Le rôle des requins dans les récifs coralliens et la production d’oxygène

Le rôle des requins dans les récifs coralliens et la production d’oxygène

Super prédateurs indispensables, les requins ont des rôles parfois insoupçonnés. Leur disparition entraînerait des conséquences terribles pour l’écosystème, et menacerait même la vie de nombreuses autres espèces. Pour rappel, pas moins de 17 espèces de requins et de raies sont actuellement considérées à risque d’extinction selon l’UICN.

 

Ces derniers jouent un rôle clef dans la vie des coraux, les aidant à se régénérer et même à leur fertilisation. Mais pas seulement. Ils participent également, en tant que régulateur des espèces, à maintenir une bonne production d’oxygène.

Les requins, fertilisateurs de coraux

Les déplacement des animaux entraînent un impact écologique positif et facilitent certains processus. C’est ce dont parle une étude menée par une équipe de chercheurs anglais et américains, publiée le 21 mars 2018 sur The Royal Society Publishing. Elle explique comment les déplacements des requins gris de récifs (Carcharhinus amblyrhynchos) jouent un rôle sur la fertilisation des coraux. Cette dernière a pris lieu dans l’Atoll Palmyra, non exploité du point de vue de la pêche, dans l’océan Pacifique Nord. Les requins y déposent des nutriments par l’intermédiaire de leurs déplacements entre la zone pélagique et le récif. Ce qui fertiliserait naturellement le corail. « Nous avons appliqué la théorie des réseaux à quatre années de données de télémétrie acoustique pour les requins gris (Carcharhinus amblyrhynchos) […] afin d’évaluer leur rôle potentiel dans la dynamique des éléments nutritifs dans cet écosystème éloigné », peut-on y lire.

La télémétrie évoquée ici, correspond en fait à une technique permettant la réalisation de projets sur de grandes distances géographiques. Les suivis sont alors en 2D et 3D. Cette étude menée sur les individus marqués, au niveau de la population, « suggère que la consommation de proies et leur déjections ultérieurs » entraînent un dépôt d’azote. Et pas des moindres. Ce serait en effet 94.5kg d’azote qui auraient été quotidiennement déposés autour de l’atoll. Ceci joue un rôle fertilisateur important. Un exemple de plus de l’importance fondamentale qu’ont les requins, au sein du réseau trophique marin au sommet de la chaîne alimentaire.

Une aide à la régénération

Une nouvelle fois, la disparition des requins aurait un impact au niveau du corail. En effet, par effet de cascade, s’il y a moins de requins il y aura moins de poissons herbivores. Et pour cause, ces derniers sont prédatés par les poissons carnivores, dont la population est régulée par les requins. Autrement dit, moins de requins = plus de poissons carnivores = moins de poissons herbivores. Or, ces derniers sont essentiels dans la reconstitution du corail. Quand il meurt, à cause d’un phénomène naturel (comme un cyclone par exemple) ou par des causes anthropiques, des algues viennent s’y fixer. Celles-ci « étouffent » le corail et l’empêchent de récupérer.

Un problème est également posé au moment de la fixation puis du développement des scléractiniaires (anciennement madréporaires). Des coraux de l’ordre scleractinia, qui regroupe les coraux durs. Les poissons herbivores dont il est question ici, mangent cette algue et permettent donc au corail une régénération. Ce qui ne serait plus possible si ces derniers venaient à disparaitre, décimés par les poissons carnivores qui seraient alors en surnombre. Une étude publiée en 2013, dans la revue PlusOne, en fait part. On y découvre que pour ce faire, les scientifiques ont  utilisé des programmes de surveillance sur une durée de 10 ans. Ont été étudiés : « Les effets combinés des perturbations chroniques (élimination des requins) et des impulsions (cyclones, blanchiment) sur la structure trophique des poissons de récif corallien sur deux atolls isolés au large de la côte nord-ouest de l’Australie ».

Les preuves cohérentes quant à l’hypothèse selon laquelle la « perte des requins peut avoir un impact qui se propage dans la chaîne alimentaire » y sont apportées. Cette perte contribuerait potentiellement à la « libération de mésoprédateurs et modifier le nombre de consommateurs primaires ». Quant aux requins, «  Étant donné que leur présence peut favoriser l’abondance d’herbivores, l’élimination des requins par la pêche a des conséquences sur les perturbations naturelles et anthropiques entraînant la perte de coraux, car les herbivores sont essentiels au progrès et au résultat du rétablissement du corail ».

Poumons verts, poumons bleus

Certes, c’est l’expression « poumons verts » de la planète qui est la plus entendue. Ceci dit, bien que les végétaux terrestres et les forêts produisent de l’oxygène, il en va de même pour l’océan. Ce, avec les phytoplanctons (autrement dit, les cyanobactéries et microalgues). Son étymologie en dit long. Le mot est en effet composé de « phyto », plante, et de « planktos », errante. Ces derniers vivent en effet en suspension. En plus d’être à la base de la chaîne alimentaire marine, il est donc un producteur d’oxygène.

En fait, le phytoplancton absorbe le CO2 et produit et rejette ensuite de l’oxygène quand il y a de la lumière. Il joue donc un rôle essentiel dans la production d’oxygène et fournirait à la planète au moins 50% de celui-ci (les chiffres varient selon les études). La surpêche et la disparition de requins auraient ici, encore une fois, des conséquences catastrophiques.

L’équation est simple, moins ou plus de top prédateurs entraînerait un écosystème perturbé ainsi que la prolifération et la disparition d’autres espèces. En bout de chaîne, nous retrouvons le plancton. Il est dont absolument indispensable de conserver les top prédateurs afin que l’équilibre soit conservé et que la production d’oxygène ne soit pas changée.

MH


The role of sharks in coral reefs and in oxygen production

Super predators, sharks sometimes have unsuspected roles. Their disappearance would have terrible consequences for the ecosystem, and would threaten the lives of many other species. As a reminder, no less than 17 species of sharks and rays are currently considered at risk of extinction according to IUCN. They play a key role in the life of corals, helping them regenerate and even fertilize them. But not only. They also participate, as a species regulator, in maintaining good oxygen production.

Sharks, coral fertilizers

Movement of animals has a positive ecological impact and facilitates certain processes. This is what a study by a team of British and American researchers, published March 21, 2018 on The Royal Society Publishing, discusses. She explains how the movements of gray reef sharks (Carcharhinus amblyrhynchos) play a role in coral fertilization. The latter took place in the Palmyra Atoll, not exploited from the fishing point of view, in the North Pacific Ocean. Sharks deposit nutrients through their movements between the pelagic zone and the reef. Which would naturally fertilize the coral. « We applied network theory to four years of acoustic telemetry data for gray sharks (Carcharhinus amblyrhynchos) […] to assess their potential role in nutrient dynamics in this remote ecosystem », we can read. The telemetry mentioned here, in fact corresponds to a technique allowing the realization of projects over large geographic distances. Tracks are then transmitted in 2D and 3D. This study conducted on individuals marked at the population level « suggests that the consumption of prey and their subsequent excrement » result in nitrogen deposition. This is indeed 94.5kg of nitrogen that would have been deposited daily around the atoll. This plays an important fertilizing role. One more example of the fundamental importance of sharks in the marine food web at the top of the food chain.

A help with regeneration

Once again, the disappearance of sharks would have an impact on corals. Indeed, by cascade effect, if there are fewer sharks there will be less herbivorous fish. And for good reason, these are predated by carnivorous fish, whose population is regulated by sharks. In other words, fewer sharks = more carnivorous fish = less herbivorous fish. However, these are essential in the coral re-establishment. When it dies, because of a natural phenomenon (like a cyclone for example) or by anthropogenic causes, algae come to settle there. These smother the coral and prevent it from recovering. A problem is also posed at the time of fixation and development of scleractinians (formerly madreporary). Corals of the order Scleractinia, which includes hard corals. The herbivorous fish in question here, eat this seaweed and thus allow the coral regeneration. Which would not be possible if they were to disappear, decimated by carnivorous fish that would then be in excess. A study published in 2013, in the journal PlusOne, is part of it. It reveals that to do this, scientists have used surveillance programs over a period of 10 years. The combined effects of chronic disturbances (shark removal) and impulses (cyclones, bleaching) on ​​the trophic structure of coral reef fish on two isolated atolls off the north-west coast of Australia were studied. . Coherent evidence of the assumption that « shark loss can have an impact spreading through the food chain » is provided. This loss would potentially contribute to the « release of mesopolders and change the number of primary consumers ». As for sharks, « Given that their presence may favor the abundance of herbivores, the elimination of sharks by fishing has consequences for natural and anthropogenic disturbances resulting in the loss of corals, because herbivores are essential for progress and to the result of coral recovery « .

Green lungs, blue lungs

Certainly, it is the expression « green lungs » of the planet that is most heard. That said, although terrestrial plants and forests produce oxygen, the same goes for the ocean. This, along with phytoplankton (ie, cyanobacteria and microalgae). Its etymology speaks volumes. The word is indeed composed of « phyto », plant, and « planktos », wandering. They live in suspension. In addition to being at the base of the marine food chain, he is therefore an oxygen producer. In fact, phytoplankton absorb CO2 and then produce and release oxygen when there is light. It plays a vital role in the production of oxygen and provides the planet at least 50% of it (the figures vary depending on the studies). Overfishing and the disappearance of sharks would have, here again, catastrophic consequences. The equation is simple, fewer or more top predators would result in a disrupted ecosystem as well as the proliferation and disappearance of other species. At the end of the chain, we find the plankton. It is absolutely essential to keep the top predators so that the balance is preserved and the oxygen production is not changed.

MH

Dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité : il est encore temps d’agir !

Dernier rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité : il est encore temps d’agir !

L’IPBES (groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité), a récemment donné l’alerte dans un rapport historique. Ce document est le plus exhaustif réalisé à ce jour et s’appuie sur l’évaluation historique des écosystèmes pour le millénaire (Millenium Ecosystem Assessment) de 2005 et introduit de nouveaux moyens pour l’évaluation des preuves.

