Les charognards et nécrophages

Les charognards et nécrophages

Une distinction importante doit être faite entre chasser un animal vivant et manger un animal mort .La plupart des requins préfèrent la nourriture …fraîche, vivante, et n’aiment pas la chair pourrie.

Aucune espèce ne compte exclusivement sur les restes pour s’alimenter, mais il y a de nombreux requins qui prélèvent des charognes quand l’occasion se présente .
On sait que les grandes carcasses d’animaux marins attirent les squales. Cette source de nourriture est très avantageuse parce qu’elle fournit souvent assez d’énergie pour soutenir un requin durant de longues périodes, avec des dépenses énergétiques minimales.

Les charognards se nourrissent d’une large variété d’animaux morts .les usines de traitement de poissons et les abattoirs jetant leurs déchets à la mer ont souvent plusieurs requins pour assurer le service . L’enlèvement des déchets est souvent la raison pour laquelle les animaux terrestres sont consommés par les requins .

Le poisson est fréquemment entamé sur les hameçons par des squales comme le requin hâ et les requins requiem ( famille de Carcharhinidae). Les prises de pêche forment une source alimentaire importante pour quelques squales . ces prédateurs sont souvent prudents en examinant les amorces accrochées . Là où les requins sont abondants, ils peuvent être considérés comme des plaies par les pêcheurs, parce qu’ils endommagent leurs captures.

Dans le Pacifique oriental tropical, les pêcheurs appellent le requin soyeux « mangeur de filet » en raison des dégâts qu’il cause aux engins de pêche.  Sur les lignes dérivantes, les requins occasionneraient 20 à 30% de pertes pour les pêcheurs de thons , dans l’océan indien .

Les requins qui se nourrissent de poissons hameçonnés ou pris au filet sont souvent capturés.
Les requins renards, par exemple, demeurent souvent accrochés par la queue sur les longues lignes pélagiques après avoir frappé l’amorce de leur longue caudale.
Quand de grands requins nagent dans un filet maillant ,ils se trouvent souvent pris au piège et les efforts faits pour s’en échapper occasionnent des dégâts couteux pour les pêcheurs.

Les grands spécimens sont souvent tués pour que les pêcheurs puissent récupérer leur matériel.
Les requins attrapés dans les filets protecteurs du kwaZulu-Natal (Afrique du Sud) sont souvent la proie d’autres squales et présentent des morsures dans la région abdominale.
Des requins comme le requin sombre et le requin bordé se nourrissent aussi du poisson considéré impropre à la consommation humaine que les pêcheurs rejettent à la mer.
Beaucoup d’espèces suivent les bateaux de pêche, se nourrissent des abats et mangent aussi les déchets du bateau.

Les cétacés morts, grands et petits , sont aussi consommés par les requins . Les baleiniers observaient souvent des squales prélevant des bouchées sur des carcasses , particulièrement quand elles étaient ramenées à flanc de bateau pour dépeçage .Ces carcasses peuvent flotter durant de longues périodes , formant une nappe huileuse donnant un fort signal olfactif aux requins dans le secteur .
Chacune fournit une grande quantité de nourriture pour nombre de requins. Les espèces nécrophages ont habituellement de grandes dents triangulaires, dentelées , adaptées à prélever des bouchées sur des grandes carcasses.  L’un des nécrophages le plus connu est le grand requin blanc . ils se nourrit souvent sur le carcasses de cétacés, pinnipèdes, poissons osseux et d’autres requins , même en état avancé de décomposition .

