museau des mâles suiveurs, ainsi que leurs ptérygopodes étaient frottés à sang, tandis que la femelle n’avait pas de sang au museau, mais présentait une abrasion de la région cloacale. La productivité annuelle estimée est la plus faible productivité connue de tous les requins.
La durée d’une génération est de 22 à 33 ans. On ne voit que rarement de jeunes Pèlerins.
Il est probable qu’ils se tiennent dans les eaux profondes jusqu’à ce que l’animal ait atteint une taille de 2 à 3 mètres. Les juvéniles sont reconnaissables à leur tête notablement différente de celle de l’adulte : étirée, formant un museau charnu, épais et pointu dont l’extrémité est parfois recourbée en crochet.
Ils parviennent à maturité à l’âge de 12 à 16 ans dans le cas des mâles ; leur puberté se manifeste extérieurement par la disparition progressive de la trompe et par le développement des ptérygopodes, déjà présents chez les individus de 3,50 m à 4 m et qui atteignent chez l’adulte de 60 centimètres à 1 mètre de long .
Dans le cas des femelles, la maturité est atteinte à l’âge de 16 à 20 ans, là aussi la trompe disparaissant. Les femelles matures sont plus grosses que les mâles au même stade, comme c’est le cas chez de nombreuses autres espèces de requin. La durée de vie du Pèlerin est probablement d’environ 50 ans et la taille maximale rapportée est de 12,2 m de longueur.

PARASITISME

La lamproie marine s’attache souvent à la peau des requins pèlerins de l’Atlantique Nord. En plus des copépodes ectoparasites habituels des requins, les Pèlerins de l’Atlantique Nord ont souvent des lamproies marines (Petromyzon marinus) attachées à leur peau. Bien que les lamproies soient apparemment incapables de percer la peau caparaçonnée de denticules du requin, elles sont assez « irritantes » pour provoquer un comportement de nettoyage par frottement sur une surface ou même par un saut (breach) afin de les déloger.
En effet, des observations récentes et des photographies indiquent que les requins pèlerins peuvent jaillir totalement ou partiellement hors de l’eau pour détacher parasites ou commensaux comme les lamproies ou encore les rémoras. Ces comportements sont observés chez des requins seuls ou en groupe, ce qui semble évoquer une forme de communication intraspécifique car l’énergie dépensée semble énorme pour un résultat peu convaincant.

PRÉDATEURS

Les Pèlerins adultes n’ont pas de prédateurs connus, mais les jeunes sont sans doute vulnérables aux grands prédateurs marins comme l’épaulard (Orcinus orca) ou bien le grand requin blanc (Carcharodon carcharias).

COMPORTEMENT

Malgré sa taille énorme, c’est un être indolent, tout à fait inoffensif, se déplaçant lentement à une vitesse de 3 à 4 nœuds, mais pouvant atteindre jusqu’à 9-10 nœuds. Il doit son nom anglais de Basking shark (« requin flâneur ») à son habitude de se reposer au plus chaud de la journée à la surface de la mer, paraissant se prélasser au soleil, la nageoire dorsale battant doucement et une portion du dos seuls visibles au-dessus de la surface, ou encore couché sur le flanc et même sur le dos, le ventre en l’air. Johan Ernst Gunnerus, son descripteur, a dès le départ mis en avant ce caractère nonchalant : « Le Pèlerin n’a rien de la férocité des autres grands squales ; c’est un animal qui n’attaque jamais, qui est particulièrement lent et paresseux. Un bateau peut le poursuivre pendant longtemps sans qu’il prenne la fuite.
On peut s’approcher de lui assez près pour le harponner lorsqu’il se laisse flotter à la surface de l’eau, se chauffant aux rayons du soleil du nord. Ce n’est que lorsqu’il se sent blessé qu’il relève la queue et plonge brusquement. » Malgré son apparente insouciance, des scientifiques de l’université anglaise de Plymouth ont montré, grâce à des balises de géolocalisation, que ce requin ne nage pas à l’aveuglette pour se nourrir, mais qu’il se montre très sélectif.
Le Pèlerin détecterait les zones riches en zooplanctons, sélectionnerait ses espèces préférées et mémoriserait les migrations du plancton au cours des saisons, lui permettant de le suivre toute l’année. Bien que généralement de mœurs solitaires, il présente un comportement grégaire à certaines époques et pendant plusieurs mois. Il est assez fréquent de rencontrer des bancs de Pèlerins de vingt, trente, parfois de soixante à cent individus de tailles différentes se déplaçant ensemble, particulièrement à l’époque de la reproduction