Dans celui-ci, on apprend que les 3/4 de l’environnement terrestre et environ 66% du milieu marin ont été significativement modifiés par l’action humaine. En moyenne, ces tendances ont été moins graves ou évitées dans les zones qui appartiennent ou qui sont gérées par des peuples autochtones et des populations locales. 

Requin tigre aux Bahamas. © Fabienne Rossier

Il est encore temps d’agir !

Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, ce qui représente 1 espèce sur 8. Sir Robert Watson, président de l’IPBES, souligne qu’il «n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial».

Un rapport historique et complet

Ca n’est pas moins de 145 experts en provenance de 50 pays qui ont élaboré ce rapport au cours des trois dernières années. Des contributions additionnelles ont été également apportées par 310 autres experts. Pour la première fois à une telle échelle, le rapport s’appuie également sur les savoirs autochtones et locaux. Il évalue en fait les changements ayant eu lieu durant les cinquante dernières années et met en lumière la relation entre les trajectoires du développement économique et leur impact sur la nature. Pour ce faire, environ 15.000 références scientifiques et sources gouvernementales ont été utilisées. Le million d’espèces animales et végétales menacées en question, le serait d’autant plus lors des prochaines décennies. Chose qui ne serait encore jamais arrivée dans l’histoire de l’humanité. « Les écosystèmes, les espèces, les populations sauvages, les variétés locales de plantes et les races locales d’animaux domestiques diminuent, se réduisent ou disparaissent. Le tissu vivant de la Terre, essentiel et interconnecté, se réduit et s’effiloche de plus en plus », ajoute le professeur Joseph Settele. Les auteurs de l’évaluation ont, pour la première fois à une aussi grande échelle en se basant sur une analyse approfondie des données disponibles, établi les cinq facteurs directs de changement qui affectent la nature et ayant le plus fort impact mondialement parlant. On découvre alors, par ordre décroissant :

  • Les changements d’usage des terres et de la mer;
  • L’exploitation directe de certains; organismes;
  • Le changement climatique;
  • La pollution;
  • Les espèces exotiques envahissantes.

Malgré les progrès en terme de réalisation pour la conservation de la nature et la mise en oeuvre des politiques en sa faveur, le rapport met également en lumière le fait que les trajectoires actuelles ne permettent pas d’atteindre les objectifs mondiaux de conservation et d’exploitation durable de la nature. Les objectifs pour 2030 et au-delà ne pourraient être atteints que par un changement transformateur dans les domaines de la politique, de la technologie, de l’économie et de la société.

Un important impact sur la biodiversité marine

La biodiversité marine est particulièrement touchée par le déclin annoncé. Le rapport précise que 267 espèces sont concernées. En effet, près de 33% des récifs coralliens, des requins et des espèces proches, ainsi que plus d’1/3 des mammifères marins sont menacés. Quant à la pêche, 33% des stocks de poissons marins en 2015 étaient exploités à un niveau biologiquement non durable, 60% étaient exploités au maximum et 7% étaient sous-exploités.

La pollution représente un problème important, effectivement, « Environ 300-400 millions de tonnes de métaux lourds, solvant, boues toxiques et autres déchets issus des sites industriels sont déversés chaque année dans les eaux du monde. Et les engrais qui arrivent dans les écosystèmes côtiers ont produit plus de 400 ‘zones mortes’ dans les océans, ce qui représente environ 245000km carrés, soit une superficie totale plus grande que le Royaume-Uni », indique l’IPBES. Notons également que la pollution plastique a été multipliée par 10 depuis 1980.

Rappelons tout de même qu’au moins 1 800 milliards de déchets plastiques polluent les océans. De nombreux organismes et associations essaient de lutter ou au moins de comprendre d’où les flux de plastique proviennent (comme lors de la nouvelle expédition Tara Oceans, lancée le 23 mai) afin de savoir où agir. Le rapport de l’IPBES présente également une liste d’actions possibles qui seront les plus aptes à soutenir le développement durable. Celle-ci concerne l’agriculture, les écosystèmes d’eau douce, les zones urbaines et les écosystèmes marins. Pour ces derniers, on trouve « des approches écosystémiques de la gestion des pêches; l’aménagement du territoire; des quotas efficaces; des zones marines protégées; la protection et la gestion des zones clés de la biodiversité marine; la réduction de la pollution par ruissellement dans les océans et une étroite collaboration avec les producteurs et les consommateurs ».  

Quant aux requins, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) sortait il y a quelques mois un rapport, également alarmant. Celui-ci concernait l’état de conservation des requins. Nous apprenions alors que 17 des 58 espèces étudiées sont désormais classées à risque d’extinction. Il est bon de rappeler le chiffre de 100 millions, qui correspond au nombre de requins tués par an et pour lesquels il est nécessaire d’agir, compte tenu de leur importance capitale en tant que super prédateur.

Un exemple de réussite

Grâce à des mesures prises et à l’alliance de plusieurs savoirs, des espèces vouées à l’extinction ont pu être sauvées. C’est notamment le cas du pirarucu (Arapaima gigas). Ce poisson géant est le plus grand poisson d’eau douce. Il peuple les eaux d’Amazonie. Le pirarucu peut mesurer jusqu’à 3 mètres de long et peser jusqu’à 200 kg. Pour ce faire, un programme scientifique de l’Institut Mamirauá (organisation sociale créée et supervisée par le Ministère de la science, de la technologie, de l’innovation et de la communication qui fête cette année 20 ans de fonctionnement) a été réalisé en symbiose avec les populations locales. Si cette espèce faisait partie intégrante du régime alimentaire des riverains, elle a connue un dangereux déclin lié à l’intensification de l’activité dans la forêt, les progrès technologiques des bateaux et la production de glace, qui a offert un stockage plus long des poissons. Le pirarucu a un système respiratoire complexe, qui le force à remonter à la surface pour respirer toutes les 20 minutes. Si cela montre un caractère pratique dans le cadre de la pêche, il l’a également été dans le cadre du programme de préservation. En effet, c’est de cette manière qu’ils ont pu être comptabilisés par un groupe de pêcheurs, créé pour l’occasion. Une pêche durable, basée sur les quotas établis à partir du nombre de poissons recensés l’année précédente, a été appliquée dans les zones des réserves. Suite à cette mise en place, la population des poissons est passée de 2507 spécimens en 1999 à 190.523 en 2018. La période de reproduction a été respectée et la pêche autorisée seulement de juillet à novembre. En plus d’avoir joué un rôle indispensable dans la survie de l’espèce, cette gestion a un aspect économique intéressant puisqu’elle a rapporté 1,56 million de réais (350.000€) aux régions de Miramauá et Amanã. La somme a ensuite été répartie entre plus de 700 pêcheurs. Pour Emiliano Ramalho, directeur technique et scientifique de l’Institut Mamirauá, cette histoire est un bon résumé de l’alliance entre les différents savoirs : « Celui entre un chercheur venu de l’extérieur pour aider une espèce menacée et le savoir traditionnel des pêcheurs locaux ». Il est également bon de noter que le risque d’extinction des mammifères et oiseaux dans 109 pays a été réduit de 29% (moyenne) grâce aux investissements pour la conservation réalisés de 1996 à 2008. Le risque d’extinction des oiseaux, des mammifères et les amphibiens aurait été d’au moins 20% sans cette action de conservation au cours des dernières décennies. Aussi, n’oublions pas qu’environ 16.000 nouvelles espèces sont découvertes chaque année !

Il est encore temps d’agir

Selon Sir Robert Watson, « Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ». Seulement il n’est pas trop tard pour agir, à condition qu’un changement dit « transformateur », radical ait lieu. Ce, du local au mondial. « La nature peut encore être restaurée et utilisée de manière durable – ce qui est également essentiel pour répondre à la plupart des autres objectifs mondiaux. Par ‘changement transformateur’, on entend un changement fondamental à l’échelle d’un système, qui prend en considération les facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris en terme de paradigmes, objectifs et valeurs », souligne-t-il.

La plateforme affirme, dans son communiqué de presse, que « Les États membres de la plénière de l’IPBES ont reconnu que, par sa nature même, un changement transformateur peut susciter une opposition de la part de ceux qui ont des intérêts attachés au statu quo, mais également que cette opposition peut être surmontée pour le bien de tous ». Le rapport présente plusieurs exemples d’actions en faveur du développement durable et le chemin pour les mettre en oeuvre dans des secteurs tels que les écosystèmes marins, les zones urbaines, l’énergie, la foresterie, les écosystèmes d’eau douce, les finances… Pour créer une économie mondiale durable, l’évolution des systèmes financiers et économiques mondiaux a été identifiée comme un « élément clé des politiques futures plus durables ». Secrétaire exécutive de l’IPBES, la Docteure Anne Larigauderie a annoncé « l’IPBES présente aux décideurs une base scientifique fiable, les connaissances et les options stratégiques pour qu’ils les analysent ».

MH


 

On Monday, May 6th, the IPBES (UN Expert Group on Biodiversity), issued the alert in a historic report. This is the most comprehensive document to date and builds on the 2005 Millennium Ecosystem Assessment and introduces new ways to evaluate evidence. In this document, we learn that 3/4 of the terrestrial environment and about 66% of the marine environment have been significantly modified by human action. On average, these trends have been less severe or avoided in areas owned or managed by indigenous peoples and local populations. About 1 million plant and animal species are at risk of extinction, representing 1 in 8 species. Sir Robert Watson, President of IPBES, stresses that « it is not too late to make a difference, but only if we start now at every level from local to global »

A historical and complete report

No less than 145 experts from 50 countries have produced this report over the last three years. Additional contributions were also made by 310 other experts. For the first time on such a scale, the report also draws on indigenous and local knowledge. In fact, it evaluates the changes that have taken place over the last fifty years and highlights the relationship between the trajectories of economic development and their impact on nature. To do this, about 15,000 scientific references and government sources were used. The million endangered plant and animal species in question would be even more so in the coming decades. Something that has never have happened in the history of humanity. « Ecosystems, species, wild populations, local varieties and breeds of domesticated plants and animals are shrinking, deteriorating or vanishing. The essential, interconnected web of life on Earth is getting smaller and increasingly frayed», adds the Professor Josef Settele. The authors of the evaluation, for the first time on such a large scale based on an in-depth analysis of the available data, gave the five direct drivers of change that affect nature and have the greatest impact worldwide. We discover then, in descending order, they are: 1- Changes in land and sea use; 2 – The direct exploitation of some; organizations; 3 – Climate change; 4 – Pollution; 5 – Invasive alien species. Despite the progress in terms of implementation for nature conservation and the implementation of policies in its favor, the report also highlights the fact that current trajectories do not achieve the global conservation and conservation goals. sustainable exploitation of nature. The goals for 2030 and beyond could only be achieved through transformative change in the fields of politics, technology, the economy and society.