Le Grand Blanc cherche sa nourriture seul, mais si il tue une grande proie, ses congénères sont attirés sur le site pour s’alimenter. Par conséquent , par stratégie alimentaire, le Grand requin blanc reste à proximité de ses congénères, de sorte que si l’un attrape une proie, il puisse profiter des restes…
Les requins peuvent rester autour d’une dépouille pendant une semaine au moins . ils peuvent aussi engager de profondes immersions , probablement pour détecter les cadavres coulés au fond de la mer .
En se nourrissant d’un cétacé mort, flottant , ces requins révèlent une technique commune pour dépecer la chair :ils enfoncent leurs dents crénelées dans la carcasse et secouent la tête de droite à gauche .
Le requin Blanc roule parfois sur le flanc ou se retourne sur le dos avant de mordre la baleine .Le prédateur enfonce alors ses dents dans la dépouille et tourne sur lui-même par de puissant coups de sa large caudale . Ce mouvement découpe un gros morceau de viande. En une seule morsure, un grand requin blanc peut ôter un morceau de chair pesant environ 9kgs.

Les plus grands requins requiem comme le Peau Bleue, le  requin tigre, le requin océanique, le requin bouledogue ,le requin cuivre , prélèvent des charognes sur des cétacés morts .
Les dauphins capturés dans les filets anti requins du KwaZulu-Natal , font souvent l’objet d’une prédation de la part des charognards , avec des morsures caractéristiques au niveau de la chair tendre du bas ventre.

L’espèce la plus généralement impliquée est le requin bouledogue . Le requin tigre fouille régulièrement les déchets , ce grand opportuniste mange quasiment tout ce qu’il trouve (mort ou vivant ).

Parmi d’autres donnés pour se nourrir de cadavres, figurent le requin bordé, le requin balestrine, le requin de récif, le requin pointe blanche de récif, le requin à nez pointu d’Atlantique, le grand requin marteau , le requin griset, le requin plat-nez, le requin du Groenland, le Laimargue dormeur .

Bien des squales profitent de catastrophes, tant humaines que naturelles , pour se nourrir de blessés, mourants ou d’animaux morts . L’odeur du sang, les sons puissants, les mouvements produits par des individus mourants sont détectés par les requins sur de longues distances .Les accidents, comme des tremblements maritimes, les éruptions, les explosions sous marines, les naufrages et les accidents d’avion peuvent les attirer rapidement en grand nombre .

Extrait : Les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalena. Editions L’Ancre de Marine.

Chasse de proies agrégées ou grégaires

Chasse de proies agrégées ou grégaires

Beaucoup de poissons osseux, évoluent en banc dans une formation serrée formée de milliers d’individus .La terme »banc » décrit un groupe d’individus de la même espèce nageant de façon synchronisée.Concentrés, ces animaux ont plus de chance qu’une créature solitaire de détecter l’approche d’un prédateur et de conduire une action évasive .Face à un prédateur, ces poissons resserrent les rangs en s’agglutinant plus étroitement .Les requins se réunissent souvent près des sources alimentaires regroupées, comme des bancs de poissons et des rassemblements de calmars ; Quelques requins se nourrissent régulièrement de proies agrégées et certaines espèces profitent d’ailleurs des migrations saisonnières de banc de poissons.Comment un petit poisson nageant rapidement est-il attrapé par des requins?

Certaines espèces emploient comme tactique de concentrer les proies pour s’alimenter plus facilement . D’autres comme les curieux requins renard et les requins scies, possèdent des adaptations morphologiques pour capturer et tuer efficacement de petites proies en bancs .

D’autres espèces encore ont acquis des techniques comportementales pour chasser de grands nombres de petits animaux . Le requin peau bleue ou le requin cuivre en sont des exemples .

Les requins renards ,puissants nageurs, sont maitres pour se nourrir de telles proies . Le requin renard commun est fréquemment associé aux grands bancs de petits poissons .Sur la côte du Pacifique des USA , ces requins s’alimentent surtout d ‘Anchois de Californie, de Merlu du Pacifique Nord, du Maquereau espagnol, de Pinchard sud américain ou d’Afrique australe .