HABITAT

Le Pèlerin préfère les secteurs où se concentre le zooplancton. Il s’agit des fronts où les masses d’eau se rencontrent ou des caps et des zones de fortes marées autour des îles et dans les baies. Une étude de 2008 montre que ce requin utilise peut-être également des habitats de plus de 1 000 m de profondeur. Partout dans le monde, les Pèlerins occupent les eaux tempérées des plateaux côtiers, mais sont présents de manière localisée et sont présents au large des côtes de 50 pays.
Dans l’Atlantique Nord, les Pèlerins sont observés du sud-est au sud-ouest en passant par le nord, depuis le Sénégal et plusieurs pays d’Europe (y compris en mer Méditerranée), en passant par la Norvège, la Suède et la Russie, jusqu’à l’Islande, le Canada (Terre-Neuve, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick), la côte est des États-Unis et le golfe du Mexique plus à l’ouest.
Dans le Pacifique Nord, les Pèlerins sont également observés du sud-ouest au sud-est avec une pointe septentrionale, depuis le Japon, la Chine et les îles Aléoutiennes, jusqu’à l’Alaska, la Colombie-Britannique et la côte ouest des États-Unis et du Mexique (Baja California et nord du golfe de Californie). Le Pèlerin n’a jamais été observé dans les eaux équatoriales.

ÉTUDE DES MIGRATIONS

Requin-pelerin-poisson-cartilagineux-film-Yves-Gladu-650x488_referenceJusqu’en 2009, les ichtyologistes ne l’observaient qu’en été et toujours en Atlantique Nord. Ils ignoraient presque tout de son comportement hivernal.
Ils ont d’abord constaté (grâce à du radiotracking) qu’il n’hibernait pas l’hiver bien que des études antérieures l’aient postulé. On sait depuis peu grâce à l’utilisation de balises (de type PSAT) accrochée au moyen d’une fléchette sur la peau de 25 requins pèlerins que les individus de cette espèce migrent vers des eaux plus chaudes, en changeant même d’hémisphère puisqu’on a retrouvé des requins marqués en Atlantique Nord en train d’hiverner au large de la Guyane ou du Brésil (pour des individus marqués au large de la côte est des États-Unis).
Ces puces enregistraient la profondeur, la température et le niveau de lumière toutes les 10 à 15 secondes et envoyaient leurs informations à un satellite quand le requin remontait. Elles ont montré qu’une partie du trajet se fait à des profondeurs antérieurement insoupçonnées : de 200 à 1 000 m de profondeur et dure parfois plusieurs mois .
Ce voyage pourrait permettre une meilleure gestation des femelles, une mise bas plus aisée et augmenter les chances de survie des nouveau-nés. Sa distribution estivale commence à être connue, mais si on sait depuis peu qu’ils migrent vers le sud en hiver, on ne connaît pas encore leur aire hivernale de répartition. On le trouve en été dans les eaux du plateau et du talus continental des zones tempérées et froides des deux hémisphères.

HISTOIRE

Le Pèlerin est le seul membre actuel de la famille des Cétorhinidés, laquelle est proche de l’ordre des Lamnidae. Ces familles constituent deux des sept formant l’ordre des Lamniformes. Celui-ci est l’un des huit ordres composant le super ordre des Selachimorpha (sous-classe des Elasmobranchii). Une espèce fossile proche est connue à partir de dents : Cetorhinus parvus, datant de l’Oligo-Miocène.