A major impact on marine biodiversity

Marine biodiversity is particularly affected by the announced decline. The report states that 267 species are concerned. Nearly 33% of coral reefs, sharks and related species, and more than 1/3 of marine mammals are threatened. As for the fishery, 33% of the marine fish stocks in 2015 were exploited at a biologically unsustainable level, 60% were exploited at maximum and 7% were under exploited. Pollution is a major problem, indeed, « Plastic pollution has increased tenfold since 1980, 300-400 million tons of heavy metals, solvents, toxic sludge and other wastes from industrial facilities are dumped annually into the world’s waters, and fertilizers entering coastal ecosystems have produced more than 400 ocean ‘dead zones’, totalling more than 245,000 km2 (591-595) – a combined area greater than that of the United Kingdom. », indicates the IPBES. It should also be noted that plastic pollution has increased tenfold since 1980. Let’s not forget that at least 1,800 billion plastics waste pollutes the oceans. Many organizations and associations try to struggle or at least understand where the plastic flows come from (as in the new Tara Oceans expedition, launched May 23) to find out where to act. The IPBES report also presents a list of possible actions that will best support sustainable development. This concerns agriculture, freshwater ecosystems, urban areas and marine ecosystems. For the latter, we find « ecosystem approaches to fisheries management; territory planning; effective quotas; protected marine areas; protection and management of key areas of marine biodiversity; the reduction of runoff pollution in the oceans and close collaboration with producers and consumers ». As for sharks, the IUCN (International Union for the Conservation of Nature) released a report a few months ago, which is also alarming. This concerned the conservation status of sharks. We learned that 17 of the 58 species studied are now classified as at risk of extinction. It is good to remember the figure of 100 million, which corresponds to the number of sharks killed per year and for which it is necessary to act, given their crucial importance as a super predator.

An example of success

Thanks to the measures taken and to the alliance of several knowledges, endangered species have been saved. This is particularly the case of pirarucu (Arapaima gigas). This giant fish is the largest freshwater fish. He populates the waters of Amazonia. The pirarucu can measure up to 3 meters long and weigh up to 200 kg. To this end, a scientific program of the Mamirauá Institute (a social organization created and supervised by the Ministry of Science, Technology, Innovation and Communication, which celebrates 20 years of operation this year) was carried out in symbiosis with local people. If this species was an integral part of the riparian diet, there was a dangerous decline due to the intensification of activity in the forest, the technological progress of the boats and the production of ice, which offered a longer storage of fish. The pirarucu has a complex respiratory system, which forces it to rise to the surface to breathe every 20 minutes. If it is practical in the context of the fishery, it has also been in the context of the preservation program. Indeed, it is in this way that they could be counted by a group of fishermen, created for the occasion. Sustainable fishing, based on quotas based on the number of fish recorded the previous year, has been applied in reserve areas. Following this establishment, the fish population has increased from 2507 specimens in 1999 to 190,523 in 2018. The breeding season has been respected and fishing allowed only from July to November. In addition to having played an indispensable role in the survival of the species, this management has an interesting economic aspect since it brought 1.56 million reais (350,000 €) to the regions of Miramauá and Amanã. The sum was then divided among more than 700 fishermen. For Emiliano Ramalho, technical and scientific director of the Mamirauá Institute, this story is a good summary of the alliance between the different types of knowledge: « The one between a searcher coming from outside to help a threatened species and the traditional knowledge of the local fishermen ». It is also worth noting that the extinction risk of mammals and birds in 109 countries has been reduced by 29% (average) thanks to the conservation investments made from 1996 to 2008. The risk of extinction of birds, mammals and amphibians would have been at least 20% without this conservation action in recent decades. Also, let’s not forget that about 16,000 new species are discovered each year!

There is still time to act

According to Sir Robert Watson, « We are eroding the very foundations of our economies, livelihoods, food security, health and quality of life worldwide. ». Only, it is not too late to act, provided that a change called « transformative » radically takes place. This, from local to global. « Through ‘transformative change’, nature can still be conserved, restored and used sustainably – this is also key to meeting most other global goals. By transformative change, we mean a fundamental, system-wide reorganization across technological, economic and social factors, including paradigms, goals and values », He says. He pursues : « The member States of IPBES Plenary have now acknowledged that, by its very nature, transformative change can expect opposition from those with interests vested in the status quo, but also that such opposition can be overcome for the broader public good ». The report presents a number of examples of actions for sustainable development and the way to implement them in areas such as marine ecosystems, urban areas, energy, forestry, freshwater ecosystems, finance … To create a sustainable global economy, the evolution of global financial and economic systems has been  identified as a « key element of more sustainable future policies ». Executive Secretary of IPBES, Dr Anne Larigauderie announced : «IPBES presents the authoritative science, knowledge and the policy options to decisionmakers for their consideration ».

MH

Tout savoir sur le grand requin blanc

Tout savoir sur le grand requin blanc

Super prédateur, le requin blanc fascine tant qu’il effraie. Victime de la mauvaise image qu’ont les requins en général, il l’est d’autant plus de part l’étiquette erronée de la « bête mangeuse d’hommes ». Une image malheureusement bien ancrée, parfois appuyée par le cinéma.

 

Sa grande taille, donnant un caractère impressionnant à ses attaques, le rend d’autant plus spectaculaire. Cependant, l’homme ne fait pas partie de son régime alimentaire et le requin blanc est, bien évidemment, beaucoup plus que cela. Étudiés par des chercheurs et spécialistes du monde entier, il n’a pas fini de délivrer tous ses secrets.

Biologie des requins blancs

Le requin blanc (Carcharodon carcharias) peut dépasser les six mètres, les mâles sont plus petits que les femelles.  Des variations sont possibles selon les zones géographiques et  la maturité sexuelle est atteinte trés tardivement .

Les requins blanc femelles sont vivipares aplacentaires. Autrement dit, les oeufs, puis embryons, se développent à l’intérieur des voies génitales et sont nourris par leur sac vitellin. Il n’y a donc pas de placenta. Les embryons se nourrissent également par oophagie : absorption des oeufs non fertilisés produits en surnombre par la mère. L’aspect physique de l’espèce est facilement reconnaissable. Leur corps est fusiforme et massif sur la partie antérieur. Elle présente une couleur pouvant varier selon les individus, allant d’un gris plus ou moins foncé, à un brun gris. Le dessous est blanc, ce qui crée d’ailleurs un contraste de couleur avec la partie supérieure. Le museau du requin blanc est conique et assez long.

Quant à ses mâchoires, objets de nombreux fantasmes, elles contiennent des dents qui se renouvellent et dont la taille totale peut atteindre 6,4 cm. Elles sont, en quelque sorte, stockées en rangées dans la mâchoire du requin (5 à 6 rangées dont 1 ou 2 sont fonctionnelles). L’espérance de vie est estimée entre une vingtaine d’années jusqu’à 73 ans.

Répartition géographique et habitudes alimentaires

Le requin blanc est une espèce cosmopolite, présente dans tous les océans à l’exception des regions polaires. Ce dernier préfère tout de même les eaux tempérées froides, et peu profondes. Si leur présence empêche parfois certains à profiter d’une baignade, il est bon de noter que non, la chaire humaine n’est pas inscrite au menu des requins blancs. Les attaques produites sont rares et ont eu lieu dans des circonstances ayant amené l’animal à une certaine confusion. La plupart des blessures provoquées comportent une à deux morsures. Le requin « goûte », mais n’apprécie guère. Seulement, étant donnée la puissance de l’animal, la blessure en question est souvent grave et peut s’avérer fatale. Il est important de garder à l’esprit que si les attaques de requins blancs envers l’homme sont très rares, celles de l’homme envers lui le sont moins et participent à la décimation de l’espèce.

En fait, le régime alimentaire des adultes est varié. Il compte par exemple d’autres requins, des tortues, dauphins et petits cétacés ainsi que des pinnipèdes (otaries, phoques…), parfois également des crabes et oiseaux de mer, des calmars… Leur régime inclut également l’ingestion de carcasses. Une solution avantageuse qui leur permet un apport d’énergie majeur et des dépenses minimes. Celui des jeunes se comporte majoritairement de poissons.

Le requin blanc de Méditerranée

Afin de collecter et d’analyser les informations disponibles sur les grands requins blancs habitant en Méditerranée, le spécialiste italien du requin, Dr. Alessandro De Maddalena a entamé des recherches en 1996 sur les enregistrements de ce grand prédateur trouvé dans ces eaux. Il a nommé ce programme de recherche « la banque de données italienne » sur le grand requin blanc.

Aujourd’hui, elle comprend des informations provenant de 593 enregistrements de rencontres de grands requins blancs dans l’ensemble de la mer Méditerranée, ce qui représente l’étude la plus complète jamais réalisée sur les grands requins blancs de cette région. On y lit notamment que ces derniers étaient sans doute beaucoup plus abondants en Méditerrannée qu’ils ne le sont aujourd’hui. « Le déclin du requin blanc a été estimé à l’aide des relevés de la ‘banque de données’. Au cours de la période décennale allant de 1989 à 1998, 85 enregistrements ont été notés en Méditerranée, tandis que de 1999 à 2008, 46 enregistrements ont été notés, soit une diminution de 45,88% du nombre d’enregistrements au cours de cette période », explique Alessandro de Maddalena.