Le requin renard a une nageoire caudale fortement asymétrique parce que son lobe supérieur est presque aussi grand que le reste du corps et que les vertèbres de l’apex sont hypertrophiées par transformation dorsale et ventrale.
L’animal doit son nom « vernaculaire » à sa queue ; ainsi qu’à la malice avec laquelle il chasse :il fend l’eau avec cet incroyable long lobe supérieur pour conduire en troupeau et désorienter les bancs de poissons .

Souvent , ces requins tournent autour des bancs, en rétrécissant le rayon d’évolution avant de l’attaquer .

Certains ont aussi d’énormes yeux qui peuvent offrir une meilleure vue d’un petit banc de proies comme le requin renard à gros yeux.

Les requins scies possèdent aussi des caractéristiques anatomiques étonnantes , utilisés pour capturer des animaux en banc .

Ces squales utilisent leur rostre, pour blesser et mettre HS ou tuer une proie en chargeant un banc de poissons.
Certains requins s ‘y mettent à plusieurs pour attaquer un banc de poissons, comme le requin pointe nord de récif, le requin gris de récif, le requin taureau . Ils conduisent leurs proies dans des eaux peu profondes avant de conduire une attaque simultanée.

Le Peau bleue a un comportement de farfouilleur, notamment avec les calmars dont il est friand .Ce requin nage à travers l’amas dense des calmars, mâchoire ouverte, et remplit sa bouche de calmars . Ces longues fentes brachiales empêchent les proies de s’échapper .Il peut aussi attaquer de façon verticale , au dessous des calmars et nager vers le haut en saisissant ses proies au fur et à mesure . Quand sa bouche est pleine, il redescend en avalant les calmars.
D’autres espèces agissent pareillement comme le requin Virli léopard, le requin bordé, le requin tisserand, l’aiguillat commun…

Le requin océanique cible beaucoup d’espèces rapides, dont les bancs de poissons qu’il attire avec les grandes tâches blanches qui colorent l’apex de ses nageoires, susceptibles d’apparaitre à la proie comme un banc de poissons . Il nage très lentement et accélère rapidement à l’approche de sa proie et la capture .

Certains requins sont adaptés pour filtrer de petits organismes marins. Le requin baleine, le requin pèlerin et le requin grande gueule se nourrissent de minuscule zooplancton .

Ces squales sont équipés de larges fentes et d’arcs branchiaux modifiés pour prendre au piège de petits poissons et leurs oeufs, des larves et crustacés . Ils filtrent des quantités incroyables d’eau . tous ces requins ont de petites dents .
Le requin grande gueule a 50 rangées de dents sur chaque mâchoire, mais seules trois sont fonctionnelles.
Les filtreurs peuvent être immédiatement reconnus de par leur grande taille et l’extreme largeur de leur bouche .

Le requin baleine et le requin pèlerin consomment le plancton en nageant à une vitesse de 3 à 5 kms/h, gueule bien ouverte et filtrant l’eau de leurs larges fentes brachiales , nageant à la surface .

Le requin baleine a un filtre de succion , il remplit sa bouche pleine d’eau qu’il purge ensuite par ses fentes brachiales .
Il peut manger de plus grande proies que d’autres filtreurs comme des anchois, des maquereaux, des sardines .
Le requin pèlerin a des structures filtrantes en longs peignes branchiaux . Tout en nageant, il propulse l’eau à travers les râteaux de son filtre par « coups de belier » . Il peut filtrer plus de 2000 tonnes d’eau par heure , ce qui nécessite une énergie considérable .Ìl passe de longues heures en surface pour s’alimenter . Il possède une endorme foie huileux et approche une flottabilité neutre . Le pèlerin est sélectif, il choisit les couches de plancton les plus riches , le long des fonds thermiques .

Ce requin demeure jusqu’à 27 h avec les animalcules se laissant transporter par les courants de marées. Ce pêcheur est un détecteur naturel et unique , potentiellement utilisable comme enregistreur des mouvements et de l’abondance d’espèces zooplanctoniques , sous influence des fluctuations climatiques .
Il peut sauter spectaculairement à la surface de la mer .