RELATION AVEC L’HOMME

Le requin pèlerin n’est pas agressif envers l’homme. De par leur régime alimentaire planctonivore, les Pèlerins sont inoffensifs pour l’homme. Leur comportement n’est pas agressif et ils n’attaquent pas les plongeurs et les bateaux. Cependant, du fait de leur taille, ils ont une force énorme et peuvent blesser un plongeur dans un mouvement de fuite ou de défense.
De plus, leur peau couverte de denticules est abrasive comme du papier de verre. Ces squales ont longtemps fait l’objet d’une pêche régulière dans les régions où ils apparaissent à proximité des côtes (côtes de Norvège, Écosse, Irlande, Canada, Massachusetts et Californie aux États-Unis). D’une part, son foie (représentant 15 à 20 % du poids de l’animal) est riche en huile. D’autre part, sa chair comestible peut être consommée et sa peau tannée donne un cuir épais et résistant.
Cependant, leur disparition temporaire, l’abondance sur les marchés des huiles de poisson et leur bas prix, un ravitaillement plus facile sur les côtes les plus reculées, firent que cette pêche fut progressivement abandonnée. En France, ce n’est que pendant la Seconde Guerre mondiale et quelque temps après qu’elle connut un regain d’activité avec la pénurie de corps gras d’origine animale et les difficultés du ravitaillement.
À l’époque, « on en fit des fritures, bien qu’il convint d’y faire brûler au préalable des oignons pour lui enlever son odeur particulière. Ces fritures étaient bonnes et personne ne fut incommodé ». Cet « engouement » passager déclina avec la reprise des conditions normales d’approvisionnement à la fin des années 1940.
Lors de la pêche du Pèlerin proprement dite, il s’agit pour de petites embarcations, de s’approcher le plus possible de l’animal par mer calme, période où le squale se laisse facilement approcher. À l’époque, le harpon était lancé à la main avec plus ou moins de réussite. La localisation du point d’impact est cruciale. Si le coup est porté à l’épaule, l’animal est très difficile à tuer. Les plus habiles visent le museau afin d’empêcher le requin de plonger. L’idéal est d’atteindre le corps, près de la nageoire dorsale, afin d’endommager les intestins, ou bien près de la queue de façon à léser les vertèbres dorsales.
En Irlande, l’animal était immobilisé en entaillant le pédoncule caudal, celui-ci se brisant de par les efforts désespérés de l’animal pour se libérer. S’affaiblissant sous l’effet de l’hémorragie, l’animal est alors ramené près du bateau après 4 à 5 heures d’efforts. Lorsqu’il se trouve près du bateau, il est achevé à l’aide d’un grand coutelas. Mort, il est pris en remorque. Une fois au port, le requin est découpé en morceaux de 40 à 50 kilos, foie mis à part. Mis à part cette pêche archaïque et peu productive, certaines pêcheries mirent au point des méthodes industrielles de chasse au Pèlerin.
62179_FAUNE_WISSANT_requin-pelerinAinsi, au milieu du xxe siècle, les « Scottish West Coast Fisheries » opérèrent avec un bateau usine et trois petits chasseurs à moteur de 12 mètres, munis d’un canon lance-harpon, avec quatre hommes d’équipage restant en liaison téléphonique avec le bateau usine. À chaque harpon était fixée une ligne garnie de deux flotteurs constitués par des barils vides. Plusieurs squales pouvaient ainsi être harponnés successivement. À la fin de la pêche, les lignes sont récupérées et les carcasses, gonflées à l’air comprimé, sont remorquées jusqu’au port.