Le 13 octobre 1959, un requin blanc femelle de 589 cm, capturé au large de Maguelone, est débarqué à Sète. Ce dernier est « le plus grand spécimen pour lequel des mesures morphométriques complètes sont disponibles », ajoute le Docteur. Ce spécimen est le plus grand préservé, disponible à ce jour, visible au Musée de zoologie de Lausanne, en Suisse. « Sur les 593 enregistrements de grands requins blancs, 81 auraient été mesurés ou estimés comme étant plus grands que les 589 cm, soit la taille du spécimen de Maguelone. Dans la plupart des cas, la fiabilité de la taille rapportée est impossible à vérifier et ne peut être ni acceptée ni réfutée ».

En effet, plusieurs cas jugés fiables sont rapportés, comme un requin capturé au large de Paliouri, à Chalcidique, en Grèce vers 1985, qui a été estimé à 601-618 cm ou encore une femelle, capturée à Marseille le 15 octobre 1925, qui été estimée à 667-687 cm. Quant à leur présence, le spécialiste explique : « Aujourd’hui, selon les régions, la présence du grand requin blanc est considérée comme rare ou très rare. Avec un large littoral, l’Italie est le pays avec le plus grand nombre de records. En outre, l’Italie borde le plus grand nombre de mers et inclut la plus grande variabilité de l’habitat […] En Méditerranée, comme dans d’autres régions du monde, ce prédateur fréquente les zones proches des rives, des îles, des détroits et des chenaux où les proies sont plus abondantes. Dans la zone d’étude, on les trouve à des profondeurs allant de la surface à au moins 130 m (la profondeur maximale a été enregistrée au large de Marzamemi, en Italie) ».

Pour ce qui est des attaques, Alessandro de Maddalena explique que « Les données recueillies en Méditerranée, comme ailleurs dans le monde, démontrent que les requins blancs ne sont généralement pas agressifs envers les hommes ». Ce dernier explique : « Au total, 55 attaques de requins blancs sur des êtres humains ont été enregistrées en Méditerranée, dont 13 doivent être considérées comme douteuses en raison du doute sur l’identité exacte de l’espèce ou parce que le cas lui-même est considéré comme douteux […] Les êtres humains ne font pas partie du régime habituel des requins, pas même les grands requins blancs. On présume que les grands requins blancs ne considèrent pas les humains comme un aliment et que la grande majorité des attaques ne sont clairement pas motivées par la faim. »

Protection de l’espèce

La pêche du requin blanc est interdite depuis plus de 20 ans en Australie, en Floride et en Californie. Il en est de même pour l’Afrique du Sud, depuis 1992, et la Namibie, en 1993. Les requins blancs sont inscrits à l’annexe II de la CITES depuis 2005, après avoir été inscrits à l’annexe III depuis 2001. La Convention on International Trade of Endengered Species (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), ou Convention de Washington, est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Cette dernière est un accord intergouvernemental veillant à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages, ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent. L’annexe III dans laquelle les requins blancs figuraient alors, vise les espèces déjà inscrites à la demande d’une Partie qui en règlemente déjà le commerce et qui a besoin de la coopération des autres Parties pour en empêcher l’exploitation illégale ou non durable. Le commerce international des spécimens des espèces inscrites n’est autorisé que sur présentation des permis ou certificats préalablement délivrés. L’annexe II, correspondant à la situation aujourd’hui, concerne les espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’étaient pas étroitement contrôlé. La protection de l’espèce est également effective et légale d’un point de vue Européen. Les informations suivantes proviennent du Journal officiel de l’Union Européenne, quant au règlement (UE) 2019/214 du Conseil du 30 janvier 2019.

Selon le règlement européen, Article 14 : « Il est interdit aux navires de pêche de l’Union de pêcher, de détenir à bord, de transborder ou de débarquer les espèces suivantes […] b) le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) dans toutes les eaux ». On y lit également, dans l’article 50 : « Il est interdit de détenir à bord, de transborder ou de débarquer les espèces énumérées ci-après dès lors qu’elles se trouvent dans les eaux de l’Union […] c) le pèlerin (Cétorhinus maximus) et le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) dans les eaux de l’Union.

Découvertes récentes

Une équipe dirigée par de scientifiques du Centre de recherche sur les requins de la Fondation Save Our Seas, de la Nova Southeastern University (NSU) et de l’institut de recherche Guy Harvey (IRSH), du Collège de médecine vétérinaire de l’Université de Cornell et de l’Aquarium de Monterey Bay a complété le génome (ensemble des chromosomes et des gènes) du requin blanc. Il a ensuite été comparé aux génomes d’une variété d’autres vertébrés, y compris le requin-baleine (Rhincodon typus) et les humains. Les travaux ont été publiés dans les Comptes-rendus de l’académie américaine des sciences, PNAS. Le génome ne compte pas moins de 41 paires de chromosomes, contre 23 pour les humains. Autre résultat de cette étude : la très bonne qualité de gène, qui joue un rôle à la fois dans la stabilité du génome, mais aussi dans la réparation de l’ADN. Les découvertes faites ont permis de mettre en lumière de nombreuses aptitudes incroyables du requin blanc, comprenant leur capacité d’adaptation génétique, leur disposition à cicatriser de façon efficace, et les raisons pour lesquelles les requins blancs seraient plus résistants aux cancers.

Une autre étude de Monterey Bay et des institutions partenaires publiée, le 16 avril dernier, montre que les requins blancs éviteraient les orques (Orcinus orca) et se retireraient des régions où ses derniers se présentent. « Lorsqu’ils sont confrontés à des orques, les requins blancs quittent immédiatement leur lieu de chasse préféré et ne reviendront pas avant un an, même si les orques ne font que passer », a déclaré le Dr Salvador Jorgensen, chercheur principal à l’aquarium de Monterez Bay, auteur de l’étude. Pour arriver aux résultats finaux, les données des étiquettes électroniques des requins ont été comparées avec les observations de terrain des orques. Ces étiquettes démontrent que tous les requins blancs commençaient à quitter la zone quelques minutes après de brèves visites d’orques. Les scientifiques ont pu analyser les interactions grâce aux données de 165 requins blancs marqués entre 2006 et 2013.

Une espèce a profité de cette situation : les éléphants de mer (Mirounga). En effet, les données ont montré quatre à sept fois moins de prédation sur cette espèce de la part des requins blancs, ces derniers ne se trouvant plus sur cette zone. Il est important de noter que les chercheurs n’ont tiré aucune conclusion quant au fait que les orques pourraient cibler les requins blancs comme proies, ou si elles « intimidaient la concurrence » pour pouvoir profiter des phoques et éléphants riches en calories. Face à ces résultats, il est nécessaire de souligner que la situation ici dépeinte, correspond à un site spécifique. Les relations entre orques et requins blancs peuvent varier ou être même non existantes sur d’autres sites. Le comportement et le régime alimentaire des orques changent également selon la région et la différente population de ces cétacés.

De nouvelles études suggèrent que les requins répareraient leur ADN , pourraient aider à contrer les coronavirus et leur peau pourrait éviter les maladies nosocomiales à l’hôpital, au vu de leur très haute protection et résistance aux bactéries, virus et agent possiblement pathogènes .

MH


 

Who are the great white sharks ?

Super predator, the white shark fascinates as much as it scares. Victim of the bad image of sharks in general, it is all the more because of the erroneous label of the « man-eating beast ». An image that is unfortunately well anchored, sometimes supported by cinema. Its large size, giving an impressive character to its attacks, makes it all the more spectacular. However, the man is not part of his diet and the white shark is, of course, much more than that. Studied by researchers and specialists from all over the world, he has not finished delivering all his secrets.

Great white sharks biology

The white shark (Carcharodon carcharias) can exceed six meters, the males are smaller than the females. Although variations are possible by geographical area, sexual maturity is around 8 or 10 years for males and 12 or 18 years for females. These are viviparas aplacentaires. In other words, the eggs, then the embryos, develop inside the genital tract and are nourished by their yolk sac. So there is no placenta. Embryos also feed on oophagy: absorption of unfertilized eggs overproduced by the mother. The physical aspect of the species is easily recognizable. Their body is fusiform and massive on the front part. It has a color that can vary between individuals, ranging from a more or less dark gray to a gray brown. The underside is white, which creates a contrast of color with the upper part. The snout of the white shark is conical and quite long. As for its jaws, objects of many fantasies, they contain teeth that are renewed and whose total size can reach 6.4 cm. They are, as it were, stored in rows in the jaws of the shark (5 to 6 rows of which 1 or 2 are functional). Life expectancy is estimated between twenty years to 73 years.

Geographic distribution and eating habits

The white shark is a cosmopolitan species, present in all oceans except the polar regions. The latter still prefers cold, shallow, and warm waters. If their presence sometimes prevents some to enjoy a swim, it is worth noting that no, the human flesh is not on the menu of white sharks. The attacks produced are rare and have occurred under circumstances that led the animal to some confusion. Most injuries involve one to two bites. The shark « tastes » but does not like it. Only, given the power of the animal, the injury in question is often serious and can be fatal. It is important to keep in mind that if white shark attacks on humans are very rare, man’s attacks on him are much more frequent and contribute to the decimation of the species.

In fact, the diet of adults is varied. It includes for example other sharks, turtles, dolphins and small cetaceans as well as pinnipeds (sea lions, seals …), sometimes also crabs and seabirds, squid … Their diet also includes the ingestion of carcasses. An advantageous solution that allows them a major energy input and minimal expenses. Young specimens eats mostly fishes.