Le requin grande gueule a une bouche terminale plus que ventrale test équipé de peignes brachiaux , qui avec les mouvements de la région pharyngiale , empêchent les petites proies de s’évader .

Il passe le jour à 150 m et remonte à 15m la nuit avant de redescendre au lever du soleil . ces mouvements peuvent répondre au mouvement vertical du plancton dont il s’alimente . On connait peu son comportement alimentaire . Il se nourrit vraisemblablement en nageant dans les concentrations se plancton, avançant ses mâchoires et étendant sa cavité buccale pour y aspirer ses proies .il ferme alors la gueule et expulse l’eau par ses fentes brachiales .

Extraits : les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalena. Editions l’Ancre de Marine.

Chasse d’animaux à carapace

Chasse d’animaux à carapace

Beaucoup de requins mangent une large variété de proies fortement protégées par une carapace, une coquille, ou équipé d’armes défensives comme des épines, des griffes, des pinces .

Ces animaux incluent invertébrés comme les crabes, les bivalves, les gastéropodes et les oursins, aussi bien que des vertébrés comme les tortues de mer .

Equipés de pinces puissantes, certains des plus grands crustacés sont capables d’infliger de sérieuses blessures leurs agresseurs.

Par conséquent, les requins chassant de tels animaux ont développé des comportements qui réduisent significativement le risque de blessure.

De plus, les nombreux squales qui s’en nourrissent ont spécialisé leur dentition, avec des cuspides multiples, des dents semblables à un pavement de grès, fortement dentelé pour écraser les exosquelettes d’invertébrés puissamment protégés, comme la partie la plus dure d’un squelette vertébré .Certains d’entre eux broient leur nourriture , la concassent en petits morceaux .

Les exemples d’espèces avec dentition spécialisée, idéale pour découper les proies équipées, incluent les requin tigre, le grand blanc,les émissoles, les requins dormeurs et les requins nourrices.
Quelques squales n’avalent pas les parties dures, tandis que d’autres ingèrent le tout en régurgitant plus tard les parties plus consistantes . certains requins mutilent ces animaux, en avalant seulement une partie.

Un certain nombre attaquent les crustacés équipés de pinces puissantes, s’en saisissant en les secouant pour les libérer du corps, comme c’est le cas de l’Emissole brune qui se nourrit de crabe de la famille des Cancridés.

Cependant , toutes les tentatives prédatrices ne sont pas fructueuses.
Les requins dormeurs se nourrissent d’oursins . Ils ont la peau dure, des mâchoires puissantes, des dents disposées en formation de pavé et des yeux situés au sommet de la tête . Ces caractéristiques physiques leur permettent d’éviter les dégâts possiblement causés par les épines.

La petite roussette heurte de son museau pagures et escargots de mer. Les crustacés et gastéropodes essayent de se cacher dans leurs coquilles ,mais le requin saisit sa proue et secoue sa tête pour extraire l’animal .

Le requin-léopard utilise une technique également violente pour manger des mollusques . Il mord le siphon étendu des mollusques enterrés et mutile sa proie en secouant sa tête vigoureusement de droite à gauche .

Le requin-dormeur ou requin nourrice accomplit la capture d’escargots par succion.
Le mollusque est extrait de sa coquille et entrainé dans la masse d’eau qui le transporte rapidement dans la bouche du requin nourrice .
Le requin nourrice fauve favorise le mode de capture par succion lors de latries du jeune Bénitier géant .Le requin tapis tacheté adopte aussi la succion comme moyen de chasse des invertébrés benthiques .

Extrait : les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalena. Editions de L’Ancre de Marine.