LA CHAIR

Pendant l’Occupation allemande, la chair du Pèlerin, qui prit comme tant d’autres requins la dénomination générique de « veau de mer », fut peu estimée comme aliment. Elle était cependant débitée fraîche et expédiée sur les marchés. Elle prenait bien le sel et a également été vendue et consommée salée et même légèrement fumée. Dans le même temps, « à plusieurs reprises, des usines de conserves alimentaires ont essayé de la préparer en conserves hermétiques avec une couverture de sauce tomate.
Les résultats ne furent pas heureux, le produit n’étant pas de goût agréable et sa consistance semblable à celle du caoutchouc, le rendant inconsommable ». LA PEAU: Différents essais de tannage effectués pendant les hostilités restèrent infructueux. De meilleurs résultats ont été obtenus après-guerre, la peau de Pèlerin, découpée en grands quartiers, puis salée et conservée quelque temps au sel avant d’être dirigée vers les tanneries spécialisées, était traitée pour la préparation d’un galuchat, résistant, ayant conservé une bonne souplesse.

LE FOIE ET L HUILE

Un Pèlerin de 5 tonnes (poids moyen) a un foie d’environ 1 tonne. De ces foies, on extrait en général 60 % d’huile ; une extraction poussée pouvant en donner 70 %. La quantité d’huile qu’il est possible d’extraire d’un foie de Pèlerin s’élève donc de 400 à 900 litres avec une moyenne d’environ 600 litres. L’insaponifiable de cette huile contient une très forte proportion de squalène et une quantité moindre de pristane à côté de petites quantités de cholestérol, et des acides palmitique, stéarique et oléique.
Indépendamment de son utilisation pour la trempe des aciers, l’huile de foie de Pèlerin a des qualités reconnues qui ont justifié son utilisation en : tannerie – l’huile se sulfone très bien et ainsi transformée sert au traitement des cuirs bon marché ; savonnerie – l’huile est peu propice à la fabrication du savon : son indice de saponification est trop faible ; elle ne donne que des savons mous et encore ont-ils une odeur désagréable ; peinture – l’indice d’iode de l’huile de foie de Pèlerin est trop faible. Cette huile employée dans la peinture donne un produit qui sèche très lentement et qui, une fois sec, ne durcit pas ; chamoisage – les huiles de poissons propres au chamoisage doivent avoir un indice d’acide égal à 20, mais il serait possible d’augmenter l’indice d’acide en question par battage ou soufflage à chaud ; alimentation – les huiles de foie de Pèlerin ont une couleur analogue à celle des huiles d’arachide.
Malheureusement, comme toutes les huiles de poisson, elles ont une odeur qui augmente si on les laisse à l’air. Néanmoins, « pendant ces années de restrictions alimentaires, la population de Belle-Île a employé l’huile de foie de Pèlerin pour la cuisine et, en particulier, pour la préparation de pommes de terre frites. Aucun accident n’a été à déplorer et personne ne semble avoir été indisposé » ; valeur médicinale – contrairement aux huiles de foie de morue, merlu, baudroie, etc. l’huile de foie de Pèlerin n’a qu’une très faible teneur en vitamine A (de 0 à 1 000 unités par gramme). À ce point de vue, elle se classe ainsi comme des plus pauvres parmi les huiles de foie des représentants de la famille des squales. Elle n’a donc pas d’utilisation médicale ou thérapeutique particulière.