The Mediterranean Great White Sharks

In order to collect and analyze the information available on the great white sharks living in the Mediterranean, the Italian shark specialist, Dr. Alessandro De Maddalena began research in 1996 on the recordings of this great predator found in these waters. He named this research program « Italian Great White Sharks Data bank ». Today, it includes information from 593 recordings of great white shark encounters throughout the Mediterranean Sea, representing the most comprehensive study ever conducted on the great white sharks of this region. We can read that this sharks were undoubtedly much more abundant in the Mediterranean than they are today, explains Alessandro de Maddalena. On October 13, 1959, a 589cm female was caught ff Maguelone, South of France, landed at Sète. This specimen is the largest preserved, available to see at the Zoological Museum in Lausanne, Switzerland. « Of the 593 records of great white sharks, 81 were reported to be measured or estimates as being larger than the 589 cm, the size of the Maguelone specimen. In most cases, the reliability of the reported size is impossible to verify and cannot be accepted or refuted ». Indeed, several cases considered reliable are reported, such as a shark caught off Paliouri, Chalkidiki, Greece circa 1985, which was estimated at 601-618 cm or a female captured in Marseilles on October 15, 1925, which was estimated at 667-687 cm. As for their presence, the specialist explains: « Today, depending on the area, the presence of the great white shark is considered rare or very rare. Having an extensive coastline, Italy is the nation with the highest number of records. Moreover, Italy borders the highest number of seas and includes the highest variability in habitat […] In the Mediterranean, as in other areas of the world, this predator frequents the area close to banks, islands, straits, and channels where prey is more abundant In the study area they can be found in depths ranging from the surface to at least 130 m (maximum depth was recorded off Marzamemi, Italy) ». As for the attacks, Alessandro de Maddalena explains that « The data collected from the Mediterranean, just as elsewhere in the world, demonstrates that white sharks are typically not naturally aggressive toward people ».He also explained : « In total, 55 white shark attacks on humans were recorded in the Mediterranean, including 13 that must be considered doubtful because there is some doubt over the exact identity of the species or because the case itself is considered doubtful […] Human beings are not a usual part of any shark diet, great white shark included. It is presumed that the great white sharks do not regard humans as food and that the large majority of attacks are clearly not motivated by hunger ».

Protection of the species

Great white shark fishing has been banned for more than 20 years in Australia, Florida and California. The same has been true of South Africa since 1992 and Namibia in 1993. Great white sharks have been included in CITES Appendix II since 2005, after having been included in Appendix III since 2001. The Convention on the International Trade of Endangered Species (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora), or the Washington Convention, entered into force on 1 July 1975. The latter is an intergovernmental agreement ensuring that international trade in specimens of wild animals and plants does not threaten the survival of the species to which they belong. Thus, CITES controls and regulates the international trade of these specimens, listed in its Appendices according to the degree of protection required. Appendix-III, in which great white sharks were then listed, covers species already listed at the request of a Party that regulates trade and needs the cooperation of other Parties to prevent its illegal or unsustainable exploitation. International trade in specimens of listed species is permitted only on presentation of previously issued permits or certificates. Appendix-II, corresponding to the situation today, concerns species that, although not necessarily threatened with extinction, could become so if trade in their specimens wasn’t closely controlled. International trade in Appendix-II registrations may be authorized and must be covered by an export permit or a re-export certificate. Authorities issuing these permits should do so only if the established conditions are met and if they are satisfied that this will not affect the survival of the species in the wild.

The protection of the species is also effective and legal from a European point of view. The following information comes from the Official Journal of the European Union, concerning Council Regulation (EU) 2019/214 of 30 January 2019. According to the European Regulation, Article 14: « Union fishing vessels shall be prohibited from to fish, to keep on board, to tranship or to land the following species … (b) the great white shark (Carcharodon carcharias) in all waters « . Article 50 also states: « It is prohibited to keep on board, to tranship or to land the species listed below when they are in Union waters […] the basking shark (Cetorhinus maximus) and the great white shark (Carcharodon carcharias) in Union waters.

Recent discoveries

A team led by scientists from the Save Our Seas Foundation’s Shark Research Center, Nova Southeastern University (NSU) and the Guy Harvey Research Institute (IRSH), the University’s College of Veterinary Medicine of Cornell and the Monterey Bay Aquarium completed the genome (set of chromosomes and genes) of the great white shark. It was then compared to the genomes of a variety of other vertebrates, including the whale shark (Rhincodon typus) and humans. The work was published in the Proceedings of the American Academy of Sciences, PNAS. The genome has no less than 41 pairs of chromosomes, against 23 pairs for humans. Another result of this study is the very good quality of the gene, which plays a role in both the stability of the genome, but also in the repair of DNA. The findings uncovered many of the great white shark’s incredible abilities, including their genetic adaptability, their ability to heal effectively, and the reasons why great white sharks are more resistant to cancer.

Another study from Monterey Bay and partner institutions published on April 16 shows that great white sharks would avoid Orcas (Orcinus orca) and would retreat from areas where they came. « When confronted by orcas, great white sharks will immediately vacate their preferred hunting ground and will not return for up to a year, even though the orcas are only passing through » said Dr. Salvador Jorgensen, principal investigator Monterey Bay Aquarium, author of the study. To arrive at the final results, shark electronic tags data were compared with the orc field observations. These tags show that all white sharks began to leave the area a few minutes after brief killer whale visits. Scientists were able to analyze interactions with data from 165 white sharks tagged between 2006 and 2013. One species took advantage of this situation: the elephant seals (Mirounga). In fact, the data showed four to seven times less predation on this species by white sharks, the latter being no longer in this area. It is important to note that the study did not concluded whether those orcas hunted white sharks bullied their competition, to benefit from seals and elephants that are high in calories. Given these results, it is necessary to emphasize that the situation depicted here corresponds to a specific site. The relationship between orcas and white sharks may vary or even be non-existent on other sites. The behavior and diet of killer whales also vary according to the region and the different populations of these cetaceans.

MH

Comprendre les enjeux liés à la surpêche des requins

Comprendre les enjeux liés à la surpêche des requins

La réunion de la Cites CP18 le 23 mai prochain à Colombo et le vote de la France sont cruciaux ! Le mois dernier sortait dans la presse une nouvelle évaluation de l’état de conservation des requins. Nous apprenions alors que 17 des 58 espèces étudiées sont désormais classées à risque d’extinction par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Un chiffe alarmant, néanmoins « pas surprenant », pour Nicholas Duvy, co-président du Groupe d’experts requins de l’UICN et professeur à l’université Simon Fraser (Canada).

 

En cause notamment, la surpêche, empêchant aux requins ayant une croissance lente d’arriver à maturité sexuelle. Mais aussi les nombreuses prises accessoires et fantômes. Un problème ayant, comme conséquence, la baisse des populations et qui n’offre aucun profit économique. La chair des espèces attrapées n’est également pas consommée puisque la plupart de ces prises accidentelles sont souvent rejetées à la mer, mortes ou mourantes.

Prises accessoires, conséquences majeures

Cette expression de « prises accessoires » désigne en fait la capture d’espèces non ciblées. Un problème dû en grande partie au manque de sélectivité des méthodes de pêche moderne. Parmi elles, de nombreuses tortues, dauphins … et aussi des requins.

Selon la FAO, Food & Agriculture Organisation (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), les prises accessoires pourraient représenter 1/3 des captures mondiales.

Autrement dit, l’estimation oscille entre 17,9 millions et 39,5 millions, en moyenne 27 millions de tonnes sur 94 millions de tonnes de poissons pêchés par an. La contrainte de recensement de ces prises, appliquée aux thoniers, a permis aux scientifiques d’avoir une idée plus précise depuis une dizaine d’années.

Autre problématique, les prises fantômes. Ces dernières sont en fait des captures de poissons par des objets abandonnés ou jetés en mer, par accident ou non (cordages, morceaux de filets, nasses, casiers d’élevages…). Ils deviennent alors, même après leur utilisation première, des pièges mortels. Pour donner un exemple concret, prenons le chalut. Méthode de pêche la plus utilisée au monde.

De trop nombreuses prises accessoires

Il en existe 3 types : le chalut pélagique, pour les poissons en pleine eau; le chalut de fond, visant les espèces évoluant, comme son nom l’indique, à proximité de fond; et le chalut à perche. Ce dernier cible les poissons plats, crevettes grises… (de nouvelles méthodes sont à l’essais pour réduire son impact). Selon l’IFREMER ( Institut Français de Recherche par l’Exploitation de la Mer), le premier type annoncé plus haut entraîne une capture accidentelle des cétacés (des études sont en cours pour développer des dispositifs acoustiques ou mécaniques  pour réduire les captures). Le second, engendre lui un manque de sélectivité dans les espèces capturées (sans compter la détérioration des habitats et des organismes posés sur le fond). Enfin, le dernier a un très fort impact sur les fonds marins en raison de son poids et du réseau des chaînes. Il est également faiblement sélectif, notamment à l’égard des juvéniles.

Des propositions de solutions

Comme énoncé plus tôt, certaines études sont en cours pour essayer de limiter l’impact important et problématique de ces prises. Des organismes proposent également des solutions et des guides  à destination des professionnels, aussi visibles comme outils de compréhension par le grand public. Par exemple, la WWF (World Wildlife Fund : Fondation pour le monde de la vie sauvage), a travaillé sur la mise en place d’un filet TED (Turtle Excluder Device) sur les chalutiers de crevettes tropicales, avec le CRPEM (Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins) de Guyane.

Ce dispositif est composé d’une grille installée dans la partie étroite d’un chalut qui permet de libérer les tortues marines (ainsi que d’autres grandes espèces marines et objets), par une trappe de sortie tout en retenant et en améliorant la qualité des crevettes pêchées. L’efficacité en a été prouvée. Comme on peut le lire sur le site internet de la WWF, un chalut équipé d’un TED correctement utilisé évite de capturer près de 97% de tortues marines dans la pêche à la crevette tropicale.

La FAO a, de son côté, édité en 2019 un « Guide pour la réduction des prises accessoires dans la pêche au chalut des crevettes tropicales ». Ce dernier est disponible à la lecture en ligne. On y trouve notamment les « types de requins et de raies rencontrés » par les pêcheurs. Tous sont inscrits sur la liste rouge de l’UICN : le Requin baleine (Rhincodon typus); la Raie Manta Géante (Manta birostris); le Diable de mer (Mobula mobular); le Requin marteau halicorne (Sphyrna lewini; le Requin soyeux (Carcharhinus falciformis); le Requin océanique (Carcharhinus longimanus). On retrouve également le requin Mako ou requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus).