Dépistage des proies cachées

Dépistage des proies cachées

Comme de nombreux animaux, poissons, crustacés et mollusques essayent d’échapper à la détection en se cachant dans le sable, le corail, les anfractuosités rocheuses et les cavités sous marines, beaucoup de requins se déplacent au fond, explorant les sédiments et les trous de récif en quête de proies.Quelques requins sont d’efficaces spécialistes dans la recherche de cibles cachées, ils utilisent des techniques particulières ou des structures anatomiques spécifiques pour débusquer des animaux ensablés, ou les extraire des crevasses rocheuses.Il a été démontré que les requins peuvent détecter une proie dans l’obscurité, même si cette dernière est enterrée, grâce à leurs ampoules de Lorenzini.

Bien que tous les requins aient recours à l’olfaction et à l’électroréception lors de la chasse, ces sens peuvent avoir une importance particulière quand ils cherchent une proie cachée. En fait, sectoriellement, certains ont augmenté leurs capacités sensorielles.

Selon l’espèce, les squales, comptent sur l’agilité, la flexibilité, l’intuition, la force, l’olfaction, electroreception ou leurs structures anatomiques particulières pour effectuer une capture.

La succion s’est développée afin d’admettre l’eau pour la respiration mais certaines espèces emploient leur bouche suceuse pour engloutir leur proie . Le mouvement est alors beaucoup plus fort qu’au cours de la ventilation .

Les requins nourrices, les requins tapis, le requin chabot ocellé sont connus pur recourir à ce mode de capture.

Quand un requin nourrice détecte une cible, il place sa petite gueule près d’elle . Sa bouche presque terminale, s’emboite latéralement , avec des cartilages labiaux modifiés et de petites dents . L’action stéréotypée de la puissante aspiration est produite par expansion rapide et vigoureuse de la cavité bucco-pharyngienne.

La proie est extraite de sa crevasse, entrainée par le volume d’eau , elle est conduite ver la bouche et les fentes brachiales du requin immobile. Il l’avale souvent sans la saisir de ses dents . Parfois le requin se soulève lui-même sur ses nageoires pectorales tout en aspirant sa proie.
La succion peut être accompagnée d’un fort bruit sec.

Selon les experts, les requins nourrices sont capables de produire une dépression de succion à hauteur d’un kilo par cm2, équivalent à une atmosphère de pression au niveau de la mer .

Quelques requins possèdent des replis nasaux développés en forme de barbillons et les utilisent pour localiser une proie enfouie dans le sable. Ces espèces croisent en cercles près du fond, cherchant à détecter leur cible alors que leurs appendices touchent le sable.
Le Squale moustache, la Roussette barbichette par exemple sont nommés ainsi car ils laissent trainer sur le sable leurs barbillons nasaux allongés pour y détecter des invertébrés et poissons cachés .

Le requin zèbre ou parfois le requin léopard croise et escalade les fonds, pénétrant crevasses et chenaux étroits pour y chercher des animaux cachés . Le requin lézard est capable d’avancer sa mâchoire supérieure bien en avant de son court museau , lui permettant d’ingérer de grandes proies.

Parmi les squales qui essayent ponctuellement de capturer des animaux cachés dans les failles rocheuses figure aussi le Grand requin blanc . A une occasion au moins, un spécimen a ainsi durant plus d’une heure de capturer un chasseur d’ormeaux tasmanien réfugié dans une crevasse . Heureusement pour le plongeur, ses efforts ont échoués.

D’autres squales utilisent des techniques plus violentes . Un requin nourrice fauve de trois mètres a été observé attrapant un poisson harponné caché sous une grosse tete de corail; évaluée a près de la moitié d’une tonne . En forçant violemment son corps dans la cachette de sa proie et soulevant la masse de corail, le prédateur a pu l’atteindre et aspirer sa proie pour l’avaler .