IMPORTANCE ÉCONOMIQUE

Dans le passé, ce requin a été chassé dans le monde entier principalement pour sa viande et l’huile provenant de son foie. Aujourd’hui, la pêche a pratiquement cessé, sauf en Chine et au Japon.
Les ailerons sont vendus comme ingrédient pour la soupe de requin. Sur le marché asiatique, les nageoires fraîches peuvent coûter jusqu’à 1 000 $, tandis que les formes séchées se vendent généralement 700 $ le kilogramme.
Le foie est vendu au Japon comme un aphrodisiaque ou comme un alicament, et son huile sert d’excipient et de corps gras pour les cosmétiques. En Europe, d’anciennes régions qui pratiquaient sa pêche le valorisent désormais comme patrimoine naturel avec le développement de l’écotourisme.
Malgré tout, à cause de sa rareté et de sa fragilité, il n’existe pas de « safaris aquatiques » tels que l’on peut organiser pour l’observation des baleines. Ainsi, sur l’île de Man en mer d’Irlande, l’observation des requins est bien encadrée afin de ne pas leur nuire. En Cornouailles, on profite de la régularité des apparitions de l’animal, à partir de juin, pour seulement prolonger les sorties « nature » en bateau.

UNE ESPÈCE MENACÉE

La plus grande menace actuelle pour ce requin est la pêche intensive des pays asiatiques. Néanmoins, hors de l’Asie, les activités de pêche (lorsqu’un Pèlerin s’emmêle dans un filet maillant, il y meurt ou est tué par le pêcheur) et les collisions avec les bateaux sont les facteurs qui menacent le plus les populations de Pèlerins. En effet, en raison de sa croissance lente, sa longue période de gestation et sa maturité sexuelle tardive, le requin pèlerin se montre incapable d’absorber les pertes occasionnées lors du xxe siècle et présente une faible diversité génétique. Il est ainsi considéré par les scientifiques comme une espèce en voie de disparition.
Pour cette raison, le requin pèlerin est inscrit comme « vulnérable » sur la Liste Rouge de l’UICN (Union mondiale pour la nature), en annexe II de la CITES ainsi que dans plusieurs conventions internationales telles que la convention OSPAR pour la protection du milieu marin de l’Atlantique Nord-Est ou la convention de Bonn sur la conservation des espèces. En France, l’espèce n’est pas protégée. Seuls la pêche et le débarquement sont interdits. Une seule association française travaille à son étude et sa conservation : l’Association pour l’étude et la conservation des sélaciens (APECS), basée à Brest, réalise chaque année un suivi des effectifs à l’échelle nationale.

CROYANCES POPULAIRES

Beaucoup d’histoires de serpents de mer et de monstres marins pourraient trouver leur explication dans l’observation de requins pèlerins se déplaçant en train ou de la forme particulière de leur cadavre en décomposition. Le serpent de mer: En 1849, le HMS Plumper croisa un « serpent de mer » au large du Portugal. En période de reproduction, il arrive que l’on puisse observer quelques individus, à la queue leu-leu, nageant à une vitesse de 4 à 5 nœuds, à douze ou quinze mètres d’intervalle.
Comme à leur habitude, ces requins balancent mollement à la surface de l’eau leur nageoire dorsale surélevée, le lobe extérieur de la queue émergeant légèrement et ondulant de même. En y ajoutant l’imagination de pêcheurs, surtout si la femelle qui « mène le train » nage la bouche ouverte et le museau projeté au-dessus de la surface, il n’est pas étonnant que l’on ait signalé des serpents de mer. Le plésiosaure: En se décomposant, le cadavre du requin pèlerin prend une forme insolite. Ces carcasses, remontées à la surface par les engins de pêche commerciale ou drossées sur le rivage, ont été utilisées à plusieurs occasions (le monstre de Stronsay, la carcasse du Zuiyo-maru) par des cryptozoologues comme des preuves de l’existence de plésiosaures encore vivants actuellement.
En effet, sous l’action de vagues ou déchiqueté par la houle sur les rochers, le cadavre perd ses éléments les plus fragiles à savoir la mâchoire, les arcs branchiaux, la plus grande partie du squelette de la tête, ne laissant que la colonne vertébrale, la boîte crânienne, les nageoires pectorales et ventrales avec les ceintures thoracique et pelvienne. Ceci aboutit à une forme étrange que l’on peut aisément confondre avec le fameux reptile aquatique. Pourtant, l’analyse histologique trahit rapidement la nature de l’organisme.
Source Wikipédia