Des mesures légales nécessaires pour la protection des espèces

La Convention on International Trade of Endengered Species (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), ou Convention de Washington est entrée en vigueur le 1er juillet 1975.

Cette dernière est un accord intergouvernemental veillant à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

Ainsi, la CITES contrôle et règlemente le commerce international de ces spécimens, inscrits à ses Annexes selon le degré de protection nécessaire. Elles sont au nombre de trois. La première concerne les espèces menacées d’extinction. Le commerce international en est donc prohibé, sauf si l’importation n’est pas faite à des fins commerciales. Par exemple, cela est permis si l’objectif est scientifique. Dans cette situation, à titre exceptionnel, les transactions ont lieu à condition d’être autorisées par la délivrance d’un permis d’importation et d’exportation (ou d’un certificat de réexportation).

La seconde, concerne des espèces qui ne sont pas forcément actuellement menacées d’extinction mais qui pourraient le devenir si le commerce n’en était pas contrôlé. Dans celle-ci, on dénombre ce qui est qualifié « d’espèces semblables ». Autrement dit, celles dont les spécimens commercialisés ressemblent à ceux d’espèces inscrites à des fins conservatrices. Le commerce international des inscrits à l’Annexe II peut être autorisé et doit être couvert par un permis d’exportation ou un certificat de ré-exportation. Les autorités délivrant ces permis ne doivent le faire que si les conditions établies sont remplies et si elles ont l’assurance que cela ne nuira pas à la survie de l’espèce dans la nature.

L’Annexe III, vise les espèces déjà inscrites à la demande d’une Partie qui en règlemente déjà le commerce et qui a besoin de la coopération des autres Parties pour en empêcher l’exploitation illégale ou non durable. Le commerce international des spécimens des espèces inscrites n’est autorisé que sur présentation des permis ou certificats préalablement délivrés.

Proposition d’amendement du requin mako (Isurus oxynchirus) et du petit requin taupe (Isurus paucus) à la COP18

C’est au Centre international des conférences du Bandaranaike Memorial, à Colombo (capitale du Sri Lanka), que se tiendra le COP18 de la CITES.

Les 183 Parties (182 pays plus l’Union Européenne), répondront présentes. Une dix-huitième session qui pourrait bien devenir la plus importante dans l’histoire de la CITES. Le nombre de points à l’ordre du jour a progressé de 20%. En effet, ce ne sont pas moins de 57 propositions d’inscriptions (un record) et 107 documents de travail qui seront présentés.

Parmi les propositions cette année : le commerce des espèces de requin taupe bleue ou requin mako (Isurus oxyrinchus) et le petit requin taupe (Isurus paucus).
En effet, cet amendement inclut le petit requin taupe car, comme spécifié dans les critères d’admissibilité :

«Les spécimens de l’espèce sont commercialisés sous une forme qui les fait se ressembler à des spécimens d’ une espèce inscrite à l’Annexe II».

Cette proposition est absolument nécessaire et majeure dans l’Atlantique et en Méditerranée. Ainsi, les mesures de protection pour les requins et raies dans les Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP) spécifiques progresseraient.

Cette espèce remplit les critères d’inscription de l’Annexe II car le commerce international de viande et d’ailerons de l’espèce représente un moteur important des pêcheries non durables et majoritairement non contrôlées. Ces dernières ont provoqué un déclin de populations dans tous les océans du monde.

Et les chiffres font froid dans le dos : la population du requin-taupe bleu s’est épuisée dans le monde entier avec un déclin de 60% dans l’Atlantique sur 75 ans.

MH.


 

Bycatch, major consequences

Last month, the press released a new assessment of the conservation status of sharks. We learned that 17 of the 58 species studied are now classified at risk of extinction by the IUCN (International Union for the Conservation of Nature). An alarming, yet « not surprising » figure for Nicholas Duvy, co-chair of the IUCN Shark Specialist Group and Canada Research Chair tier II in Marine Biodiversity and Conservation at Simon Fraser University. In particular, overfishing, which is preventing sharks with slow growth to reach sexual maturity. But also the bycatch and ghosts fishing. A problem resulting in the decline of populations and which offers no economic benefit. The flesh of the species caught is also not consumed since most of these bycatch are often discarded, dead or dying.

Too many bycatch

This term « bycatch » refers to the capture of non-target species. A problem largely due to the lack of selectivity of modern fishing methods. Among them, many turtles, dolphins … and also sharks. According to the Food and Agriculture Organization (FAO), bycatch may account for 1/3 of the global catch. In other words, the estimate ranges from 17.9 million to 39.5 million, averaging 27 million tonnes out of 94 million tonnes of fish caught per year. The constraint of census of these catches, applied to the tuna boats, allowed the scientists to have a more precise idea since about ten years. Another problem is the ghost fishing. Which is the fact that fishes are trapped by objects abandoned or thrown into the sea, by accident or not (ropes, pieces of nets, traps, traps of breeding …). They become, after their first use, deadly objects. To give a concrete example, let’s take the trawl. The most used fishing method in the world. There are 3 types: the pelagic trawl, for fish in open water; the bottom trawl, targeting species evolving, as the name suggests, close to bottom; and the beam trawl. The latter targets flatfish, shrimps … (new methods are being tested to reduce its impact). According to IFREMER (French Institute for Research into the Exploitation of the Sea), the first type announced above entails an accidental capture of cetaceans (studies are underway to develop acoustic or mechanical devices to reduce catches). The second, it causes a lack of selectivity in the species caught (not to mention the deterioration of habitats and organisms placed on the bottom). Finally, the latter has a very strong impact on the seabed because of its weight and the network of channels. It is also weakly selective, especially with regard to juveniles.

Proposed solutions

As stated earlier, some studies are underway to try to limit the significant and problematic impact of these catches. Organizations also offer solutions and guides for professionals, also visible as tools of understanding by the general public. For example, the WWF (World Wildlife Fund), worked on the implementation of a TED (Turtle Excluder Device) net on tropical shrimp trawlers, with the CRPEM (Regional Committee) Maritime Fisheries and Marine Farms) of French Guiana. This device is composed of a grid installed in the narrow part of a trawl which allows to release sea turtles (as well as other large marine species and objects), by an exit hatch while retaining and improving the quality shrimp caught. The effectiveness has been proven. As can be read on the WWF website, a trawl with a properly used TED avoids catching nearly 97% of marine turtles in the tropical shrimp fishery. In 2019, FAO published a « Guide for the Reduction of Bycatch in Trawl Fishing for Tropical Shrimp ». The latter is available for reading online. It includes the « types of sharks and rays encountered » by fishermen. All are on the IUCN Red List: the Whale Shark (Rhincodon typus); the Giant Manta Ray (Manta birostris); the Sea Devil (Mobula mobular); Scalloped Hammerhead shark (Sphyrna lewini), Silky Shark (Carcharhinus falciformis), Oceanic whitetip shark (Carcharhinus longimanus), and Mako shark or Shortfin mako shark (Isurus oxyrinchus).

Legal measures necessary for the protection of species

The Convention on the International Trade of Endangered Species (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora), or the Washington Convention, entered into force on 1 July 1975. The latter is an intergovernmental agreement ensuring that international trade in specimens of wild animals and plants does not threaten the survival of the species to which they belong. Thus, CITES controls and regulates the international trade of these specimens, listed in its Appendices according to the degree of protection required. They are three in number. The first concerns species threatened with extinction. International trade is therefore prohibited unless the importation is not for commercial purposes. For example, this is allowed if the goal is scientific. In this situation, on an exceptional basis, the transactions take place on the condition that they are authorized by the issuance of an import and export permit (or a re-export certificate). The second concerns species that are not necessarily currently threatened with extinction but that could become so if the trade was not controlled. In this one are includes « look-alike species ». In other words, those whose commercialized specimens resemble those of species listed for conservative purposes. International trade in Appendix-II registrations may be authorized and must be covered by an export permit or a re-export certificate. Authorities issuing these permits should do so only if the established conditions are met and if they are satisfied that this will not affect the survival of the species in the wild. Appendix-III covers species already listed at the request of a Party that already regulates trade and needs the cooperation of other Parties to prevent its illegal or unsustainable exploitation. International trade in specimens of listed species is permitted only on presentation of previously issued permits or certificates.

Proposal to amend the mako shark (Isurus oxynchirus) and the small porbeagle shark (Isurus paucus) at COP18

The International Conference Center of the Bandaranaike Memorial in Colombo (capital of Sri Lanka) will host the CITES COP18. The 183 Parties (182 countries plus the European Union) will respond. An eighteenth session that could become the most important in the history of CITES. The number of items on the agenda has increased by 20%. Indeed, no less than 57 nominations (a record) and 107 working papers will be presented. Among the proposals this year are the trade in shortfin mako shark or mako shark (Isurus oxyrinchus) species and the small porbeagle shark (Isurus paucus). Indeed, this amendment includes the small porbeagle shark because, as specified in the eligibility criteria: « Specimens of the species are marketed in a form that makes them similar to specimens of a species listed in the Appendix-II ». This proposal is absolutely necessary and major in the Atlantic and the Mediterranean. Thus, protection measures for sharks and rays in specific Regional Fisheries Management Organizations (RFMOs) would progress. This species meets the listing criteria of Appendix-II because international meat and fin trade is an important driver of unsustainable and largely uncontrolled fisheries. The latter caused a decline in populations in all the oceans of the world. And the numbers are cold: the porbeagle population has been depleted around the world with a 60% decline in the Atlantic over 75 years.

MH.

A la rencontre des seigneurs des mers

A la rencontre des seigneurs des mers

Entre la crainte qu’ils inspirent parfois et la fascination qu’ils exercent, qui sont vraiment les requins ? Présents sur terre depuis plus de 400 millions d’années, survivants de plusieurs extinctions de masse, cette dénomination regroupe en fait quelques 500 espèces.