Le requin de Port-Jackson chasse souvent des animaux enfouis . C’est pourquoi il a développé des narines complexes , avec des profondes cannelures nasales exposant une surface maximale à l’eau de mer pour faciliter la détection d’odeurs. Il pompe l’eau et le sédiment par sa bouche et de ses fentes brachiales pour creuser et découvrir mollusques et crustacés .
Le prédateur saisit sa proie de ses dents coniques et pointues et l’achemine en arrière vers les dents semblables à un trottoir : « le pavé dentaire » au pouvoir écrasant .

Toutes espèces confondues, le requin marteau a un nombre plus important d’ampoules de Lorenzini et une densité plus grande de pores sur la surface ventrale de sa large tête. De cette caractéristique résulte une augmentation d’électrorécepteurs.
Pour trouver des proies dissimulées; le requin marteau utilise largement son étrange tête comme un dragueur de mines. Il semble avoir une affinité particulière pour la chair de raie.

Ce requin fortement électrosensible cherche des raies et des labris superficiellement enfouis sous le sable . Il nage près des fonds marins, balançant la tête d’un côté à l’autre, se déplaçant en une série de cercle serrés ou tournant en huit pour localiser des animaux enfouis. Quand il atteint la source du courant électrique, il laisse tomber sa machiner inférieure et pelle l’animal camouflé .

Le requin lutin peut également être inclus parmi les prédateurs fournis de caractéristiques anatomiques spéciales pour détecter une proie enterrée.

Extrait : les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalana. Editions de l’Ancre de Marine.
La chasse à l’affut

La chasse à l’affut

Comme les traqueurs, les chasseurs à l’affût attaquent au dépourvu . Tandis qu’avec les premiers, la victime ne voit pas le requin jusqu’à ce qu’il soit trop tard, dans le cas des chasseurs à l’affût , elle voit le squale mais ne le comprend pas, jusqu’à ce qu’il soit trop tard .Tout chasseur en embuscade doit attirer sa proie dans sa zone de frappe. Selon l’espèce, cette catégorie de chasseurs peut compter sur des camouflages ou des leurres pour attraper sa proie.Quelques uns demeurent inféodés au fonds. Ils restent immobiles, à l’affût pour s’emparer de la proie passant à sa portée. ces animaux comptent sur leurs facultés de dissimulation pour parvenir à leurs fins.

Plusieurs ont une coloration énigmatique, avec une pigmentation complexe, l’exemple caractéristique réside dans les taches que possèdent les requins-anges .

Quelques espèces ont des appendices dermiques servant à rompre leurs contours sur le fond marin .
Beaucoup de ces requins sont colorés, par contraste avec la plupart d’autres espèces dont la pigmentation à tendance à s’étendre dans une gamme allant du gris au brun .

Nombre de ces prédateurs ont une forme dorso-ventrale aplatie. Tout cela concourt à les faire ressembler aux roches couvertes de végétation , de corail du milieu où ils vivent. Ils sont donc difficiles à cerner sur le fond. La plupart attendent qu’une proie passe à leur portée.Il est parfois difficile de les voir, car étendus et immobiles. Ils peuvent frapper très rapidement . Lorsque la proie est proche, le prédateur embusqué se découvre brusquement et sen saisit . Le requin s’installe alors à reculons pour une nouvelle attaque . Parmi les prédateurs embusqués les plus connus :.les requins tapis.

Ces squales sont pourvus de couleurs incompréhensibles, assorties d’excroissances, de taches, de rayures et de articulations irrégulières, qui les camouflent parmi les rocs, les algues et les coraux.Le corps très aplani du requin Ange constitue une adaptation à sa vie sur fonds sédimentaires . Ils s’ensablent et jaillissent à grande vitesse pour capturer les poissons, calmars et crustacés . La zone d’attaque de l’Ange de mer du Pacifique se situe entre 4 et 15 cm de son museau. Il rate rarement son coup !