Poissons cartilagineux exceptionnels (Chondrichthyens, tout comme les raies et les chimères), ils présentent des particularités qui lui sont propres. Détenteur d’une place clef dans le bon équilibre de l’écosystème, il est essentiel. Rencontre avec le seigneur des mers

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Requins : étonnants poissons, super-prédateurs dotés d’outils sensoriels incroyables

La notion de sens, quand elle concerne les requins, diffère quelque peu de la nôtre. En effet, s’ils disposent de nos 5 sens communs, ils sont également dotés d’un outil encore plus puissant : les ampoules de Lorenzini. Des capteurs électro-réceptifs qui permettent à l’animal de déceler de faibles champs électriques. Un découverte datée de 1678, et réalisée par l’italien Stefano Lorenzini lors d’une étude menée sur des raies électriques. Visibles sous forme de petits points sombres, majoritairement concentrés autour des yeux et du museau, elles se démarquent aisément de la couleur de la peau. Battements cardiaques, contractions musculaires entre autres,  sont alors détectables. Une grande aide dont disposent les prédateurs pour repérer les proies enfouies sous le sable, ou pour la chasse nocturne. Autre capacité exceptionnelle, les ampoules de Lorenzini servent de boussole et aident le requin à s’orienter grâce à la détection des champs magnétiques. Cette fois-ci non pas ceux d’autres espèces, mais terrestres, notamment dus aux différents courants. Celles-ci ont une sensibilité telle, qu’elles peuvent même percevoir une variation, ne serait-ce qu’infime, de température.

De grandes aptitudes

Parmi les nombreuses particularités des requins, on compte ses écailles. Comme pour les raies (également des Elasmobranchii, sous-classe de Chondrichtyes évoqués plus tôt), les écailles des requins sont placoïdes. Ces denticules, dits cutanés, couvrent leur peau et lui donne un aspect rugueux. Une structure particulière qui favorise leur hydrodyamisme. Fort de cette aide naturelle, le requin mako (nom scientifique : Isurus oxyrinchus) par exemple, arriverait à des pointes de vitesse de 110 km/h ( pour 50km/h de vitesse moyenne).

Autre faculté ayant permis aux requins de traverser les différentes ères : leur adaptation à la température de l’eau. Bien que ceci ne concerne seulement très peu d’espèces qui ont le sang chaud. Cette fois-ci, nous prendrons pour exemple le grand requin blanc (Carcharodon carcharias). Ce dernier supporte des variations de températures importantes au cours de ses déplacements et peut réguler la température de son corps de 4 à 14°C plus élevée que celle de l’eau. Un moyen de rester actif de façon continuelle.

Les particularités de la gestation

Les requins ont une maturité sexuelle atteinte tardivement. Il faut en effet compter plusieurs années, entre deux et une vingtaine pour certaines espèces, environ 7 ans pour le requin zèbre (Stegostoma fasciatum) et jusqu’à 150 ans pour le requin du Groenland (Somniosus microcephalus), qui a une espérance de vie qui approcherait les 400 ans. Une caractéristique qui les rend beaucoup plus vulnérables à la surexploitation.

En effet, l’une des conséquences de la surpêche est l’empêchement, pour les requins, d’arriver à l’âge de cette maturité sexuelle nécessaire ou à l’aboutissement d’une gestation, également longue. Il faut compter de 9 à 12 mois, et jusqu’à 22 mois pour l’aiguillat commun (Squalus acanthias). Les requins présentent trois méthodes de reproduction : ovipare, vivipare placentaire et vivipare aplacentaire.

Pour citer quelques exemples, la petite roussette (Scyliorhinus canicula) est ovipare. Autrement dit, il pond des oeufs contenant des embryons nourris par leur sac vitellin. Ceux-ci durcissent ensuite au contact de l’eau de mer. Le grand requin-marteau (Sphyrna mokarran), lui, est vivipare placentaire (comme les humains). Ses embryons se développent grâce au placenta de la mère, auquel ils sont reliés.

La place essentielle des requins

Pour ce qui est des requins taureaux (Carcharias taurus), ils sont vivipare aplacentaire.Autrement dit, les oeufs (puis embryons), se développent à l’intérieur des voies génitales nourris par leur sac vitellin. Il n’y a donc pas de placenta.

Chez le requin taureau les petits les plus vigoureux mangent les autres embryons, moins vifs : un phénomène appelé cannibalisme intra-utérin ou adelphophagie. Une sorte de pré-sélection naturelle. Chez le requin taureau et d’autres espèces, on observe aussi l’oophagie : les embryons dans l’utérus se nourrissent aussi des oeufs non fertilisés produits en surnombre par la mère.

Maillons essentiels de la chaîne alimentaire, les requins occupent une place indispensable. Premièrement, ils sont de réels régulateurs. Leur déclin entraînerait un déséquilibre désastreux de l’écosystème marin. Ils permettent en effet un équilibre du réseau trophique (ensemble des chaines alimentaires d’un écosystème). Ils gardent, en fait, les autres espèces sous contrôle. Leur disparition entraînerait une réaction en chaîne aux conséquences dramatiques.

Super-prédateurs, ils se nourrissent de prédateurs (thons, marlins…), qui eux-même se nourrissent de petits poissons. Ces derniers se nourrissent, eux, de plancton et de végétation aquatique. Un maillon manquant perturberait complètement cet équilibre et contribuerait à la fois à une prolifération, mais aussi à la disparitions d’autres espèces. La prédation des requins a également obligé ses proies à développer différentes stratégies de défense, ce qui a, par conséquent, joué un rôle dans  la diversité biologique. Les requins occupent également un rôle sanitaire important.

Bien que prédateurs, les requins se nourrissent, en premier choix, d’animaux faibles, blessés ou malades, identifiables grâce à leur sens évoqué plus tôt. Aussi, même si aucune espèce de requin ne se base uniquement sur cette pratique, elle reste pour un bon nombre une vraie aubaine. Le résultat est doublement avantageux : un apport d’énergie majeur, contre des dépenses minimes. Il en va de même pour les cadavres de différents animaux marins, ainsi nettoyés.

MH.


 

Sharks: incredible fish, super-predators

Between the fear they sometimes inspire and the fascination they exert, who really are the sharks? Present on earth for more than 400 million years, survivors of several mass extinctions, this denomination gathers in fact some 500 species. Exceptional cartilaginous fish (Chondrichthyans, as well as rays and chimeras), they have their own peculiarities. Holder of a key place in the good balance of the ecosystem, it is essential. Now, meet the lord of the seas.

An incredible sensory tool

The notion of meaning, when it concerns sharks, differs somewhat from ours. Indeed, if they have our five common senses, they are also equipped with an even more powerful tool: the ampullae of Lorenzini. Electro-receptive sensors that allow the animal to detect weak electric fields. A discovery dated 1678, and realized by the Italian Stefano Lorenzini during a study conducted on electric stripes. Visible in the form of small dark dots, mostly concentrated around the eyes and muzzle, they are easily distinguishable from the color of the skin. Heartbeats, muscle contractions and more, are then detectable. A great help for predators to spot prey buried under the sand, or for night hunting. Another exceptional capacity, the ampullae of Lorenzini serve as a compass and help the shark to orient itself through the detection of magnetic fields. In addition to that, they can also, through different currents, detect the terrestrial magnetic field. The ampullae are so sensitive that they can even perceive a variation, if only slightly, of temperature.

Great skills

Among the many special features of sharks are its scales. As for rays (also Elasmobranchii, subclass of Chondrichtyes mentioned earlier), shark scales are placoid. These denticles, called cutaneous, cover their skin and give it a rough appearance. A special structure that promotes their hydrodynamics. With this natural aid, the mako shark (scientific name: Isurus oxyrinchus) for example, would arrive at peak speeds of 110 km / h (for 50km/h average speed).

Another faculty that allowed sharks to cross the various eras: their adaptation to the temperature of the water. Although this only concerns very few species that have warm blood. This time, we will take as an example the great white shark (Carcharodon carcharias). They can withstand significant temperature variations during their travels and regulate their body temperature by 4 (39.2°F) to 14°C (57.2°F) higher than that of water. A way to stay active on a continual basis.

The peculiarities of pregnancy

Sharks have a late sexual maturity. It takes several years, between two and twenty for some species, about 7 years for the zebra shark (Stegostoma fasciatum) and up to 150 years for the Greenland shark (Somniosus microcephalus), which has a life expectancy who would approach 400 years old. A feature that makes them much more vulnerable to overexploitation. Indeed, one of the consequences of overfishing is the impediment for sharks to reach the age of this necessary sexual maturity or the end of a gestation, that is also long. It takes 9 to 12 months, and up to 22 months for spiny dogfish (Squalus acanthias). Sharks present three reproductive methods: oviparous, viviparous placental and viviparous placental. To give a few examples, the little dogfish (Scyliorhinus canicula) is oviparous. In other words, it lays eggs containing embryos fed by their yolk sac. These then harden on contact with seawater. The great hammerhead shark (Sphyrna mokarran) is a viviparous placental (like humans). Its embryos develop thanks to the placenta of the mother, to which they are connected. As for bull sharks (Carcharias taurus), they are viviparous aplacental. In other words, the eggs (then embryos), develop inside the genital tract fed by their yolk sac. So there is no placenta. In the bull shark, the most vigorous cubs eat the other, less vivid embryos: a phenomenon called intrauterine cannibalism or adelphophagy. A kind of natural pre-selection. In bull sharks and other species, oophagy is also observed: embryos in the uterus also feed on unfertilized eggs produced in excess by the mother.

The essential place of sharks

Essential links in the food chain, sharks occupy an indispensable place. First, they are real regulators. Their decline would lead to a disastrous imbalance in the marine ecosystem. They allow a balance of the food web (all the food chains of an ecosystem). They keep, in fact, the other species under control. Their disappearance would lead to a chain reaction with dramatic consequences. Super-predators, they feed on predators (tunas, marlins …), which themselves feed on small fish. The latter feed on plankton and aquatic vegetation. A missing link would completely disrupt this balance and contribute to both proliferation and the disappearance of other species. Predation of sharks has also forced its prey to develop different defense strategies, which has therefore played a role in biodiversity. Sharks also play an important health role. Although predators, sharks feed first and foremost on weak, wounded or sick animals that are identifiable by their earlier meaning. Also, even if no species of shark is based solely on this practice, it remains for many a real godsend. The result is doubly advantageous: a major energy contribution, against minimal expenses. The same goes for the corpses of various marine animals, thus cleaned.

MH.

Rencontrer, découvrir, protéger

Rencontrer, découvrir, protéger

Que ce soit pour affronter la peur de l’inconnu afin de s’en défaire, ou simplement par une envie irrépressible de (re)découverte, la plongée avec les requins se démocratise de plus en plus. Avec fascination et parfois appréhension, certain(e)s osent se lancer.

 

Mais, aussi attirante soit-elle, cette pratique demande un comportement adéquat ainsi qu’un respect primordial de la part du plongeur envers à la fois l’environnement et l’animal. L’improvisation n’a pas sa place. Pour répondre à cette demande, des séjours organisés sont planifiés par différents organismes et permettent aux plongeurs d’avoir accès à une formation et un encadrement. Entre envie, choix, et action, immersion dans l’autre monde.

Avant de faire le grand saut : les informations

Une prise d’informations quant à la conduite à tenir en présence de requins est nécéssaire et précède la plongée. Sharks Mission France a d’ailleurs publié une brochure à ce sujet. Celle-ci offre à découvrir douze conseils pour se comporter au mieux lors de la rencontre (que celle-ci soit volontaire ou non).

Car si l’aventure est tentante, l’immersion se fait dans un environnement qui n’est pas le nôtre et qui demande respect et précaution. Ainsi, bien que ceux-ci ne garantissent pas une sécurité ou une absence de risque totale due au caractère imprévisible du milieu, il est important d’en avoir conscience. Ce, afin d’avoir une expérience plaisante qui ne perturbe pas le comportement naturel de la faune rencontrée, mais aussi  pour éviter de s’exposer à un danger qui aurait pu être évité. Ces différents conseils couvrent la période pré-immersive, laquelle étant utilisée à des fins organisationnelles, puis la plongée en elle-même, avant l’ultime étape de la remontée en surface.

Participer à un séjour

Requin, Longimanus © Greg Lecoeur

 

De nombreux organismes, spécialistes proposent des séjours pour permettre aux plongeurs de rencontrer les requins, mais pas seulement. En plus de la pratique, certains proposent également une formation théorique. C’est le cas de Shark Education. On y apprend par exemple à interpréter le comportement de l’animal. Toutes les connaissances et expériences acquises permettent ensuite l’adoption d’une bonne conduite et d’une bonne approche lors de la plongée. Dans ce cadre, et en pleine conscience des interactions possibles avec les squales, les participants voient souvent leur perception de cet animal chamboulée. Touchés et changés par les instants vécus, certains commencent (ou continuent) à les protéger et à partager, autour d’eux, ce qu’ils ont découvert et expérimenté.

Xavier du Couëdic est l’un d’eux, N3 FFESSM, Nitrox confirmé, il plonge depuis 20 ans. Sa rencontre avec Steven Surina (Moniteur de plongée, fondateur et responsable de Shark Education) lors d’une croisière BDE en Egypte a été chez lui un réel élément déclencheur.

Je véhicule la bonne parole dès que j’en ai l’occasion

Requins tigre.

« J’ai depuis un besoin viscéral d’enfiler mon Néoprène tous les 3 ou 4 mois pour essayer de mieux connaître nos océans. La façon dont Shark Education aborde la plongée requin non pas comme une visite passive de l’homme mais comme une réelle interaction entre l’homme et l’animal se vérifie à chaque plongée. Les requins sont parfois curieux, parfois craintifs, parfois inquisiteurs, mais durant les 200 plongées requin que j’ai pu faire, je n’ai jamais rencontré de requin agressif. Depuis, je véhicule la ‘bonne parole’ dès que j’en ai l’occasion, en remplaçant par exemple des réunions internes dans mon entreprise par une diffusion d’un reportage sur les requins ou par une conférence Shark Education que je distille à mes équipes, ou en organisant avec mes filles des séances de familiarisation pour leurs amis », confie-t-il.

C’est également le cas de Patrick Metzlé, directeur de casting et producteur de films publicitaires. Un passionné de plongée, ayant participé à plusieurs séminaires « plongée requin ». Ces expériences lui ont fait réaliser l’importance de les protéger, et de les faire mieux connaître. C’est durant un voyage en Afrique du Sud avec Steven, que le projet de série documentaire Legacy est né. « 9 mois plus tard, nous présentions le 1er épisode pilote tourné en Egypte ‘Le seigneur du large’, sur le requin Longimane, au salon de la plongée », ajoute-t-il.

Devenir ambassadeur

« On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l’on aime », disait Cousteau. Une citation qui s’applique à ces personnes évoquées précédemment, changées par leur rencontre unique. Pour partager cette expérience, et en faire profiter le plus grand nombre, les plongeurs peuvent devenir ambassadeurs des squales. Devenir, en fait, une voix pour eux et avoir un réel impact. Car le simple fait de parler permet de débuter un processus de démystification et d’information. Une des missions principales de Sharks Mission France. Si la crainte et la méconnaissance entrainent la haine; à l’inverse, la sensibilisation, l’amélioration des connaissances, et l’action concrète entrainent un changement positif durable. En plus de cette action citoyenne personnelle, SMF propose une charte «Enseigne Requin Pro-Responsable». Celle-ci permet à différents organismes et enseignes (restaurants, marques de cosmétiques, poissonneries, super ou hypermarchés…), de montrer aux clients et prospects leur engagement à ne pas vendre de produits issus du requin. Une démarche importante pour protéger l’animal.

La démarche à suivre ? Un contrat signé, personnalisé à l’enseigne. Sont ensuite remis : un autocollant ainsi qu’un poster explicatif à apposer devant la structure.

Rencontrer, découvrir, protéger

MH.

Credit photo : Shark Education


 

To meet, to discover, to protect

Whether to face the fear of the unknown in order to get rid of it, or simply by an irrepressible desire to (re) discover, shark diving is more and more democratized. With fascination and sometimes apprehension, some dare it. However, as attractive as it is, this practice requires adequate behavior and a primary respect on the part of the diver towards both the environment and the animal. Improvisation has no place. To satisfy the demand, organized trips are planned by different organizations and allow divers to have both theorical training and supervision. Between envy, choice, and action, immersion in the other world.

Before taking the plunge, the information

Information about sharks’ behavior is necessary and precedes the dive. Sharks Mission France has published a brochure on this subject. It offers to discover twelve tips to behave better during the meeting ( voluntary encounter or not). Because if the adventure is tempting, the immersion is done in an environment that is not ours and that requires respect and precaution.

Thus, although this do not guarantee a security or an absence of total risk due to the unpredictability of the environment, it is important to be aware of it. This, in order to have a pleasant experience that does not disturb the natural behavior of the fauna encountered, but also to avoid exposing oneself to a danger that could have been avoided.

These various tips cover the pre-immersive period, which is used for organizational purposes, then the dive itself, before the final stage of the surfacing.

Be a part of a residence

Many organizations and specialists propose divers to meet sharks, but not only. In addition to practice, some also gives theoretical training. This is the case of Shark Education. One can learn, for example, to interpret the behavior of the animal. All the knowledge and experience gained then, allows the adoption of good behavior and a good approach when diving. In this context, and in full awareness of the possible interactions with the sharks, they often have their perception of this animal turned upside down. Touched and changed by the moments they lived, some begins (or continue) to protect them, and to share what they discovered and experimented. Xavier du Couëdic is one of them, N3 FFESSM, confirmed Nitrox, he has been diving for 20 years. His meeting with Steven Surina (diving instructor, founder and head of Shark Education) on a BDE cruise to Egypt after him, was a trigger.

« I convey the ‘good word’ as soon as I have the opportunity »

«  Since I met him, I have a visceral need to put on my neoprene every 3 or 4 months to try to better know our oceans. The way Shark Education approaches shark diving not as a passive human visit but as a real interaction between man and animal is true at every dive. Sharks are sometimes curious, sometimes fearful, sometimes inquisitive, but during the 200 shark dives I was able to do, I never met an aggressive shark. Since then, I have conveyed the ‘good word’ as soon as I have the opportunity, for example by replacing internal meetings in my company with a broadcast of a report on sharks or by a conference Shark Education that I distilled to my teams, or by organizing with my daughters familiarization sessions for their friends », he confides. It is also the case of Patrick Metzlé, casting director and commercials producer. A diving enthusiast, who  participated in several « shark diving » seminars. These experiences made him realize the importance of protecting this species, and making them better known. It was during a trip to South Africa, with Steven, that the Legacy documentary project was born. « Nine months later, we presented the first pilot episode shot in Egypt ‘The Lord of the Sea’, on the Longiman shark, at the diving fair », he adds.

Become an ambassador

« We love what has amazed us, and we protect what we love », said Cousteau. A quote that applies to these people mentioned above, changed by their unique encounter. To share this experience, divers can become ambassadors of sharks. Become, in fact, a voice for them and have a real impact. Because the mere fact of speaking begins a process of demystification and information. This is one of the main missions of Sharks Mission France. If fear and ignorance lead to hatred; conversely, awareness, knowledge enhancement, and concrete action lead to lasting positive change. In addition to this personal citizen action, SMF offers a « Pro-Responsible Shark sign » charter. This allows different organizations and brands (restaurants, cosmetics brands, fishmongers, super or hypermarkets …), to show customers and prospects their commitment not to sell shark products. An important step to protect the animal.

To participate : One only needs to sign a personalized contract. SMF will then give a sticker and an explanatory poster for the structure to display.