Certains chasseurs à l’affût comptent sur une sorte particulière de camouflage pour attraper leur proie. Ils l’attirent par imitation de sa cachette naturelle , comme un rocher . Le requin dormeur ou requin nourrice utilise cette technique pour capturer des poissons, des mollusques et des crustacés. Il a été observé que la Roussette léopard et le requin Plat nez peuvent changer de couleur sur des courtes périodes . Cette capacité physiologique existerait aussi chez le requin griset. C’et un avantage pour se camoufler quand ils se déplacent d’un habitat à un autre.

Certains prédateurs à l’affût possèdent des leurres pour attirer leur proie . Certains utilisent certaines parties de leur corps comme amorce .D’autres utilisent des comportements particuliers pour fournir des infos trompeuses à leur cible, les incitant à s’approcher assez près pour se faire happer.

Les requins tapis développent des lambeaux dermiques et leur peau ressemble aux algues et aux invertébrés crustacés.Les poissons et crustacés prennent le corps du squale pour de la nourriture et entrent dans sa zone de frappe.

Le requin océanique ou longimanus utilise des leurres pour attirer sa proie. Il chasse des proies rapides comme les thons, les maquereaux, les bonites, le Marlin blanc ..Il est peu probable qu’il soit capable d’attraper de tels animaux par l’arrière.

Une théorie explique que ce squale fournit des infos trompeuses aux proies ciblées pour les attraper dans sa zone de frappe .Ils possède des taches blanches à l’apex de ses nageoires qui pourrait piéger les poissons en les attirant.

Il se déplace très lentement d’ordinaire. Quand le prédateur nage en limite de visibilité, les yeux de sa proie sont constamment attirés par l’extrémité blanchâtre des nageoires, en conséquence le corps grisâtre du requin devient indistinct, tendant à disparaitre.

Ainsi , l’attention de la proie de focalise sur les taches blanches se déplaçant dans l’eau bleue . Quand 2 squales se déplacent étroitement , le groupe de taches blanches peut être pris pour un banc de petits poisson…Quand la proie approche, le requin accélère et la capture .En plus, les poissons pilotes qui accompagner le requin océanique peuvent aussi contribuer à fausser l’appréciation de la proie.

Certains squales d’eau profonde sont équipés d organes bioluminescents pour attirer leurs victimes. Le Squaletet féroce utilise sa caudale brillante pour attirer cétacés, éléphants de mer , thons, marlins, mais aussi requin baleine, requis pèlerin ou requin grande gueule.

Les photophores de sa nageoire caudale dégagent une lumière vive verdâtre attirent de grands animaux par la présence d’organes imitant leurs ressources naturelles, comme des poissons d’eau profonde et des organismes planctoniques. Quand une proie s’approche, le Squaletet féroce accélère et attaque avec ses puissantes lèvres suceuse s et son musculeux pharynx pour se fixer à sa proie. Le requin enfonce ses dents dans la chair utilisant ses étroites petites dents supérieurs adaptées à l’entreprise.

D’autres espèces de grande profondeur sont équipés d’organes bioluminescents comme les sages ou requins lanternes qui ont des photophores sur la partie ventrale .
De même, la belle livrée colorée du requin Baleine, avec ses taches lumineuses et ses rayures caractéristiques peut probablement servir à appâter le phytoplancton .

Extrait : les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalana. Editions de l’Ancre de Marine.
La traque

La traque

Tous les requins ne sont pas capables de poursuivre et de capturer des animaux en nageant vite derrière eux . Comme précédemment dit, pour beaucoup le succès dépend tant de la vitesse que de l’élément de surprise.

La traque consiste à attaquer les animaux rapides, à les capturer et à les dévorer aussi soudainement que violemment . La victime ne voit pas le requin jusqu’à ce qu’il soit trop tard..

La plupart des squales s’aliment au crépuscule et à la tombée de la nuit .
Sous couvert d’une obscurité totale, la proie a plus de difficulté à détecter l’approche du prédateur .

Certains requins ont une préférence particulière pour les eaux troubles.
Dans les conditions de faible visibilité, il est plus facile de s’approcher d’une proie inconnue.

Les espèces traquant notoirement leurs proies englobent, le Grand requin blanc, le requin plat-nez, les requins-tapis, les requin dormeur ou requin nourrice gris, le requin taureau et les roussettes.

Maître des attaques surprises, le Grand blanc utilise souvent cette technique de chasse . La plupart des victimes ne l’ont pas vu avant l’attaque.

Les pinnipèdes constituent la source alimentaire majeure du Grand requin blanc, dont la stratégie de chasse est étroitement adaptée à l’existence et au mode de vie de sa proie, qui forme des colonies sur les îles et le littoraux.

Ces requins effectuent des attaques surprises sur des otaries et des phoques nagent en surface .Ils peuvent s’approcher verticalement ou horizontalement .

Le prédateur utilise sa lourde masse et sa vitesse pour percuter violemment et assommer ses proies. Lors d’approches verticales, le Grand Blanc attaque par dessous , arrivant des profondeurs (jusqu’à 17m) en se déplaçant sur une ligne orientée de 45° à 90° par rapport à son objectif .

Le requin nage si vite que la proie peut être projetée hors de l’eau . Souvent désorientée, cette dernière est incapable de résistance.
Le prédateur devient moins visible en venant directement des profondeurs et bénéficie d’une meilleure vue sur son objectif.

La proie possède moins de voies d’échappement , étant, comme épinglée à la surface . D’habitude, le requin s’approche de dessous, de côté ou derrière sa victime.Les charges frontales sont rares.
Les requins mesurant moins de 3 mètres de long, immatures, s’aliment surtout de poissons, les plus grands spécimens sont des prédateurs importants et des charognards des mammifères marins.

La proie tuée par un requin n’est pas toujours identifiable, du fait que les lions de mer coulent une fois morts, tandis qu’un phoque flotte.

Néanmoins les phoques sont mangés plus fréquemment que les otaries par le Grand Blanc.Les lions de mer sont plutôt solitaires , donc plus vulnérables et les otaries sont plus véloce donc difficiles à attraper .

Les pinnipèdes sont faciles à identifier ;les otaries ont des pavillons d’oreilles que les phoques n’ont pas. Le requin exécute une attaque initiale sur un animal proche de la surface, il vient de dessous ou de derrière et lui inflige une morsure profonde généralement sur la partie arrière du corps. Ainsi localisée, cette morsure met hors service le mécanisme propulsif du mammifère .

L’attaque initiale est souvent suivie d’une période d’attente.
Des suites de sa blessure, entrainant une importante hémorragie, l’éléphant de mer ne fuit pas et meurt. Le requin revient une à cinq minutes plus tard pour manger la dépouille. Cette tactique prédatrice permet d’obtenir un repas sans risque et en épargnant ses dépenses énergétiques .

Dans quelques cas, la proie peut s’échapper et survivre ou mourir loin du lieu de l’attaque, parfois hors de l’eau pour agoniser sur la plage.

Mais il a été observé des morsures distribuées sur le corps entier d’éléphants de mer , y compris la tête et le cou et même des tentatives de décapiter les proies. Les jeunes éléphants de mer sont les proies de choix des requins, car vulnérables, avec une teneur en matières grasses plus importante que pour les adultes .

Les squales affectionnent les éléphants de mer de un ou deux ans (1,40 à 1,70 m).

Une approche verticale est généralement utilisée pour attaquer des proies rapides, dauphins, thon . Une morsure sur le pédoncule caudal peut couper les muscles natatoires, la colonne vertébrale et les vaisseaux sanguins, immobilisant ainsi la proie. En pareil cas, le Grand Blanc, le Mako évoluent à une profondeur plus importante s’offrant un meilleur point de vue et une bonne probabilité d’attaque de la proie par une approche verticale rapide, avant d’être vu par la cible.

Extraits : les parfaits prédateurs. Alessandro de Maddalena. Editions l’Ancre de Marine